Premier huitième, premier quart et première demi-finale en Majeur ! Beatriz Haddad Maia a encore réalisé un exploit sensationnel en éliminant la tête de série n°7 Ons Jabeur au terme d'une partie au scénario invraisemblable (3/6, 7/6(5), 6/1). Elle est la première Brésilienne de l'ère Open à atteindre ce stade Porte d'Auteuil.
Le conte de fées d'Haddad Maia !
La Brésilienne a réalisé un nouvel exploit en renversant Ons Jabeur pour atteindre les demi-finales de Roland-Garros.
Un peu plus près des étoiles. Incrédule, une main sur la tête, puis les bras tendus vers le ciel et les yeux humides comme lors de sa prouesse au tour précédent, Beatriz Haddad Maia a repoussé encore un peu plus les limites de son exploit. En domptant les "Yalla Ons !" d’un peuple fier de son icône, la Brésilienne a fait chavirer le Central, passé du rouge et blanc adverse à son vert et jaune natal. Fantastique, iconique, elle a de nouveau renversé une partie mal engagée.
Car en face, l’emblématique Ons Jabeur a tout bien fait. Dans un premier temps, en tout cas. Au service, au toucher ou sur les frappes lointaines, elle a marqué son territoire et vite pris les devants (2-0), avant de se faire débreaker aussitôt sur un retour parfait. Pour contrer l’agressivité du bras gauche d'Haddad Maia, la Tunisienne a d'abord répondu par le combat physique. Avant d'enchaîner avec ce qu'elle sait faire de mieux : deux amorties invisibles depuis le fond de court et un énorme passing derrière pour breaker de nouveau (3-1).
Si plusieurs fautes sur sa mise en jeu l'ont empêchée de se détacher totalement, la tête de série n°7 a continué de mettre la pression sur le service adverse. En réhaussant encore d'un cran son niveau de jeu et sa justesse, elle a accumulé les coups gagnants pour empocher les deux derniers jeux et la première manche (6/3).
Haddad Maia s'est transcendée
Dans le deuxième set, la vapeur s'est inversée. Autoritaires l’une après l’autre, les deux joueuses ont fait étalage de leur solidité depuis le fond de court. Mais Ons Jabeur a continué de se donner quelques vertiges sur ses engagements, ce qui a fini par lui coûter cher.
Au beau milieu de ce mano a mano, la Brésilienne, de plus en plus entreprenante, a longtemps accumulé les fautes (19 dans le set). Une forme d'inconstance qui ne l'a pas empêchée de rester conquérante jusqu’au bout et de sauver deux balles de break (6-5), avant de vendanger une balle de set. Dans une bronca de stade de foot, Ons Jabeur a arraché son dernier jeu de service d’une volée sur sa septième tentative (6-6). Il était écrit que ce set se bouclerait au tie-break et à ce petit jeu, Haddad Maia a une nouvelle fois prouvé sa force de caractère pour égaliser à une manche partout. (7/6(5)).
Un vent de remontada a tourbillonné sur le court Philippe-Chatrier. Agressive et efficace d'entrée de manche décisive, elle s’est appuyée sur le bras toujours tremblant de son adversaire au service (51% de premières sur l’ensemble de la rencontre) pour s’envoler (3-0). Jabeur a repoussé l’échéance (3-1) mais s’est effondrée au fur et à mesure que le sablier s’est vidé. La tête de série n°14, qui prend un malin plaisir à contrer toutes les offensives de ses adversaires depuis le début du tournoi, a de nouveau fait le coup pour arracher une demi-finale, la première en Grand Chelem pour une Brésilienne depuis Maria Bueno en 1968.
"J’ai travaillé toute ma vie pour vivre ce genre de moments, a-t-elle lâché, aussitôt son ticket pour le dernier carré empoché. J’ai essayé de suivre mon plan de jeu et de m’appuyer sur ma condition physique pour l’emporter. Ce n’est jamais facile de jouer contre Ons, elle est capable de tout. Il faut être patiente, ce n’est pas simple de garder le rythme et je suis extrêmement heureuse d’avoir réussi à le faire."
En demi-finales, elle retrouvera Iga Swiatek ou Coco Gauff. Une possibilité de plus de créer une énorme sensation.