Terre de Roland-Garros, prépare-toi à trembler ! Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, les deux plus fines lames de la jeune génération, celui qui avait été le plus jeune n°1 mondial de l'histoire contre celui qui atteindra ce sommet lundi, vont croiser le fer pour la première fois à Roland-Garros à l'occasion d'une demi-finale que le Tout-Paris attend déjà. Après le succès en trois sets et 2h29 de l'Italien face à Grigor Dimitrov dans l'après-midi, l'Espagnol a honoré le rendez-vous attendu en expédiant à son tour son quart de finale face à Stefanos Tsitsipas, dominé 6/3, 7/6(3), 6/4 en 2h15.
Alcaraz enfonce le clou
Comme l'an dernier, l'Espagnol a surclassé Stefanos Tsitsipas en quarts de finale. Il retrouvera Jannik Sinner dans le dernier carré pour un clash qui s'annonce immense.
Le Grec aura résisté trois minutes et quatre jeux de plus que lors de la correction qu'il avait reçue des mains du même adversaire il y a un an, au même stade de la compétition, sur le même court Philippe-Chatrier et également en session de soirée. Alcaraz s'était imposé 6/2, 6/1, 7/6 en 2h12.
Cela fait donc 6-0 pour l'Espagnol, au total de leur face-à-face comme au total des sets de leurs deux rencontres disputées dans l'enceinte de la Porte d'Auteuil. Cela fait beaucoup, évidemment, pour qu'il s'agisse d'une simple coïncidence. "Carlitos" disait avoir les clés tactiques de la rencontre face au 9e mondial. Ce n'était pas de l'arrogance, simplement les faits, juste les faits.
Encore fallait-il exécuter parfaitement ce plan de jeu, ce que le n°3 mondial – qui repassera n°2 derrière Sinner s'il triomphe dimanche – a parfaitement fait. Une tactique simple, mais limpide : pilonner le revers cristallin de son rival à coups de services kickés hauts comme des immeubles ou de coups droits lourds comme des menhirs. Le Grec s'y est cassé les dents, commettant 18 fautes directes de ce côté-là. Dont trois dans le dernier jeu, alors qu'il menait 0-30 sur le service d'Alcaraz, qui a signé son chef-d'œuvre d'une ultime amortie, coup avec lequel il aura également commis beaucoup de dégâts.
"Alcasinner", une rivalité haletante
Un temps, on put craindre que le score soit encore plus à sens unique. Mais, mené 6/3, 4-2, le finaliste de l'édition 2021 a alors connu un joli sursaut en débreakant grâce à quelques belles séquences de jeu, avant de tenir jusqu'au jeu décisif. Insuffisant pour faire douter "Carlitos", parfaitement maître de ses nerfs dans ce tie-break, à l'inverse de Stefanos, qui a fini par céder sur une amortie de revers dans le filet, comme un symbole de son infortune. L'artiste hellène n'était tout simplement pas inspiré au cours d'une soirée où rien ou presque n'aura fonctionné pour lui. Il y a, décidément, quelque chose dans le jeu d'Alcaraz qui ne lui revient pas.
Si l'on en juge leur face-à-face (4-4), le challenge s'annonce bien plus important pour l'Espagnol face à son "vieil ami" Jannik Sinner, avec lequel il a déjà livré quelques monuments – dont un inoubliable quart de finale à l'US Open 2022 -, mais jamais encore à Roland-Garros. Un nouveau chapitre de leur haletante rivalité s'écrira donc vendredi à Paris.
"Jannik est le meilleur joueur du monde actuellement, mais je suis content de l'avoir sur le circuit : il me pousse à me lever le matin et à donner le meilleur de moi-même pour essayer de le battre, a déclaré celui qui s'était arrêté l'an dernier au stade des demi-finales face à Novak Djokovic. Ce sera pour moi un challenge très difficile, mais je serai prêt à le relever, sur ce court magnifique. Je pense qu'il jouera son meilleur tennis, et moi aussi. Que le meilleur gagne…" Et que Roland-Garros se prépare.