Des 128 joueurs du tableau, Lorenzo Musetti avait été le plus impressionnant, en tout cas le plus expéditif de la première semaine. Il a, à son tour, été expédié ce dimanche sur le court Philippe-Chatrier par un Carlos Alcaraz qui a frappé un très grand coup avant de s'avancer, comme l'an dernier, en quarts de finale (6/3, 6/2, 6/2 en 2h08).
Alcaraz étouffe le choc
L'Espagnol, très costaud, a survolé le choc de la jeunesse face à Musetti.
2-0 pour Musetti, et puis...
Comme on s'y attendait, on a vu des points magnifiques entre Carlos Alcaraz et Lorenzo Musetti. Ils se sont adonnés à un joli petit festival de fulgurances en tout genre. Ce dimanche après-midi, sur un court Central toujours aussi bardé de soleil, ils ont alterné les gros coups de fusil, les petits coups de patte et même quelques coups entre les jambes. Bref, il y avait du talent au mètre carré. Mais le spectacle, vivace et saupoudré d'une belle ambiance de fair-play, a été altéré par un suspense rapidement tué dans l'œuf : Carlos Alcaraz l'a torpillé en s'imposant 6/3, 6/2, 6/2 en à peine plus de 2 heures de jeu, pour rallier comme en 2022 les quarts de finale du tournoi.
L'Espagnol de 20 ans était promis, sinon à l'enfer, du moins à un gros test face à un joueur impressionnant tout au long d'une première semaine où il n'a pas perdu le moindre set et concédé seulement 22 jeux. D'autant que Musetti (21 ans) avait remporté la seule confrontation sur le circuit principal face à son rival et néanmoins ami de la nouvelle "Next Gen", l'an dernier en finale de Hambourg.
Mais hormis durant quelques minutes, le temps de mener 2-0 en début de match, l'Italien n'a pas pu envisager très longtemps un nouvel exploit. Une fois revenu à hauteur, le n°1 mondial a rapidement dissipé toute incertitude en mettant en marche son énorme machine à broyer les adversaires. Le tennis cristallin de Musetti a fini brisé en mille morceaux.
Et maintenant, un enchaînement Tsitsipas-Djokovic ?
Ce dernier a bien réussi quelques jolis coups d'éclat par-ci par-là, fidèle à sa réputation d'artiste des courts. Il a fait passer un autre léger frisson dans les travées du Chatrier en revenant de 2-0 à 2-2 dans le 2e set, ou encore en s'offrant une balle de 2-0 dans le 3e set. Bref, il a bien tenté à chaque début de set de faire déjouer la grosse caisse adverse. Mais sur la durée, il s'est montré bien trop léger pour résister à la furia Alcaraz qui, avec ses 42 coups gagnants à 17, l'a assommé d'un grand coup de marteau, signant sans doute la plus belle prestation de sa jeune carrière à Roland-Garros. En attendant la suite, bien sûr.
Et la suite, c'est peu dire qu'elle s'annonce corsée puisque Carlos Alcaraz est promis à affronter Stefanos Tsitsipas en quarts de finale - si ce dernier s'en sort face à Sebastian Ofner – avant l'éventuelle demie tant attendue contre Novak Djokovic. Du très lourd. Mais le n°1 mondial a prouvé, ce dimanche, qu'il était prêt à ces travaux d'Hercule.