Trungelliti, en route vers la gloire

Défaite en "qualifs", retour à Barcelone, trajet express vers Paris : voici le héros du jour.

Marco Trungelliti Roland-Garros© Cedric Lecocq / FFT
 - Alexandre Coiquil

L'histoire de Marco Trungelliti est belle et cocasse à la fois. Reparti à Barcelone, où il réside, vendredi dernier après sa défaite au troisième tour des qualifications face au Polonais Hubert Hurkacz, le 190e mondial a dû improviser pour revenir en France. Informé de la possibilité de récupérer la place de Nick Kyrgios dans le tableau du simple messieurs par un de ses entraîneurs (il s'entraîne à l'année à la Ad in Tennis Academy Portas-Puentes à Barcelone), l’Argentin a sauté dans l’automobile de location louée par sa famille venue en Catalogne en vacances.

Objectif de ce road-trip : rejoindre Paris et le stade Roland-Garros afin de signer in extremis la feuille de présence. Au menu (aucune référence ici à l'asado partagé avec ses proches samedi, à son retour en Catalogne) : plus de 1000 kilomètres, 10h de route (13h-23h), beaucoup de café, peu de sommeil. Mais des souvenirs qui resteront. La session plage prévue à la Barceloneta, elle, attendra.

L'histoire folle de Trungelliti (en anglais)

Sa mamie, sa première supportrice

Le choix de prendre la voiture s’est imposé de lui-même. Avaler les kilomètres était de toute façon une habitude pour lui. "En Argentine, quand vous ne vivez pas à Buenos Aires, il n’y a rien à des kilomètres à la ronde. Vous pouvez en faire des centaines et ne pas trouver de villeDonc en faire 1000, ce n'était pas grand-chose pour nous."

Et comme en Argentine, tout se fait en famille, le lucky loser est parti en compagnie de son frère Andre, sa mère Suzanna et même sa grand-mère Dafne, ravie de ce road-trip inattendu : "Alors qu’elle prenait une douche, on lui a dit : 'On va en voiture à Paris.' Elle était folle de joie. Ma grand-mère nous raconte toujours qu'avec son mari, ils adoraient décider de partir à la dernière minute. Quelquefois, ils prenaient un café et se décidaient juste après", raconte l'Argentin, qui ajoute : "Ma valise était prête, puisque je ne l’avais pas encore défaite. J'ai remis quelques petites affaires dedans et hop, on est partis."

Clan Marco Trungelliti, Roland Garros 2018, Simple Messieurs, 1er Tour©Cedric Lecocq / FFT
Il a ses habitudes à "Roland"

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas fait le voyage pour rien. Grâce à son succès sur Bernard Tomic lors du premier tour (6/4 5/7 6/4 6/4), le droitier argentin s’est qualifié pour la troisième fois consécutive de sa carrière pour le deuxième tour du tournoi parisien. Il n’a réussi cela dans un aucun autre tournoi majeur.

C’est d’ailleurs à Paris qu’il a remporté le tout premier et seul succès de sa carrière face à un Top 10, au premier tour de l’édition 2016 face à Marin Cilic. Roland-Garros est ainsi un tournoi "unique" à ses yeux. Le parcours de ce laborieux, avec toute la noblesse que ce terme peut revêtir sur terre battue, l'est tout autant.