Quand Roland se jouait -déjà- la nuit

Les courts sont désormais éclairés à Roland-Garros. Mais ce n'est pas la première fois.

Daniil Medvedev - Roland-Garros 2020© Nicolas Gouhier / FFT
 - Rémi Bourrieres

Avec le toit au-dessus du court Philippe-Chatrier, ils font partie, c'est le cas de le dire, des piliers du nouveau Roland-Garros. "Ils", ce sont les projecteurs de lumière implantés sur 12 des 14 courts de compétition du stade, permettant cette année aux matchs de se terminer après la nuit tombée.

Ce qui n'est pas du "lux" (si l'on ose dire) à cette époque de l'année où le soleil se couche évidemment beaucoup plus tôt qu'aux dates habituelles du tournoi.

Si des sessions soirée à proprement parler ne seront organisées qu'à partir de 2021, le tournoi ne s'est pas privé, d'ores et déjà, d'utiliser à plein son droit à la prolongation. Ainsi, lundi soir, il était 00h10 lorsque la Française Clara Burel a scellé face à la Néerlandaise Arantxa Rus sa première victoire en Grand Chelem. Historique !

Et pourtant, ce n'est pas la première fois que des matchs se finissent à Roland-Garros sous une lumière artificielle. En 1969, dans le cadre d'une première vague de modernisation du stade, la Fédération française de tennis (FFT) avait installé sur le court Central huit grands pylônes de 12 mètres de haut, pour un éclairage total d'environ 1 200 lux. Suffisant pour permettre aux parties de se prolonger jusqu'aux environs de 22h, selon la volonté exprimée à l'époque.

Roland-Garros 1969© Adolphe Morin / FFT

1972, la finale sous les spotlights

C'est ainsi, par exemple, que la finale 1972 entre le Français Patrick Proisy et l'Espagnol Andres Gimeno, programmée à 17h pour ne pas interférer avec la finale de la Coupe de France de football qui se disputait la même après-midi au Parc des Princes voisin, s'est jouée sous les spotlights, perturbée qui plus est par la pluie.

Finalement, les projecteurs ont été retirés du Central après l'édition 1974 et une dernière nocturne qui a vu la victoire en huitièmes de finale du Français François Jauffret face au double vainqueur du tournoi, le Tchécoslovaque Jan Kodes. 

La fin d'une parenthèse de cinq ans, donc, durant laquelle le Central de Roland-Garros a aussi accueilli en soirée deux combats du regretté boxeur français Jean-Claude Bouttier, en 1971 et 1973.

Mais l'idée d'installer des lumières à Roland-Garros est encore antérieure à cette époque. Elle avait germé en 1961 dans l'esprit de l'ancien champion américain Tony Trabert, qui organisait à l'époque au mois de septembre, dans l'enceinte parisienne, les officieux championnats du monde professionnels sur terre battue. De vraies sessions de soirée étaient alors organisées. Mais c'était dans un autre contexte...