J7 : les matchs à ne pas manquer

Voici les quatre matchs que l'on vous conseille de suivre de près pour cette septième journée à Roland-Garros.

 - Rémi Bourrieres et Franck Lalanne

Marin Cilic (n°20) / Gilles Simon (158e) - Leur Grand Chelem à eux

Court Philippe-Chatrier, troisième rotation

Voilà une affiche au parfum vintage qui devrait tenir longuement en haleine les spectateurs du court Philippe-Chatrier. Certes, Gilles Simon, qui a battu Marin Cilic six fois sur sept, a gagné le droit d'en être considéré comme la bête noire. Mais entre les deux hommes, les duels ont toujours été serrés. Voire épiques.

Trois de ces duels ont eu lieu en Grand Chelem et se sont joués à chaque fois en cinq sets : Wimbledon 2007 et l'Open d'Australie 2014 pour "Gillou", l'US Open 2014 pour Marin, alors en route vers le sacre. Il l'a d'ailleurs dit par la suite : cette victoire contre Simon (en huitièmes), c'est sans doute la plus importante de sa carrière.

Quoi qu'il en soit, nos deux trentenaires boucleront donc leur Grand Chelem à eux en s'affrontant à Roland-Garros. Inutile de rappeler qu'il s'agit du dernier pour Simon, devenu à 37 ans le joueur français le plus âgé à se hisser au 3e tour d'un tournoi majeur (ère Open). Pour cet ultime tour de piste, il nous offre un magnifique "revival". Mais attention car Cilic est, lui aussi, en net regain de forme. Un conseil : préparez le pop-corn et les bouteilles d'eau, car ça pourrait durer. Sans oublier les mouchoirs, au cas où…

Miomir Kecmanovic (n°28) / Daniil Medvedev (n°2) - Pour passer au révélateur

Court Suzanne-Lenglen, deuxième rotation

Ce n’est pas faire injure aux deux premiers adversaires de Daniil Medvedev (Facundo Bagnis et Laslo Djere) que de dire qu’ils ne comptent pas parmi les cadors du circuit mondial sur terre battue. Face à Miomir Kecmanovic, le n°2 mondial va passer un premier test grandeur nature. 

Le Serbe, tête de série n°28, n’est pas à proprement parler un spécialiste de l’ocre. Il reste malgré tout un joueur capable de s’y illustrer. Demi-finaliste à Munich, c’est sur cette surface qu’il a décroché le seul titre de sa carrière à Kitzbühel. Il a également atteint le dernier carré à Roland-Garros chez les juniors. De quoi nourrir des espoirs à l’heure de défier le n°2 à l’ATP : “Ce n’est pas sa surface préférée, là où il se sent le plus à l’aise. Donc, quitte à le jouer, autant que ce soit sur terre battue”, a confié Kecmanovic après sa victoire lors du deuxième tour.

Auteur d’un excellent début de saison, celui qui était retombé au 69e rang mondial en fin d’année dernière travaille avec un homme qui, comme lui, a appris au fil de sa carrière à aimer l’ocre : David Nalbandian. “On a beaucoup travaillé différents schémas sur terre battue. Il m’a conseillé d’être plus patient sur le court”, a expliqué le Serbe en conférence de presse. De quoi (enfin) tester la résistance de Medvedev.

Elena Rybakina (n°16) - Madison Keys (n°22) - Ça va tomber de haut…

Court Simonne-Mathieu, quatrième rotation

À ceux qui fustigent, dans un élan caricatural, le trop grand nombre de breaks constatés dans les matchs de tennis féminin, jetez un œil sur ce 3e tour opposant, sur le papier, les deux meilleures serveuses au monde. En tout cas, les deux plus grandes serveuses d'aces en 2022 : Elena Rybakina, quart de finaliste l'an dernier, en a servi 153 depuis le début de l'année (en incluant ses deux premiers matchs ici) ; Madison Keys, demi-finaliste en 2018, en est à 144.

Si l'on rajoute le classement rapproché des deux joueuses, les bons souvenirs qu'elles partagent à Paris et le fait qu'elles ne se soient jamais affrontées, cela présage d'un match indécis et équilibré, dans lequel il est bien difficile d'émettre une tendance. La dynamique du moment irait plutôt à la Kazakhe, l'expérience à l'Américaine. Vous l'aurez compris, on ne sait pas trop… On est juste à peu près sûrs d'une chose : il y aura des aces.

Elena Rybakina, 2e tour, Roland-Garros 2022 ©Loïc Wacziak / FFT

Jessica Pegula (n°11) / Tamara Zidansek (n°25) - Pour entrer un peu plus dans les mémoires

Court 14 - deuxième rotation

L'an passé, Tamara Zidansek a atteint les demi-finales à Roland-Garros. Un coup d’éclat resté quelque peu sans lendemain. Depuis l’Open d’Australie, la Tchèque n’a remporté que quatre rencontres pour six défaites. Un maigre bilan pour la tête de série n°24.

Face à elle, Jessica Pegula est une joueuse qui monte. À 28 ans, la quart de finaliste du dernier Open d’Australie a tardé à éclore. Sur terre battue aussi, elle a longtemps navigué loin des sommets avant de s’imposer au plus haut niveau avec une finale à Madrid en sortant, au passage, Kaia Kanepi, Bianca Andreescu ou encore Jil Teichmann. Des progrès qu’elle associe notamment à son travail sur… les glissades. “Je n’ai pas grandi sur une terre battue rouge mais sur de la terre battue verte, analyse-t-elle en marge de ce Roland-Garros 2022. Je n’avais pas peur de faire des glissades, il fallait juste que j’apprenne à les adapter à mon jeu.”

Alors, entre Zidansek qui revient au sommet de son art à Paris et Pegula qui glisse sur la vague du succès, laquelle prendra le dessus sur l’autre ? Pas forcément l'affiche la plus clinquante mais avec deux joueuses qui ont déjà prouvé qu’elles savaient avancer en toute discrétion en Grand Chelem.