Les derniers huitièmes de finale ont lieu ce lundi sur les deux courts principaux de la Porte d'Auteuil. Avec des têtes d'affiche, des prétendant(e)s au titre, des belles histoires... Et une Française !
Lundi 3 juin : les matchs à ne pas manquer
Voici quatre huitièmes de finale que l’on vous suggère de surveiller de près, ce lundi à Roland-Garros.
Elina Svitolina (n°15) - Elena Rybakina (n°4) : court Philippe-Chatrier, 1ère rotation
Tête de série n°4, Elena Rybakina fait partie des trois joueuses qui n'ont pas perdu le moindre set pour se hisser en huitièmes de finale - avec Coco Gauff (n°3) et Aryna Sabalenka (n°2). La Kazakhstanaise a souvent eu du mal dans ses entames de matchs, mais a toujours réussi à s'en sortir grâce à la très bonne gestion de ses émotions. Un schéma qui s'est reproduit au troisième tour : un démarrage au ralenti puis une efficacité retrouvée au service et de jolis angles atteints en fond de court. Des armes qui lui avaient notamment permis de s'imposer à Stuttgart, mi-avril, avec au passage une victoire sur Iga Swiatek en demi-finales.
Attention cependant car Elina Svitolina a l'habitude de vendre chèrement sa peau. Personne n'a oublié, l'an dernier, son parcours magnifique pour atteindre les quarts, deux mois à peine après son retour sur le circuit professionnel. À Wimbledon, quelques semaines après son beau parcours parisien, l'Ukrainienne s'était - elle aussi - payé le luxe d'éliminer Iga Swiatek pour rallier la troisième demi-finale en Majeur de sa carrière, quatre ans après les deux dernières. Qualifiée pour les huitièmes de finale pour la sixième fois à Paris, après avoir frôlé la victoire face à Aryna Sabalenka à Rome (4/6, 6/1, 7/6(7)), l'ex-n°3 mondiale ne se privera pas d'un nouvel exploit si Rybakina lui ouvre une brèche.
Alex De Minaur (n°11) - Daniil Medvedev (n°5) : court Suzanne-Lenglen, 2e rotation
"Généralement, quand je passe le premier tour à Roland, je vais loin. Donc je vais essayer d'aller le plus loin possible cette année !" Il est vrai que les secrets de la terre battue ont longtemps échappé à Daniil Medvedev, notamment à Paris. Sorti cinq fois d'entrée en huit participations, le n°5 mondial - qui avait atteint les quarts en 2021 - a fini par s'améliorer sur la surface. Pour s'y acclimater, il y a travaillé ses déplacements et ses enchaînements jusqu'à, enfin, faire partie des grands en remportant le Masters 1000 de Rome l'an dernier.
Dans ce Roland version 2024, il a certes laissé filer deux sets, mais il a surtout montré la qualité de son tennis version "ocre". Fini, le Medvedev allergique à l'air de la Porte d'Auteuil, le voilà décomplexé, tout comme Alex De Minaur. Libéré du poids de ne jamais avoir atteint la deuxième semaine à Roland - c'était le seul Majeur où il n'avait connu ni les huitièmes de finale, ni même le troisième tour -, l'Australien, armé de sa hargne légendaire, fera tout pour contrer le jeu de l'excentrique Daniil. Ça promet.
Varvara Gracheva - Mirra Andreeva : court Suzanne-Lenglen, 3e rotation
Pour son premier Roland-Garros sous la bannière tricolore, Varvara Gracheva porte une lourde responsabilité sur ses épaules : elle est la dernière représentante française encore en lice dans cette édition 2024. Par ailleurs, contre la jeune prodige Mirra Andreeva, elle disputera son premier huitième de finale en Grand Chelem.
Un duel qui aura aussi ceci de particulier d'être le seul à ce stade de la compétition entre deux joueuses non têtes de série et qui se connaissent bien. Elles se sont côtoyées pendant deux ans à l'Elite Tennis Center de Jean-René Lisnard, basée à Cannes. Une académie où s'entraîne toujours Gracheva tandis qu'Andreeva est désormais coachée par Conchita Martinez, victorieuse de Wimbledon il y a 30 ans.
Plus jeune joueuse depuis Anna Kournikova en 1998 à avoir désormais atteint une deuxième semaine en Grand Chelem sur trois surfaces différentes (après Wimbledon l'an dernier et l'Open d'Australie en début de saison), Andreeva, 17 ans et 38e mondiale, partira favorite. Mais avec son sourire et les bonnes vibrations du public, Gracheva peut rêver d'un exploit qui lui permettrait de devenir la première Française quart de finaliste à Paris depuis Caroline Garcia et Kristina Mladenovic en 2017.
Taylor Fritz (n°12) - Casper Ruud (n°7) : court Suzanne-Lenglen, 4e rotation
Sur le papier, l’opposition entre Taylor Fritz et Casper Ruud semble déséquilibrée. Si le Norvégien est un spécialiste de la surface, ce n'est clairement pas le cas de son adversaire. Pourtant, le 12e joueur mondial progresse. Depuis deux ans, il s’astreint à poser de plus en plus le pied sur ocre et les résultats suivent : finale à Munich, demie à Madrid, quart à Rome… le Californien est monté en puissance au fil du printemps. À Paris, il s’est sorti d’une première semaine saupoudrée de pièges, dont le dernier, Thanasi Kokkinakis, a été passé en cinq sets. Présent en huitièmes de finale de Roland-Garros pour la première fois de sa carrière, Fritz espère bien poursuivre sa route et succéder ainsi à Andre Agassi, dernier Américain à avoir atteint les quarts à Paris, en 2003.
De l’autre côté du filet, Ruud n’a plus perdu avant la finale depuis 2021 à Roland-Garros. Vainqueur à Genève la semaine précédant le tournoi, la tête de série n°7 a également connu un début de tournoi semé d’embûches. Forcé à disputer cinq sets par Alejandro Davidovich Fokina puis testé par Tomas Martin Etcheverry, le triple finaliste en Grand Chelem a déjà passé 8h48 sur les courts parisiens. Véritable monstre physique, Ruud peut-il commencer à ressentir les effets de cette éprouvante première semaine ?