Les trois dernières championnes en Grand Chelem et la finaliste de la dernière édition d’un côté, un joueur inarrêtable et les héros de l’US Open 2022 de l’autre : place à un dernier week-end qui s’annonce exceptionnel du côté d’Indian Wells.
Indian Wells 2023 : derniers carrés magiques
Affiches de rêve au programme dans les tableaux féminin et masculin au temple du Tennis Paradise.
Medvedev résiste à tout
Des adversaires tenaces, une surface trop lente à son goût ou encore une cheville douloureuse : malgré les nombreux obstacles, rien ni personne n’a encore réussi à stopper Daniil Medvedev dans sa folle quête d’un quatrième sacre d’affilée. Sur la lancée de ses titres glanés à Rotterdam, Doha et Dubaï, le protégé de Gilles Cervara n’a pas déçu ses fans et s’est logiquement hissé pour la première fois de sa carrière dans le dernier carré à Indian Wells. Il peut désormais se vanter d’avoir atteint (au minimum) ce stade de la compétition dans tous les Masters 1000 disputés sur dur.
Celui qui comptabilise désormais 18 succès consécutifs n’a pourtant pas eu un parcours des plus tranquilles. La faute à ses adversaires évidemment mais aussi à une frayeur physique survenue lors d’une chute pendant son match marathon contre Alexander Zverev en huitièmes. Touchée et strappée, la tête de série n°5 s’est pourtant imposée en trois sets avant de confirmer en quarts contre Alejandro Davidovich Fokina (6/3, 7/5) et ce malgré cette cheville douloureuse et une coupure au doigt survenue pendant leur match. "Je suis vraiment content de ne pas avoir eu si mal à la cheville parce qu’à l’échauffement la douleur était bien présente, a commenté Daniil Medvedev à l’issue de la rencontre. Je savais que je ferai tout pour pouvoir jouer mais je ne pouvais pas bouger correctement à l’entraînement alors je l’ai fait durer au maximum et pris un antidouleur, ce qui m’a probablement aidé. Je me suis senti de mieux en mieux au cours de la partie".
Une bonne nouvelle pour celui qui devra encore compter sur toutes ses qualités s’il veut rester invaincu contre son prochain adversaire Frances Tiafoe (il mène 4-0 dans leur face-à-face). Ce dernier – impressionnant tombeur de Cameron Norrie 6/4, 6/4 en quarts – n’a perdu aucun set sur la route des demies et pourra compter sur le soutien du public pour tenter de se qualifier pour une première finale en Masters 1000. "Frances est toujours gonflé à bloc et il peut gagner face à n’importe qui. Je suis sûr qu’il peut battre Novak, Rafa… D’ailleurs il a battu Rafa à l’US Open, ce qui est énorme. Il faudra que je fasse de mon mieux pour l’empêcher de gagner pour la première fois".
Alcaraz, nouveau sommet en vue
Si un doute subsistait quant à la guérison de sa blessure aux ischio-jambiers, Carlos Alcaraz l’a totalement effacé de la mémoire collective à coups de frappes dévastatrices et de rallyes insensés. Il suffit de jeter un œil aux highlights de son succès face à Félix Auger-Aliassime en quarts (6/4, 6/4) pour avoir une petite idée de l’intensité déployée par le Murcien dans le désert californien.
Une première victoire (en quatre confrontations) face à un autre membre éminent de la nouvelle génération dorée, pour s’inviter comme l’an passé dans le final four et pour maintenir pleinement en vie la possibilité de le voir à nouveau s’installer sur le trône du tennis mondial ce lundi. "L’objectif était de rester constant, a-t-il analysé. Je savais que j’allais avoir mes chances et je devais essayer de les saisir. C’était probablement l’un de mes meilleurs matchs en 2023. Je suis très heureux et je veux continuer à progresser".
Une montée en régime qui arrive à point nommé, avant d’affronter Jannik Sinner dans le dernier carré. Loin d’être avare en puissance, l’Italien s’est offert le scalp du tenant du titre Taylor Fritz (6/4, 4/6, 6/4).
Au-delà du fait qu’il y aura un tout nouveau champion ce dimanche, ce résultat va offrir un nouveau sommet de tennis Next Gen aux fans du monde entier. Nul doute que les amateurs de la discipline ont encore en mémoire leur épique combat livré en quart de finale du dernier US Open. Et même si ce 5e duel entre les deux hommes (2-2) ne se jouera pas au meilleur des cinq manches, leurs précédents affrontements et leur forme actuelle incitent à l’enthousiasme. "Ce sera un très bon match, pour nous mais également pour les fans, a conclu Alcaraz. Je vais essayer de donner le meilleur de moi-même et d’être à 100%. Jannik joue vraiment très bien et je suis très heureux de jouer contre lui à nouveau".
Swiatek à l’heure des retrouvailles
Un jeu perdu lors de son entrée en lice, quatre en huitièmes de finale face à Emma Raducanu et cinq contre Sorana Cirstea en quarts… La machine Iga Swiatek tourne à plein régime en Californie. Parfaitement lancée dans la défense de son titre, la numéro 1 mondiale surfe sur une nouvelle vague de confiance et de détermination depuis son titre à Doha et sa finale à Dubaï. "J’ai l’impression de jouer de mieux en mieux à chaque match, a-t-elle analysé. Face à Sorana, j’ai bien commencé les deux sets, ce qui m’a donné beaucoup de confiance. J’ai senti que je pouvais mettre la pression et mener la plupart des rallyes".
La perspective de perdre de nombreux points à Indian Wells et Miami – où elle avait réussi le fameux Sunshine Double l’an passé – n’a donc aucunement fait dérailler le TGV. Reste désormais à savoir si sa future confrontation face à Elena Rybakina ne va pas faire ressurgir les mauvais souvenirs de l’Open d’Australie, où la Kazakh l’avait éliminée du tournoi dès les huitièmes de finale.
La championne de Wimbledon s’est sortie du piège tendu par Karolina Muchova (7/6(4), 2/6, 6/4 en 2h45) pour s’offrir un nouveau rendez-vous de haut-vol contre la reine du circuit. Clinique jusqu’ici, elle a souffert de nombreuses turbulences à l’occasion de ce dernier match. Si elle connait désormais la recette pour battre 1ga, elle préfère rester prudente. "Je suis assez réaliste dans ce genre de moments, a-t-elle confié. Bien sûr, je sais que si je donne le meilleur de moi-même, j’ai des chances de gagner. Mais elle est n°1 mondiale et très régulière, il n’y a donc pas beaucoup de marge d’erreur".
Revanche ou confirmation, ce duel s’annonce tout aussi prometteur que la deuxième demi-finale.
Sakkari – Sabalenka, guerrières aux parcours opposés
L’une revient de loin, l’autre semble être une toute nouvelle joueuse depuis son premier titre en Grand Chelem. "C’est une bonne sensation de savoir qu’on en a déjà gagné un, a expliqué Aryna Sabalenka. Avant l’Australie, chaque fois qu'il se passait quelque chose, je perdais les rencontres très serrées en manquant tellement de coups faciles… Aujourd'hui, je crois davantage en moi et je comprends mieux ce que je dois faire lors des matchs importants. Ce n'est pas comme si j'étais détendue. Je dirais plutôt que je suis plus calme". Plus calme, elle l’a été pour survivre à un huitième de finale difficile face à une Barbora Krejcikova retrouvée avant d’enchaîner avec un cavalier seul face à Coco Gauff en quarts (6/4, 6/0).
Un scénario plus simple, que n’a pas eu la chance de connaître Maria Sakkari depuis le début de la campagne. Qualifiée pour les demi-finales pour la deuxième année consécutive, la Grecque a remporté son quatrième match consécutif en trois sets (le troisième après avoir perdu le premier set) contre Petra Kvitova pour rallier le dernier carré. "Revenir au score contre elle qui joue si bien et a battu d’aussi bonnes joueuses est une super victoire. J’ai l’impression que j’ai signé l’un des plus beaux comebacks de ma vie sur ce match" s’est-elle réjouie après sa victoire 4/6, 7/5, 6/1.
Loin d’évoluer à son meilleur niveau, elle sait qu’elle devra hausser le curseur si elle veut ébranler la confiance de numéro 2 mondiale, contre laquelle elle a toutefois remporté leurs deux dernières confrontations. "Je sais qu’elle est en pleine confiance actuellement. Elle frappe très fort dans la balle. Je sais que ce sera très dur, je ne m’attends pas à une victoire comme celle conquise lors du Masters à Fort Worth. Elle sera une joueuse différente et je suis prête pour ça ", a prévenu Maria Sakkari, qui tentera d’imiter Maria Sharapova (et peut-être Iga Swiatek), dernière joueuse à avoir disputé deux finales consécutives à Indian Wells (2012-2013).