J3 : les matchs à ne pas manquer

Voici quatre matchs que l'on vous conseille de suivre de près pour cette troisième journée à Roland-Garros.

 - Rémi Bourrieres

Denis Shapovalov (n°14) / Holger Rune (40e) - Vous prendrez bien un peu de champagne ?

Court 12, première rotation

Détenteurs d'un billet courts annexes pour ce mardi, frottez-vous les mains : vous allez avoir la chance de pouvoir observer de près du tennis champagne à l'état pur et, à coup sûr, une compilation d'échanges branchés sur 10 000 volts entre deux joueurs qui ne sont pas vraiment réputés pour leur tendance à jouer à la baballe.

On ne présente plus Denis Shapovalov, dont la relation avec Roland-Garros est certes contrastée - il n'y a encore jamais dépassé le 2e tour - mais dont le génie n'est pas à démontrer. En revanche, certains découvriront peut-être Holger Rune, qui jouera à 19 ans son tout premier tableau final à Roland-Garros, où il s'est toutefois imposé chez les juniors, en 2019.

Entre le tennis tout feu tout flamme du gaucher canadien, sorte de Henri Leconte des temps modernes, et les frappes percutantes du jeune Danois au sang chaud, qui vient de remporter à Munich le premier titre de sa jeune carrière, on ne devrait pas s'échanger que des politesses. Avec un peu de chance, ça peut même virer au feu d'artifice.

Denis Shapovalov, Roland-Garros 2020, 2e tour©Corinne Dubreuil / FFT

Caroline Garcia (79e) / Taylor Townsend (342e) - À la recherche des pépites perdues

Court Suzanne-Lenglen, troisième rotation

Un premier tour intrigant et assez indéchiffrable entre deux joueuses dont on ne sait pas grand-chose du réel état de forme. Surtout concernant Caroline Garcia, qui aurait été largement favorite à son meilleur niveau, mais qui fera là son retour après avoir manqué toute la saison sur terre battue en raison d'une blessure au pied.

Taylor Townsend, elle, a été absente pendant un an et demi entre l'US Open 2020 et le printemps 2022. La raison ? Elle est devenue maman l'an dernier d'un petit garçon, à 25 ans. Elle a d'ailleurs fait un retour intéressant puisqu'elle a remporté, début mai, un 100 000 dollars à Charleston. Tennistiquement, elle est donc un peu plus avancée que Garcia. Mais pour le reste ?

Le seul point commun entre les deux joueuses, c'est qu'on a là deux gros talents. Mais avec des armes totalement différentes. L'Américaine, c'est une patte gauche de velours, un jeu délicieusement varié et tourné vers le filet. La Française, c'est un physique d'athlète, des frappes lourdes et puissantes capables de percer les murailles les plus épaisses. Pour le reste, c'est un peu la nébuleuse. Notre conseil, c'est d'aller voir ce match. Pour le pronostic, débrouillez-vous.

Casper Ruud (n°8) / Jo-Wilfried Tsonga (267e) - L'adieu ou l'exploit…

Court Philippe-Chatrier, deuxième rotation

Esprits sensibles, attention : il pourrait y avoir de l'émotion avant, pendant et après ce match. Ce Roland-Garros, on le sait, est en effet le dernier tournoi de la prodigieuse carrière de Jo-Wilfried Tsonga, qui a eu la chance ou la malchance - c'est selon -, pour cette "Der des Ders", de tomber d'entrée sur l'un des terriens les plus costauds du plateau, en la personne de Casper Ruud.

Quel que soit le scénario, on voit mal comment on pourrait échapper aux mouchoirs : si Tsonga perd, ce sera donc les adieux forcément aux larmes d'un des plus grands joueurs français de l'histoire. S'il gagne, ce sera un exploit magnifique, sa première victoire sur un top 10 depuis le Rolex Paris Masters 2019 (Matteo Berrettini), et probablement l'une des plus inattendues de sa carrière.

La différence de dynamique est flagrante entre un joueur qui arrive sur la lancée d'un titre à Genève, et un autre dont le corps l'éloigne depuis trop longtemps de sa splendeur passée. A priori, pas photo. Sauf que ce n'est pas un match "normal", dans un tournoi qui ne l'est pas davantage. Alors peut-être… Quoi qu'il en soit, c'est inratable.      

Paula Badosa (n°3) / Fiona Ferro (130e) - Piège de cristal

Court Philippe-Chatrier, troisième rotation

Après les défaites d'Ons Jabeur et de Barbora Krejcikova dès le 1er tour, c'est peut-être elle, désormais, la principale "challenger" d'Iga Swiatek pour le titre. Problème : Paula Badosa, puisque c'est d'elle dont on parle, n'arrive pas elle-même avec toutes les certitudes, sa feuille de performances ayant pris pas mal de plomb dans l'aile ces dernières semaines.

La 4e joueuse mondiale (mais tête de série n°3), quart de finaliste à Roland-Garros l'an dernier (son meilleur résultat en Grand Chelem), n'a pas eu la saison sur terre battue qu'elle escomptait, fragilisée par une épaule douloureuse. Mais le constat est valable aussi pour Fiona Ferro, huitième de finaliste à Roland-Garros en 2020, victime ensuite de pas mal de pépins physiques (au tendon d'Achille notamment) qui l'ont plongée au-delà du top 100 (130e), au point de jouer ce Roland-Garros avec une invitation.

Compte tenu de ces différents aléas, du vent de surprises qui a balayé le début de tournoi féminin et de la bonne dynamique des joueuses françaises depuis deux jours, on ne saurait donc trop conseiller à l'Espagnole de se méfier…

À suivre aussi

Pour (re)voir une star : Daniil Medvedev (n°2) / Facundo Bagnis - court Suzanne-Lenglen, première rotation
Pour rentabiliser les mouchoirs : Pablo Carreño Busta (n°16) / Gilles Simon - court Simonne-Mathieu, dernière rotation
Pour voir des grands gabarits : Emil Ruusuvuori / Ugo Humbert - court 7, première rotation
Pour voir des petits gabarits : Alex de Minaur (n°19) / Hugo Gaston - court Suzanne-Lenglen, quatrième rotation
Pour virer à gauche : Adrian Mannarino / Federico Delbonis - court 6, troisième rotation