A la découverte d'Evan Furness

Le Français de 22 ans, 329e mondial, est la belle surprise française de ces qualifications, dont il tentera de s'extirper vendredi face à l'Américain Jenson Brooksby.

Evan Furness Roland Garros 2021©Philippe Montigny / FFT
 - Rémi Bourrieres

Son papa est un ancien bon joueur anglais

Mark Furness, qui supervise la carrière de son fils – il est présent à ses côtés ici durant les qualifications – a été n°3 mondial au classement ITF des plus de 35 ans. Originaire de Sheffield en Angleterre, il est monté -2/6 en 1990 en France, où il était venu à 18 ans pour disputer des tournois. Il y a rencontré sa future épouse et n'en est jamais parti, s'établissant à Pontivy (Morbihan), où il est devenu professeur de tennis. 

Il est fan d'Andy Murray

C'est sans doute justement son côté britannique, mais Evan a des airs d'Andy Murray sur le terrain : la casquette, la pugnacité dont il fait preuve sur le court (où il s'encourage parfois en anglais), et même une certaine ressemblance dans la gestuelle, par moments...

Toutefois, Evan est beaucoup plus petit que le champion de Dunblane : avec 1,73 m sous la toise, il entre dans la catégorie des plus petits gabarits du circuit. Un déficit de taille qu'il compense par une grande solidité du fond de court et une paire de jambes assez impressionnante. Cela ne l'empêche pas, également, de posséder une première balle assez puissante.

Evan Furness Roland Garros 2021 ©Philippe Montigny / FFT

Il a côtoyé Medvedev à Cannes

Passé par l'INSEP et le CNE dans sa jeunesse, Evan s'entraîne depuis fin 2019 à l'Elite Tennis Center, l'académie de Jean-René Lisnard située à Cannes, où il réside. 

Là-bas, il s'entraînait régulièrement avec Daniil Medvedev, qui a été le plus célèbre fleuron de l'académie cannoise (avant de s'émanciper l'an passé). D'ailleurs, pendant le confinement du mois de mars 2020, le Breton avait été le sparring-partner privilégié du n°2 mondial, qui avait loué une maison avec un terrain d'entraînement privé. 

Evan était lui-même confiné non loin de là, à Valbonne (Alpes-Maritimes), dans la famille de Fiona Ferro, sa petite amie.

Il progresse à vitesse grand V

S'il n'est encore "que" 329e mondial, c'est en partie à cause du gel du classement ATP. En réalité, Evan vaut mieux puisqu'à la Race, il est virtuellement aux portes du top 150. Depuis plusieurs mois, il cumule les victoires : cette année, il a déjà remporté deux Futures et atteint les demi-finales du Challenger d'Oeiras, en avril.

"Son parcours ici en qualifications n'est pas si étonnant, on savait qu'il avait le niveau pour battre des joueurs du top 200-top 150, explique son papa. Ce qui est intéressant, c'est qu'il commence à le faire de plus en plus régulièrement. "

En 2017, Evan avait battu Marcos Baghdatis, alors 93e mondial, aux qualifications du Challenger d'Eckental. Mais sa victoire obtenue mercredi soir face à l'Américain Denis Kudla (120e), 5/7, 7/6, 6/4, en sauvant deux balles de match, est probablement la plus belle de sa jeune carrière. Jusqu'à vendredi ?

Evan Furness Corentin Moutet 2016Corentin Moutet et Evan Furness en finale du championnat de France 17-18 ans en 2016. ©Cédric Lecocq / FFT