J1 : la carte postale de Roland

Anecdote, tranche de vie, moment fort... Chaque jour, Roland-Garros vous envoie sa carte postale.

 - Roland-Garros

Cher public,

Ça y est, comme tu as vu, c'est parti ! Pour moi comme pour toi, c’est le plus beau moment de l’année. Le plus stressant aussi, c’est vrai. Mais je crois n’avoir pas été trop mauvais pour cette première journée. Je t’ai donné ce que tu aimes, des stars, des rires, des larmes, des gros matchs et des moments frissons, à l’image de la victoire de "Richie", que j’ai connu quand il était minot et qui, plus de 20 ans plus tard, a toujours le don de me retourner le cœur. Bref, un véritable arc-en-ciel d’émotions, à l’image d’une météo encore un peu bipolaire mais qui, je crois, fait aussi partie de mon charme. Non ?

Mais tu sais, ce que j’apprécie particulièrement lors de ces premiers jours, c’est d’aller me promener dans les recoins les plus reculés de mon stade. Mes allées recèlent de surprises, et l’on y vit toujours d’inoubliables tranches de vie. Aujourd’hui par exemple, je flânais aux abords du court 8 lorsque j’ai entendu, de l’autre côté de la bâche, des ahanements, puissants et répétés, ponctués de "vamos" et d’applaudissements nourris. Je me suis figé, tel un chien de chasse à l’arrêt. Je ne savais que trop bien ce que ce bruit-là signifiait.

Pedro Martinez, premier tour, Roland-Garros 2024©Julien Crosnier / FFT

Un match hispano-argentin, ma grande spécialité

Attiré par l’odeur du soufre, je me suis approché pour contempler l’éternel spectacle d’une de mes grandes spécialités : un affrontement hispano-argentin à couteaux tirés entre Pedro Martinez et Thiago Agustin Tirante, engagés dans un féroce combat en cinq sets, le tout premier de ma quinzaine. Tu aurais vu ce qu’ils se sont envoyé pendant quatre heures ! Ça liftait, ça courait, ça criait dans tous les sens, il y avait du feu et de la grinta dans chaque échange. Une véritable ode au tennis sur terre battue. J’avoue, j’ai adoré. J’ai souri et je me suis dit : cette fois, ça y est, on y est ! Rien que le nom du vainqueur, Pedro Martinez... Franchement, ça ne sent pas Roland ?

Thiago Agustin Tirante© Julien Crosnier / FFT