Ce Roland-Garros 2020 est d'ores et déjà historique à plus d'un titre et notamment de ce point de vue : le nombre de qualifiés encore en lice dans le tournoi. Après Sebastian Korda hier ainsi que l'Italienne Martina Trevisan chez les filles, l'Allemand Daniel Altmaier a poinçonné son billet ce samedi pour les huitièmes de finale en battant Matteo Berrettini (n°7).
De la qualif' à l'épopée
Ces qualifiés qui ont marqué Roland.
C'est la cinquième fois de l'ère Open que l'on retrouvera plusieurs qualifiés en deuxième semaine à Roland-Garros, la première depuis 1998 (Marat Safin et Jens Knippschild). Et il faut remonter à 2012 pour retrouver à pareille fête un joueur issu des qualifications : cette année-là, le Belge David Goffin, qui était même lucky-loser, s'était révélé en résistant à Roger Federer en huitièmes.
Dans l'histoire du tournoi, 13 joueurs ou joueuses issus des qualifications ont fait mieux. C'est arrivé souvent chez les filles, puisqu'elles sont 9 à avoir atteint les quarts de finale : l'Allemande Katja Ebbinghaus et la Britannique Corinne Molesworth en 1972 ; l'Allemande Helga Masthoff et la Tchèque Miroslava Bendlova en 1978 ; l'Autrichienne Barbara Schwartz en 1999 ; l'Espagnole Marta Marrero en 2000 ; la Hongroise Petra Mandula en 2001 ; l'Espagnole Carla Suarez Navarro en 2008 ; et la Kazakhe Yaroslava Shvedova en 2012.
Chez les hommes, c'est plus rare. Ils ne sont que quatre à avoir atteint ce stade. L'occasion est belle d'ouvrir la boîte à souvenirs.
Filip Dewulf, demi-finaliste en 1997
Il est le seul à avoir poussé le bouchon jusqu'en demi-finales, ce qui est donc un record à Roland-Garros.
Classé 122e mondial, le Belge aux yeux de husky, désormais journaliste au Het Laatste Nieuws, avait joué le tennis de sa vie cette année-là. Après un marathon remporté au troisième tour face à Albert Portas 8-6 au 5e set, il avait terrassé Alex Corretja et Magnus Norman, avant de tomber en demies sur une autre grande surprise de cette édition 1997 : Gustavo Kuerten, le futur vainqueur.
Sur les autres tournoi du Grand Chelem, rappelons que John McEnroe avait réussi le même exploit en 1977 à Wimbledon, tout comme le Biélorusse Vladimir Voltchkov en 2000.
Chez les filles, l'Américaine Alexandra Stevenson et l'Australienne Christine Dorey ont fait aussi bien, la première à Wimbledon 1999 et la seconde lors de l'Open d'Australie 1978.
Thierry Champion, quart de finaliste en 1990
L'épopée culte demeure celle de l'actuel directeur du haut niveau au sein de la FFT, auteur notamment de deux éprouvantes victoires en cinq sets : un troisième tour franco-français très crispé face au désormais directeur de Roland-Garros, Guy Forget ; et surtout un huitième de finale héroïque contre le Tchécoslovaque Karel Novacek.
Blessé à la cuisse, "Champ'" avait sauvé deux balles de match au quatrième set, avant de s'en sortir au cinquième en multipliant les amorties au bluff. Il s'était finalement incliné en quarts face au futur vainqueur, Andres Gomez.
Adrian Voinea, quart de finaliste en 1995
Le Roumain est connu pour avoir été, cette année-là, le dernier adversaire de Boris Becker à Roland-Garros. Lors d'un troisième tour disputé un jour de pluie, l'Allemand s'était embourbé sur le Suzanne-Lenglen face au jeu élégant du Roumain et avait ensuite lâché cette phrase mythique : "il ne devrait pas pleuvoir quand les stars sont sur le point de jouer".
Voinea, lui, ne s'en était pas offusqué et s'était imposé en quatre sets, avant un autre beau succès contre Andreï Chesnokov. Son épopée avait ensuite pris fin contre Michael Chang, futur finaliste.
Marcelo Filippini, quart de finaliste en 1999
Pour son dixième et dernier Roland-Garros, l'Uruguayen, déjà huitième de finaliste en 1992 face à Henri Leconte, avait réussi la meilleure performance de sa carrière. En profitant, il est vrai, d'un tableau favorable, dégagé par l'élimination précoce de Richard Krajicek (n°5) et délesté de réel gros clients sur terre.
Filippini avait ainsi battu successivement Tieleman, Damm, Spadea et enfin Rusedski pour parvenir en quarts. Là, un certain Andre Agassi, futur vainqueur, ne lui avait laissé que quatre jeux.