Cazaux / Mayot : de Melbourne à Paris

Huit mois après leur finale à l'Open d'Australie juniors, Arthur Cazaux et Harold Mayot rêvent de titre à Paris.

Harold Mayot Arthur Cazaux Roland-Garros 2020©Nicolas Gouhier / FFT
 - Amandine Reymond

Comme 24 autres jeunes joueurs français, Harold Mayot et Arthur Cazaux, vainqueur et finaliste de l’Open d’Australie juniors, débutent dimanche le tournoi juniors de Roland-Garros. 

Respectivement têtes de série n°1 et n°2 du tableau simple garçons, ils disputent leur dernier tournoi du Grand Chelem juniors quelques jours après avoir participé à leur premier Roland-Garros chez les "pros". Rencontre. 

Huit mois après votre finale à l’Open d’Australie, quel souvenir gardez-vous de ce match ?

Arthur Cazaux : Un très bon souvenir, c’était une super expérience. On a joué sur un grand court (la Rod Laver Arena) et même s’il n’y avait pas grand monde parce qu’il était tôt, c’était top. Et puis, même si c’est un Grand Chelem juniors, une finale ça reste quand même cool.

Harold Mayot : C’est un super souvenir pour moi aussi évidemment. J’avais fait un très bon match, même si j’étais très tendu. Gagner un Grand Chelem juniors, ce n’est quand même pas anodin et ça m’a permis de m’ouvrir des portes. Grâce à ça, j’ai pu jouer plusieurs tournois comme certains challengers, l’ATP 250 de Marseille ou ici Roland-Garros.

Australian Open 2020 juniors Cazaux Mayot©Corinne Dubreuil / FFT

 Comment vivez-vous cette saison si particulière en raison de la crise sanitaire ? 

A.C. : Ça n’a pas été évident. On a été confinés plus de deux mois. Je n’avais pas accès à un court donc je ne me suis pas entraîné tennistiquement, même si j’ai bien bossé physiquement. Depuis la reprise, c’est encore un peu compliqué car la programmation évolue en permanence. Les tournois juniors, les Futures, tout change. Je vis au jour le jour, je ne me fixe pas d’objectifs de classement ou autre. Je verrai en fonction du programme possible. 

H.M. : Les invitations que j’ai pu avoir dans certains tournois m’ont aidé à mieux gérer cette année bizarre. J’essaie de voir les choses du bon côté. Ça m’a permis de passer du temps avec ma famille, de lire, de passer mon permis... On est tous dans la même situation, il faut prendre les choses avec calme mais j’espère que la situation reviendra à la normale rapidement. 

Comment abordez-vous ce dernier Grand Chelem chez les juniors ? 

A.C. : Je vais essayer de prendre du plaisir sur le court mais forcément, j’ai dans un coin de ma tête l’idée d’aller chercher le titre. C’est mon objectif mais je sais que ça ne va pas être évident car le niveau est très homogène en juniors et il y a beaucoup de très bons joueurs dans le tableau. 

H.M. : Ça n’a rien à voir avec le tableau pro mais je vais essayer de rentrer avec la même humilité sur le terrain, peu importe l’adversaire. Les juniors jouent tous très bien mais j’espère aller le plus loin possible. 

Pouvez-vous nous parler de vos premiers adversaires respectifs ? 

A.C. : Oui c’est le Suisse Jérome Kym. Je le connais bien parce qu’on s’est vus sur beaucoup de tournois. Je ne l’ai jamais affronté mais je sais que ça ne va pas être évident car il est très grand et frappe très fort du fond. Je vais essayer de jouer mon jeu et on verra bien. 

H.M. :  Bruno Oliveira, un Brésilien qui joue très bien, un terrien assez défensif je crois. Je ne l’ai jamais affronté non plus mais je l’ai croisé plusieurs fois sur le circuit. Ça va être un match difficile mais je vais l’aborder avec beaucoup de sérieux et d’envie et j’espère faire un gros match pour me qualifier. 

Vous avez disputé votre premier Roland-Garros chez les "grands" cette année (en qualifications pour Arthur et dans le grand tableau pour Harold), comment l’avez-vous vécu ?

A.C. : C’était génial de pouvoir jouer "Roland" chez les pros pour la première fois. C’était une super expérience même si j’étais un peu déçu de mon match car je n’ai pas très bien démarré. Mon adversaire a très bien joué, il a fait un super match et moi je me suis accroché jusqu’au bout avec mes forces du moment donc je n’ai pas grand-chose à regretter.

H.M. : C’était une super expérience même si je reste un peu sur ma faim car j’ai eu des occasions lors de mon premier tour face à Davidovich Fokina (perdu 7/6(5), 6/3, 7/5) et je pense que c’est un match que je pouvais aller chercher. Il m’a manqué un peu d’expérience et d’audace. J’espère revenir l’an prochain pour aller plus loin dans le tableau final. 

Vous avez également joué en double ensemble et disputé votre premier tour sur le court Philippe-Chatrier, pouvez-vous nous raconter cette expérience ? 

A.C. : On devait jouer sur le court n°5 mais le programme a pris beaucoup de retard et vers 20h, l’organisation nous a annoncé qu’on allait jouer sur le court Philippe-Chatrier. On était super contents, c’était une chance incroyable. On a pris beaucoup de plaisir à jouer sur ce court même si on a pris une petite raclée contre Kubot/Melo (6/2, 6/2), une grosse équipe de double. Ils ont fait un très bon match. Et même si on a eu quelques petites occasions, ils étaient largement au-dessus. 

H.M. : Comme l’a dit Arthur, c’était un moment génial et j’espère avoir vite l’occasion de revenir jouer sur ce court exceptionnel. 

Mayot Cazaux double Roland-Garros 2020©Nicolas Gouhier / FFT

C’était la première fois que vous fouliez le court Philippe-Chatrier ? 

A.C. : Oui c’était une première pour moi. C’était énorme car j’en rêvais depuis l’enfance. Même si ce n’était qu’en double, c’était incroyable et j’espère revenir et avoir l’occasion de jouer un gros match en simple sur ce court. 

H.M. : Pour moi aussi, c’était une première, je n’avais jamais mis les pieds sur ce court et c’est vrai que c’est impressionnant. Mais j’espère que ça me servira si j’ai la chance d’y rejouer un jour. 

Comme à Melbourne sur la Rod Laver Arena, vous êtes entrés sur le court Philippe-Chatrier ensemble… 

A.C. : Oui et c’était génial de partager ça. D’autant plus que cette fois, on était partenaires, on se soutenait sur le court et vivre ça avec Harold que je connais depuis tout petit et avec lequel je joue en double depuis un bon moment maintenant, c’était encore plus fort !