L’art de la reprise : 3 (bonnes) raisons pour les pros de se réjouir

Actuellement sur la Côte d’Azur, les meilleurs joueurs Français goûtent de nouveau aux joies de la compétition. Que faut-il en retenir ?

 - Myrtille Rambion

Le chant des cigales plutôt que le bruit de la ville. Et cette odeur de pins maritimes qui donne un instant l’impression que rien n’est plus important, à ce moment précis, que la vue, imprenable, sur l’Estérel.

Pour leur deuxième semaine de reprise, à l’occasion du Challenge Elite FFT, un mini-circuit d’été de trois tournois organisé par la Fédération française de tennis, les meilleurs joueurs Tricolores s’étaient donné rendez-vous à Cannes. 

View on the ASLM Cannes Tennis club.©Corinne Dubreuil/FFT

Des championnes du monde au programme !

Là, au terme d’une semaine intense où les tours “classiques“ (quarts, demies, finales) ont succédé à trois jours de poules, Fiona Ferro s’est imposée pour la deuxième fois consécutive, en dominant en finale, comme huit jours plus tôt à Nice, Kristina Mladenovic, après un dernier carré 100% championnes du monde (Alizé Cornet et Pauline Parmentier complétaient le line up).  

Chez les hommes, au sein d’un tableau accueillant des noms tels que Gilles Simon, Nicolas Mahut ou encore Ugo Humbert, le titre est revenu à Quentin Halys.

Alors que la troisième et dernière étape de ce Challenge se déroule cette semaine à quelques kilomètres de Cannes – à Villeneuve-Loubet, dans l’académie de Jo-Wilfried Tsonga et son coach Thierry Ascione-, quels sont, déjà, les enseignements à tirer de ce retour à la compétition, même sans enjeux de points ?

Retrouver un peu de la vie du circuit


Dans les allées du club, sur la terrasse du restaurant, au bord des courts d’entraînements, le respect des gestes barrières n’empêche pas la convivialité. Au contraire. Et c’est visiblement un aspect essentiel pour les compétiteurs.

 “C’est sympa de voir du monde !, résume la n°6  française Chloé Paquet. On est vraiment toutes et tous contents de jouer dans des clubs français.“

“On a la chance que cette région et ces clubs magnifiques nous accueillent, confirme Kristina Mladenovic, c’est très plaisant. Même si ce n’est pas un Grand Chelem, j’essaie de m’imaginer que je suis sur un gros court et de faire un gros match.“

Gilles Simon at the gym in Cannes.©Corinne Dubreuil/FFT

Peaufiner son physique


“J’ai vraiment l’impression que je me fais des gros entraînements physiques sur ces matches, explique Alizé Cornet, parce que je dois puiser assez profond pour, à chaque fois, aller au bout.“

Enchaîner les matches tous les jours, tout en se réservant de belles plages d’entraînement dans l’intervalle, en profitant de l’occasion d’avoir sous la main autant de sparring partners de luxe, demande en effet pas mal de constance physique. Ou alors, permet de la retrouver ! Oui, même quand on est sportif de haut niveau.

“Non mais, sourit Gilles Simon, il y a sportif de haut niveau de 35 ans, de 25 ans et de 20 ans aussi, quoi ! Ce ne sont pas les mêmes contraintes à chaque fois. C’est le rôle d’une série, comme ces trois tournois, de nous aider à retrouver cette espèce de rythme qui permet d’y retourner, encore cinq jours, encore sous le cagnard. “

 

Se réhabituer à “matcher“


“On peut s’entraîner quatre mois, mais rien ne remplace la compét’, constate Fiona Ferro. On avait hâte de se confronter à quelqu’un qui a envie de gagner aussi.“ Qui a assisté aux matches toute la semaine sur les courts de l’ASLM Cannes Tennis, y compris ceux de poules, sait combien la Niçoise a raison. Lors de ce Challenge Elite FFT, toutes et tous sont venus se réhabituer à la victoire.

“Jouer contre les filles, c’est génial, poursuit en écho Kristina Mladenovic. Je retrouve un plaisir, rien que de ‘matcher’, de sentir cette adrénaline, cette sensation de battre l’autre.

Kristina Mladenovic warmin-up with her brother and coach Luka.©Corinne Dubreui/FFT

“Je trouve que les filles n’ont pas grand-chose à perdre, du coup elles jouent toutes à fond, relâchées et mieux elles jouent, mieux c’est pour moi en termes d’entraînement, pour garder la concentration, pour me pousser à élever mon niveau de jeu.“

Car l’idée, derrière tout ça, est bien d’être prêt.e.s le jour où le circuit international reprendra. “L’objectif, conclut la deux fois titrée sur le Challenge Fiona Ferro, c’est de garder cet état de forme pour pouvoir arriver sur des tournois du circuit en confiance.“