Paolini - Andreeva : deux surprises pour une finale

Jasmine Paolini et Mirra Andreeva vont disputer leur première demi-finale en Grand Chelem ce jeudi à Roland-Garros.

 - Hugo Rondet

Personne (ou presque) ne les imaginait là. Jasmine Paolini et Mirra Andreeva s'affrontent ce jeudi dans une demi-finale entre invitées surprises. Deux joueuses au parcours et au style différents, prêtes à tout donner pour réaliser leur rêve : rejoindre une finale de Grand Chelem.

L'une perce sur le tard, l'autre n'a pas le temps d'attendre. Jasmine Paolini et Mirra Andreeva, respectivement tombeuses d'Elena Rybakina et d'Aryna Sabalenka en quarts de finale, auront sûrement le cœur qui battra très fort au moment de pénétrer sur le court Philippe-Chatrier ce jeudi après-midi. En effet, les deux sensations du tournoi féminin ont l'occasion de transformer leur belle aventure en moment d'histoire en cas de victoire, synonyme de première finale majeure.

Pour les deux femmes, l'opportunité est trop belle, après avoir fait tomber deux des patronnes du circuit WTA. D'un côté, Paolini, 28 ans, est en progression constante depuis maintenant huit mois. Après avoir traversé les premières années de sa carrière dans un certain anonymat, l'Italienne semble enfin avoir pris conscience de son potentiel. "J'ai travaillé sur moi, que ce soit sur le court ou en dehors, a-t-elle révélé face à la presse. J'ai affronté de grandes joueuses dans des matchs serrés l'année dernière. Ça m'a aidée à prendre confiance en moi et à me dire : 'Ok, je peux y arriver !' Au fur et à mesure, j'ai fini par me dire : 'Bon, je peux me faire confiance. Quand je rentre sur le court, je sais que ça va être difficile, mais j'ai toutes mes chances'. Avant, je me disais plutôt : 'Je ne vais pas y arriver, à moins d'un miracle'."

Lauréate du WTA 1000 de Dubaï en février, c'est au 15e rang mondial que Paolini s'est présentée Porte d'Auteuil. Joueuse de petit gabarit, dotée d'une vitesse et d'une couverture de terrain impressionnantes, la Toscane ne lâche jamais rien sur le court. Une pugnacité qui lui a permis de remporter trois de ses cinq rencontres disputées à Paris en trois sets, dont la dernière face à Rybakina, n°4 mondiale, battue au terme de 2h04 d'une intense bataille. Désormais assurée d'intégrer le top 10 la semaine prochaine, cette fine tacticienne a l'occasion de poursuivre son rêve éveillé jeudi.

Andreeva, une "adolescente presque normale"

Mais la tâche promet d'être ardue face à Mirra Andreeva, qui était sortie victorieuse de leur unique affrontement, à Madrid début mai. L'étoile montante du tennis féminin confirme depuis dix jours les magnifiques promesses entrevues sur le circuit depuis un an et demi. Impressionnante de maturité tennistique et psychologique, la protégée de Conchita Martinez est devenue à 17 ans et 37 jours la plus jeune joueuse à rallier le dernier carré d'un tournoi du Grand Chelem depuis Martina Hingis en 1997.

Un chiffre démontrant l'incroyable précocité de la droitière, capable de tenir l'échange tout en plaçant des coups fulgurants, notamment côté revers. Un secteur du jeu qui lui a permis de décrocher la plus belle victoire de sa carrière face à Sabalenka en quarts de finale (6/7(5), 6/4, 6/4), sans jamais paniquer face à la puissance de la deuxième joueuse mondiale. Calme et sereine malgré ses exploits, Andreeva ne semble pas se poser de limites et garde les pieds sur terre.

"Je ne peux pas dire que je m'attendais à être en demi-finales. J'en rêvais et cela va devenir réalité jeudi, a-t-elle expliqué. Je vais toujours à l'école, même si je n'aime pas trop ça. Je regarde des séries sur mon temps libre, je passe beaucoup trop de temps sur Instagram... Je rigole, je parle, je fais des choses normales." Au fond, quoi de plus normal que de disputer une demi-finale de Grand Chelem à 17 ans ?