Un an après sa terrible blessure à la cheville face à Rafael Nadal, Alexander Zverev va retrouver les demi-finales de Roland-Garros grâce à sa victoire en quatre sets ce mercredi sur l'Argentin Tomas Martin Etcheverry (6/4, 3/6, 6/3, 6/4 en 3h22). C'est la troisième fois consécutive que l'Allemand atteint le dernier carré à Paris. La moins attendue de toutes. Donc peut-être aussi la plus belle.
Zverev, le revenant magnifique
L'Allemand, vainqueur d'Etcheverry, va retrouver les demi-finales de Roland-Garros, où il aura quelques démons à exorciser.
Troisième demie consécutive à Paris pour Zverev
Retrouver Alexander Zverev en demi-finales d'un Grand Chelem, en temps "normal", c'est presque une routine. Retrouver Alexander Zverev en demi-finales de Roland-Garros cette année, c'est une histoire magnifique, que l'on n'attendait pas forcément. Une façon de boucler la boucle et de sortir définitivement du mauvais rêve dans lequel il était plongé depuis un an et cette terrible blessure à la cheville contractée au cœur d'un combat titanesque contre Rafael Nadal, au même stade de la compétition.
Depuis, l'Allemand, absent pendant six mois, avait passé son temps à se soigner puis à courir après son meilleur niveau. Il l'a donc retrouvé juste à temps, comme par enchantement – mais certainement pas par hasard – à Roland-Garros, ce tournoi qu'il coche toujours en premier au moment d'établir ses priorités de la saison. Et où il va donc retrouver les demi-finales après avoir mis un terme, ce mercredi, à la belle aventure de Tomas Martin Etcheverry (6/4, 3/6, 6/3, 6/4) à l'issue d'un match où Zverev s'est parfois affiché en clair-obscur, avant de faire prévaloir la loi du cador qu'il est désormais redevenu.
Dans la lignée de ses précédentes sorties nocturnes très autoritaires face à Frances Tiafoe et Grigor Dimitrov notamment, Zverev, programmé de jour cette fois, a pris ce match à bras-le corps lors d'un premier set de haute volée remporté 6-4 face à un Etcheverry pourtant loin de passer à côté de sa grande première sur le court Philippe-Chatrier.
Et puis, tout s'est soudainement délité au creux du deuxième, lorsque Sascha, victime d'un coup de mou, perdit son service deux fois d'affilée (et finalement le set) en commettant autant de fautes directes en quatre jeux que lors des 15 premiers de la partie.
Encore mené 2-0 au 3e set, l'Allemand retrouva alors aussi soudainement ses esprits pour aligner cinq jeux d'affilée et reprendre les commandes du match. Il n'allait, cette fois, plus les lâcher jusqu'à la fin, scellant le break fatal à 3-3 dans le 4e set pour filer - non sans difficulté - vers la victoire après 3h22 de jeu.
"Je viens de passer l'année la plus difficile de ma vie alors c'est un bonheur incroyable pour moi de retrouver les demi-finales à Roland-Garros, et d'avoir une nouvelle opportunité de disputer une finale ici", a déclaré l'ancien n°2 mondial (désormais 27e) au micro d'Alex Corretja, après avoir rendu un bel hommage à son adversaire qu'il imagine bien "top 10" à l'avenir.
Etcheverry, une défaite mais une belle impression
Etcheverry, qui n'avait pas perdu un set jusque-là, a en effet encore montré de très belles choses, avec une qualité de frappe parfois détonante, notamment côté coup droit. L'Argentin, en revanche, s'est montré globalement moins solide que Zverev et a connu lui aussi un gros creux dans ce match. Et même deux, à la fin du 2e et du 3e set. A 23 ans, il a fini par être rattrapé par son inexpérience. Mais difficile de ne pas être d'accord avec Zverev concernant son avenir doré, notamment à Roland-Garros.
L'Allemand, lui, jouera donc à 26 ans sa troisième demi-finale à Roland-Garros (sa sixième au total en Grand Chelem). Les deux premières ne lui évoqueront pas de bons souvenirs, avec un duel perdu en cinq sets contre Stefanos Tsitsipas en 2021 et donc cette blessure contre Rafael Nadal en 2022. Celle de cette année était, de loin, la moins attendue de toutes. Mais si c'était finalement la bonne ?