Après avoir perdu un set au tour précédent face à Taro Daniel, Carlos Alcaraz est sérieusement monté en puissance ce vendredi au cours d'une soirée où il s'est montré impitoyable envers Denis Shapovalov, battu en trois petits sets. Le n°1 mondial, qualifié pour les huitièmes de finale, semble fin prêt pour le début des choses sérieuses.
Alcaraz, un éclair dans la nuit
L'Espagnol a été impressionnant en soirée face à Denis Shapovalov.
Un départ et une fin pied au plancher
Au bout d'une saison sur terre battue réduite à sa portion congrue en raison de douleurs au genou, Denis Shapovalov, malgré son sourire, sa bonne volonté et son tennis champagne, était un peu tendre pour résister à cette version "prime" de Carlos Alcaraz à laquelle on a eu droit ce vendredi soir. L'Espagnol de 20 ans, plus jeune tête de série n°1 à Roland-Garros depuis Björn Borg en 1976, a évolué à un niveau de patron, beaucoup trop haut en tout cas pour le Canadien, sèchement battu 6/1, 6/4, 6/2 en 2h10.
Pendant quelques minutes, on a pu craindre que la soirée ne vire au cauchemar pour "Shapo". Un peu comme il l'avait fait lors de son 1er tour contre Flavio Cobolli (il avait remporté les huit premiers jeux du match), Alcaraz lui est rentré dedans frontalement, se détachant 5-0, deux balles de 6-0. Dur...
Mais le Canadien les a sauvées avant de marquer son premier jeu du match, ce qui lui a permis de retrouver son sourire et aussi - classique - de se libérer un peu. Bien insuffisant pour se relancer dans le 1er set, mais assez pour se remettre les idées d'aplomb dans le deuxième. Un début de manche qu'on peut qualifier de seul véritable moment de flottement pour le n°1 mondial, mené 2-0 d'entrée puis 4-2.
Aucune panique dans ses yeux, toutefois : Alcaraz a donné l'impression d'appuyer à sa guise sur la pédale d'accélérateur quand il en a eu besoin. Il a alors marqué six jeux d'affilée pour remporter ce 2e set 6/4 et se détacher 2-0 au 3e, une avance qu'il allait conserver et même faire fructifier pour une fin de match aux allures de promenade de santé.
Un choc de la jeunesse face à Musetti
Une victoire méritée pour Alcaraz, qui a réussi la performance rare de pratiquer un tennis presque aussi offensif que son adversaire (29 montées au filet contre 31), avec beaucoup plus de réussite (25 coups gagnants à 17). En difficulté derrière son service (16 balles de break concédées en tout, pour seulement 7 sauvées) et plus particulièrement derrière sa deuxième balle de service (10 doubles fautes), Shapovalov a été mis au supplice par celle, ultra-kickée, d'Alcaraz. Le Murcien a d'ailleurs signé une autre "stat" rare : il a gagné un plus grand pourcentage de points derrière sa deuxième balle (68%) que derrière sa première (66%).
Au final, "hormis le 2e set que j'ai commencé en faisant un peu plus de fautes, j'ai évolué à un excellent niveau tout le match, et j'espère le conserver au tour suivant", a lancé Carlos Alcaraz, le visage barré d'un grand sourire, au micro de Marion Bartoli. Il lui faudra en effet garder ce niveau et peut-être même l'élever encore, en huitièmes de finale. Il y affrontera un joueur qui, sans faire de bruit, est tout aussi impressionnant depuis le début de la quinzaine : Lorenzo Musetti.