Nadal arrive (finalement) lancé !

Vainqueur à Rome, Rafael Nadal a "reboosté" son capital confiance. Juste à temps.

 - Rémi Bourrieres

Dans sa quête d’un fantastique douzième titre à Roland-Garros, Rafael Nadal a fait un premier pas en remportant ce dimanche à Rome exactement ce qui lui manquait depuis le début de la saison : un titre, et la confiance qui va avec. L’Espagnol n’est jamais arrivé à Paris sans avoir remporté le moindre trophée au préalable.

Il a donc chassé cet écueil menaçant en s'adjugeant l’épreuve romaine aux dépens de son grand rival et principal adversaire désigné à Roland-Garros : Novak Djokovic, étouffé 6/0, 4/6, 6/1.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, il est également repassé devant le Serbe au palmarès du plus grand nombre de titres remportés en Masters 1 000 (34). En difficulté (toute relative) au début de la saison sur terre battue, Rafa arrivera finalement lancé...

Le titre qui lui manquait

"Cela fait des semaines que vous me réclamiez un titre : voilà, j’en ai un ! ", a plaisanté Nadal devant les journalistes après son succès. Une plaisanterie qui révélait une réalité : pour la première fois depuis 2004, l’Espagnol abordait le mois de mai sans la moindre coupe dans son escarcelle.

Battu en demi-finales à Monte-Carlo (Fabio Fognini), Barcelone (Dominic Thiem) et Madrid (Stefanos Tsitsipas), il présentait un bilan certes excellent pour n’importe quel joueur "lambda", mais un peu moins pour le roi de la terre, freiné depuis plusieurs mois par divers problèmes de santé notamment – encore – au genou gauche.

Quand on connaît son besoin impérieux de gagner pour se rassurer et recouvrer l’intégralité de ses moyens, ce neuvième triomphe au Foro Italico revêt donc une importance capitale. L’intéressé ne le cachait d’ailleurs pas : "C’était plus important pour moi de gagner à Rome que de battre Djokovic".

Une victoire qui compte double

Dans le même temps, Nadal sait aussi combien battre Djokovic n’a rien d’anecdotique. Et ce même si chacun a bien vu que le numéro un mondial était diminué en finale après deux longs combats en quarts puis en demi-finales face à respectivement Juan Martin Del Potro et Diego Schwartzman. Et ce même si "Nole" conserve l’avantage (28-26) dans les 54 duels qui ont opposé les deux hommes, un record.

Nadal, en revanche, mène désormais 17-7 sur terre battue, surface sur laquelle il reste sur trois succès contre Djokovic. Auquel il a accessoirement infligé le premier "6/0" de l’histoire de ces face-à-face. Ça peut compter. Tout comme peut compter son succès en demies à Rome sur le jeune homme qui l’avait battu au même stade à Madrid, Stefanos Tsitsipas (6/3, 6/4).



Un niveau de jeu à la hausse

Djokovic n’est pas le seul à avoir encaissé une "bulle" face au Majorquin en Italie : Jérémy Chardy et Nikoloz Basilashvili ont subi le même (malheureux) sort lors des deux premiers matches de l’Espagnol, expédiés le même jour en à peine plus de deux heures. Tout comme son compatriote Fernando Verdasco en quarts de finale.

A Rome, Nadal a réenclenché le mode "ouragan" et s’il n’avait pas effacé toutes les petites scories de son jeu –en témoigne ce mauvais dixième jeu qui lui a coûté le deuxième set contre Djokovic–, il était toutefois beaucoup plus proche de son statut de "onzuple" vainqueur de Roland-Garros, bien loin du niveau affiché à Monte-Carlo et Barcelone. Surtout à Barcelone.

"Là-bas, lors de mon premier tour (néanmoins remporté face à Leonardo Mayer), je n’avais aucune énergie, c’était l’un des pires matches de ma carrière sur ce plan. Un désastre. Après ce match, je suis rentré à l’hôtel pour réfléchir au problème et essayer de le régler. Depuis, chaque jour qui passe est meilleur que la veille. " Et des jours, il lui en reste encore quelques-uns avant son entrée en lice…