A Roland-Garros, on avait quitté Daniil Medvedev dans ses petits souliers, presque penaud, battu sans éclats dans la nuit du premier tour. Quelques semaines et une fin de saison en boulet de canon plus tard, voilà le Russe devenu le "Maître des Maîtres" de la planète tennis.
Medvedev, dernier Tsar de Londres
Vainqueur d’une finale indécise face à Dominic Thiem, le Russe a remporté le plus beau titre de sa carrière lors de l’ultime édition du Masters jouée à Londres.
Sur un nuage après son triomphe au Rolex Paris Masters, le Moscovite a remporté dimanche le Masters masculin en dominant Dominic Thiem dans une finale très accrochée. Une finale qui était aussi le dernier match des ATP Finals dans l’O2 Arena de Londres : après 12 éditions ayant couronné 8 vainqueurs différents, la capitale britannique passera le flambeau à Turin dès 2021.
Medvedev en mode "survivor"
Comme face à Rafael Nadal la veille, le Russe a remonté un handicap d’un set ce dimanche. Thiem, plus solide et plus opportuniste, a su frapper quand il le fallait dans la première manche. Peut-être inspiré par la tactique pas loin d’être payante de "Rafa" en demie, le vainqueur de l’US Open 2020 a considérablement gêné son adversaire en usant du revers slicé. Bien aidé par la lourdeur de son coup droit, et avec un soupçon de réussite sur la balle de set, l’Autrichien a pris les commandes du match (6/4).
Mais Medvedev a digéré cet écart et n’a jamais abdiqué. Surtout, le Russe a démontré une fois encore l’extraordinaire capacité de résilience qui est la sienne. Souvent sur un fil, il a repoussé les tentatives adverses, résistant à la pression et à la puissance imposées par Thiem. Et dans le money time, c’est le Moscovite qui s’est montré le plus costaud afin de remporter un curieux tie break. Mené 2-0, il a alors lâché les chevaux pour aligner 7 points de suite et revenir à égalité (7/6).
Les regrets pour Thiem
Presque sans faire de bruit, l’élève de Gilles Cervara a mis la main sur le match. Malgré un début de 3e acte toujours très indécis, le vent a commencé à souffler inexorablement dans le dos du 4e mondial. Impérial derrière ses premières balles, offensif à tout-va (avec notamment une belle réussite sur service-volée), le Russe a (enfin) réussi un break à 2-2, sur sa 9e tentative de la partie. Il n’a plus relâché l’étreinte pour s’offrir le titre le plus prestigieux de sa carrière (4/, 7/6, 6/4).
Comme l’an passé, Dominic Thiem échoue sur la dernière marche malgré le gain de la première manche. Comme l’an passé, l’Autrichien pourra nourrir de gros regrets, lui qui avait montré une telle force mentale pour venir à bout de Rafael Nadal et Novak Djokovic avant cette finale.
Good bye London
Quant à Medvedev, ce succès - son 10e consécutif en comptant ses victoires parisiennes - confirme qu’il est l’homme de cette fin de saison sur le circuit ATP. Pour devenir le "Maître des Maîtres", le natif de Moscou a battu les mieux classés d’entre eux : le n°1 Djokovic en phase de poule, le n°2 Nadal en demie, et donc le n°3 Thiem en finale.
Premier joueur à réaliser le doublé Rolex Paris Masters - ATP Finals depuis Andy Murray en 2016, il devient par ailleurs le deuxième Russe à triompher au Masters après un certain Nikolay Davydenko. Clin d’œil du destin : Davydenko avait remporté la première édition du tournoi à Londres. Medvedev y a triomphé pour la dernière. La boucle (russe) est bouclée.