Haut les K

En atteignant sa première demi-finale à Paris, Sofia Kenin, tête de série n°4, s'est même virtuellement hissée, en l'absence de Naomi Osaka, au rang de meilleure joueuse de l'année. On dit qu'il est difficile de confirmer un premier titre majeur. Manifestement, la gagnante surprise de l'Open d'Australie 2020 n'a pas de soucis avec ça, pas plus qu'elle n'a désormais de soucis avec la terre battue.

On la connaissait pour son formidable tennis en cadence et son sens du jeu. A Paris, la jeune Américaine de 21 ans épate par sa capacité à s'adapter à l'ocre, où l'une de ses armes favorites, l'amortie de revers, fait des ravages.

Petra Kvitova (n°7) n'est pas, elle non plus, estampillée terrienne de premier ordre, elle qui n'avait atteint qu'une fois le dernier carré à Roland-Garros, il y a une éternité (2012). Mais elle s'avance ici avec une sérénité impressionnante, sans vraiment s'appesantir sur la spécificité de la surface. Son service et son coup droit claquent à plein régime. Et elle a pour elle d'avoir déjà battu deux fois sur deux son adversaire.

Hormis la première lettre de leur nom de famille, les deux joueuses ne semblent rien avoir en commun. La tranquille placidité de l'une, grande et élancée, tranche avec la farouche détermination de l'autre, plus petite et râblée. Ni l'une ni l'autre n'a la même manière d'exprimer son talent ni d'affirmer son ambition. Leur confrontation, on peut le subodorer, n'en sera que plus brutale.

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