Les qualifications réservent parfois des affiches surprenantes. Ce mardi, au milieu des jeunes pousses qui rêvent de découvrir l’effervescence d’un tableau principal de Grand Chelem, deux noms retenaient l’attention : Ernest Gulbis et Marco Cecchinato, deux anciens demi-finalistes du tournoi, étaient opposés dès le premier tour.
Cecchinato renoue le fil
L’Italien a remporté le duel des anciens demi-finalistes face à Ernests Gulbis.
Gulbis est une figure du circuit et même un personnage un peu à part. Le Letton avait notamment créé la sensation en 2014 en huitièmes de finale, mettant fin à la série de 26 quarts de finale consécutifs en Grand Chelem de Roger Federer, au terme d’un match épique en cinq sets.
Après avoir fait tomber un autre top 10, Tomas Berdych (6e), il s’était incliné avec les honneurs face à Novak Djokovic, non sans lui avoir pris un set.
Quand l’Italien a vu le nom du Letton dans son tableau, il a déchanté. Mais quelques heures après et sa victoire en deux manches (6/3, 7/5), le Transalpin, descendu à la 110e place mondiale, préférait en sourire. Et voir en cette victoire une manière de se relancer, lui qui a atteint le Top 20 (16e) en février 2019.
"Je veux jouer plusieurs matchs comme celui-ci jusqu’à la fin de la saison car je dois revenir à mon niveau d'il y a deux ans, analyse-t-il. J’ai besoin de jouer en étant concentré et solide comme aujourd’hui. C’est le moyen pour revenir dans le top 100."
Retrouvailles victorieuses
Depuis son histoire d’amour avec Roland-Garros, débutée comme un coup de foudre il y a deux ans, Marco Cecchinato a connu des lendemains difficiles. Le grand public avait alors découvert ce Palermitain au toucher de balle délicieux, qui n’avait jusque-là jamais réussi à passer le cap d’un premier tour en Grand Chelem.
Le conte de fées avait duré jusqu’aux portes de la finale, où il avait cédé face à Dominic Thiem. Auparavant, "Il Ceck" s’était payé deux “Top 20”, Pablo Carreno Busta et David Goffin, puis avait enflammé le court Suzanne-Lenglen en déboulonnant Novak Djokovic grâce notamment à son sens de l'amortie.
Cette trajectoire fulgurante n’a pas eu l’effet escompté sur la suite de sa carrière. Depuis son titre à Buenos Aires début 2019, l’Italien a cumulé les contre-performances, dont huit défaites au premier tour en Grand Chelem.
En quête de solutions, il a changé deux fois d’entraîneur en moins d’un an. Depuis mars, il travaille à nouveau avec Massimo Sartori, le coach qui l’avait porté au professionnalisme.
Papa épanoui
Devenu papa d’un petit Edoardo, le joueur de 27 ans a profité du confinement pour recharger les batteries en famille et peaufiner son jeu. "Nous avons beaucoup travaillé pendant cette période et je suis en train de me retrouver, d’être à nouveau solide, présent sur tous les points", explique-t-il.
Le joueur à l’élégant revers à une main est sur la bonne voie. "Mes derniers matchs sont en train de le démontrer", poursuit-il. Le roman de Cecchinato ne demande qu’à reprendre…