Deux jours après avoir frôlé la sortie face à Lorenzo Musetti, le n°1 mondial s'est de nouveau retrouvé au bord du gouffre contre Francisco Cerundolo. Mais alors qu'il semblait en perdition, il a réenclenché le mode "machine" pour aller chercher son quinzième quart de finale consécutif à Roland-Garros (6/1, 5/7, 3/6, 7/5, 6/3 en 4h39).
Djokovic ne meurt jamais
Touché à la jambe droite, le champion sortant a eu besoin de cinq sets pour éliminer Francisco Cerundolo.
Novak Djokovic aime se faire peur. Du moins, il semble prendre un certain plaisir à donner de faux espoirs à ses adversaires pour mieux les doucher ensuite. Et pourtant, ce lundi, il était très bien parti pour signer "une victoire de plus" en Grand Chelem, glanée sans difficultés en trois petits sets. A la différence près qu'en gagnant ce fameux "match de plus", il écrirait encore une ligne dans l'histoire de son sport en détrônant Roger Federer au classement du plus grand nombre de victoires en Grand Chelem (370 contre 369 pour le Suisse).
Tout perdre pour mieux gagner
Bien sûr, cette nouvelle marque historique, son adversaire, spécialiste de la terre, n'allait pas la lui servir sur un plateau. Grand défenseur dans l'âme, Francisco Cerundolo a obligé "Nole" à s'employer pour conserver son engagement, à l'occasion de nombreux jeux à rallonge. Et si pendant très longtemps, il a cruellement manqué de réalisme (12 balles de break manquées), l'Argentin a finalement réussi à convertir sa deuxième balle de set pour égaliser.
A cet instant, Djokovic n'était plus que l'ombre de lui-même. Visiblement gêné au niveau du genou droit, il a eu toutes les peines du monde à assurer ses courses et ses glissades. L'idée d'un nouveau possible coup de tonnerre s'est propagée dans les tribunes du court Philippe-Chatrier lorsqu'il s'est retrouvé breaké et mené 4-2 dans un quatrième set qui ressemblait à son dernier dans cette édition 2024. Mais c'eût été mal le connaître que de le croire déjà éliminé. Au bord du précipice, le n°1 mondial a retrouvé toute sa splendeur. En effaçant ce break, il a harangué la foule, hurlé un premier cri rageur, et réactivé le mode "immortel".
Les frappes, la couverture de terrain, le toucher... Tout est revenu comme par magie. Ses excès de contrariété aussi, signes annonciateurs d'un basculement irréversible de la partie. Sa souplesse, enfin, incarnée par ce grand écart pour contrer un passing et faire se lever une nouvelle fois la foule, en mimant une chute libre. Une chute à laquelle tout le monde a cru pendant deux sets, avant que le "Djoker" ne retrouve définitivement son vrai visage : celui d'un phénix qui ne meurt jamais.
"Je dois encore une fois vous dire un grand merci parce que, comme lors de mon dernier match, cette victoire est votre victoire, a lancé la légende serbe au public du Central. J'étais peut-être à trois ou quatre points de perdre et je félicite Francisco d'avoir joué avec autant de qualité. Comment j'ai gagné aujourd'hui ? Je ne sais pas. L'unique explication, c'est vous."