Après son exploit face à Pablo Carreño Busta en ouverture et la confirmation contre Steve Johnson, Gilles Simon s’est incliné au troisième tour face à Marin Cilic, tête de série n°20 (6/0, 6/3, 6/2). C’était la dernière du Niçois sur le court Philippe-Chatrier.
Clap de fin pour Gilles Simon à Roland
À 37 ans, Gilles Simon a disputé son dernier match à Roland-Garros en s’inclinant en trois sets face à Marin Cilic (6/0, 6/3, 6/2).
Il est sa bête noire. Ou plutôt, il l'était. Contre Marin Cilic, Gilles Simon est entré sur le court bardé d’espoirs. Largement devant dans leur face-à-face, il avait remporté six de ses sept rencontres face au Croate avant ce samedi et face à Pablo Carreño Busta, il avait réussi l’un des chefs-d'œuvre de sa carrière en termes de détermination et de résilience. De surcroît, il était assuré de pouvoir compter sur le soutien du public. Dans les travées combles du court central, tout le monde n’avait d’yeux que pour le vétéran du tennis tricolore.
Mais toutes les bonnes intentions du Niçois ont été vaines face à un Marin Cilic revenu à un niveau proche de ses standards d’excellence. L’ancien n°3 mondial a rapidement éteint toute velléité adverse. Le premier set a été une démonstration de puissance et de précision. Les décalages coup droit du Croate ont fait mal à Simon, qui n’a plus les jambes pour remettre ces gifles qui semblent creuser des nids de poule sur le terrain à chaque impact. Score sans appel et dans un temps record (6/0 en 33 minutes).
Simon se révolte en vain
La deuxième manche a démarré sur le même rythme, avec un Cilic ultra dominateur et des claques difficiles à encaisser pour les 15 000 spectateurs acquis à la cause du Niçois (5-1). À l’orgueil, Simon a bien réussi un débreak mais cela n’a pas suffi pour stopper la dynamique de Cilic (6/3).
À 37 ans, le Français possède toujours un œil hors du commun et les débats commencent à s’équilibrer en début de troisième. Le Niçois mène même au score pour la première fois du match (0-1). La sérénité de Cilic semble s’effriter. C’est en tout cas ce qu’espère tout le Philippe-Chatrier. Mais la tête de série n°20 a de l'expérience. Point après point, le lauréat de l’US Open 2014 use Simon, breaké et soigné à la cuisse droite au changement de côté suivant (2-1). La différence est faite et "Gilou", diminué physiquement, s'incline sur un dernier service gagnant (6/2).
"Je suis content que mes enfants aient pu voir ça"
Marin Cilic retrouvera Daniil Medvedev en huitièmes de finale pour un duel de cogneurs. Quant à Gilles Simon, il peut sortir les yeux embués et la tête haute après avoir fait vibrer le public, qui se souviendra longtemps de cette nuit d'allégresse offerte face à Pablo Carreño Busta. Merci "Gilou", merci pour tout.
Le mot de la fin lui revient et, comme un symbole de son esprit d'équipe, il a tenu à saluer... son bourreau du jour : "J'ai eu la chance de jouer mon meilleur tennis au premier tour (contre Pablo Carreño Busta ndlr). C'était inespéré. Mardi soir, je pensais que ce serait terminé. Aujourd'hui, c'était très important. Ce n'était pas le match que j'aurais aimé disputer en termes de jeu mais je suis content d'avoir fait ce match contre Marin. C'est un énorme champion. Si ça avait dû s'arrêter aujourd'hui, j'aurais été content que ce soit contre lui. J'ai fait des bonnes choses sur le terrain, d'autres moins bonnes. Les bonnes datent un peu. Mes enfants doutaient un peu et trouvaient que mes tournois se finissaient trop vite. Je suis content qu'ils aient pu voir ça. J'ai mis tout ce qui me restait. Je vous remercie car c'est grâce à vous qu'on continue. Merci à tous."