De la force, des amorties, des services brutaux et des revers à une main : la suite du deuxième tour s'annonce spectaculaire sur les courts de Roland-Garros.
Jeudi 1er juin : les matchs à ne pas manquer
Voici les matchs que l'on vous conseille de suivre de près pour cette cinquième journée du tableau principal à Roland-Garros.
Elena Rybakina (n°4) / Linda Noskova : feux d'artifice de bon matin
Court Suzanne-Lenglen, première rotation
En dépit de son statut de tête de série numéro 4, Elena Rybakina n’a pas été gâtée par le tirage au sort. Ce dernier a chargé la championne de Wimbledon de refroidir les ardeurs de la prometteuse génération tchèque. Après avoir bien négocié l’obstacle Brenda Fruhvirtova, elle va s’attaquer à Linda Noskova au deuxième tour. Agée de 18 ans, la 50e joueuse mondiale a glané son premier succès en Grand Chelem mardi contre Danka Kovinic.
La Tchèque a tout de même l’habitude de triompher Porte d’Auteuil puisqu'elle y a remporté Roland-Garros Juniors en 2021. Si elle est capable de prendre la balle tôt et de frapper fort, elle risque de souffrir d’un déficit de puissance face à la grande serveuse (1,82 m). Forte de son titre à Rome, Rybakina apparait comme la favorite logique de cette confrontation mais reste méfiante. "C’est plus difficile de placer des coups gagnants. Tout peut-être retourné, quelle que soit la vitesse du service."
Frances Tiafoe (n°12) / Aslan Karatsev : amis de la poésie…
Court Simonne-Mathieu, troisième rotation
Si le décor bucolique et verdoyant du court Simonne-Mathieu est un appel à la flânerie, il devrait être assez peu question de poésie dans ce duel entre deux des joueurs les plus puissants du circuit.
Aslan Karatsev, dont l'épaisseur des mollets n'a d'égale que celle des biceps de Frances Tiafoe, est l'épouvantail en chef de ce Roland-Garros. Après une saison 2022 compliquée, il a dû franchir - brillamment - les qualifications pour gagner le droit de s'aligner dans le tableau principal. Ce qui ne le rend que plus dangereux : la dernière fois qu'il était sorti des qualifications d'un Grand Chelem, à l'Open d'Australie 2021, il avait rallié les demi-finales…
De retour depuis quelques semaines à son meilleur niveau, comme en atteste sa demi-finale à Madrid, Karatsev représente un gros danger pour un Frances Tiafoe dont la saison sur terre battue a été plus contrastée, malgré un titre à Houston. A vrai dire, on se garderait bien de dégager un vrai favori dans ce match. Mais on est à peu près sûr d'une chose : de part et d'autre du filet, ça va cogner très fort...
Diane Parry / Mirra Andreeva : la jeunesse éclectique
Court Simonne-Mathieu, troisième rotation
Vu par le seul prisme du classement, ça n'est certainement pas le match le plus prestigieux de la journée. Mais les dénicheurs de pépites et amateurs de beau jeu se délectent à l'avance de ce duel de la jeunesse qui devrait valoir son pesant de jolis points et de tennis varié. Peut-être bien de suspense, aussi.
Diane Parry est plus âgée (20 ans contre 16), mieux classée (79e contre 143e), mais pas forcément la favorite de ce duel face à la jeune pépite du tennis mondial. Car depuis un mois, Andreeva emporte tout sur son passage. Après deux succès sur des tournois ITF et un huitième de finale à Madrid, elle a réalisé un brillant parcours en qualifications, durant lequel elle n'a pas perdu un set et a battu la tête de série n°1, Camila Osorio.
Diane, cela dit, est chez elle à Paris, où elle a signé les deux plus beaux succès de sa carrière, l'an dernier contre Barbora Krejcikova et cette année contre Anhelina Kalinina. Dernière joueuse au revers à une main encore en lice, elle possède une palette technique et tactique très riche dans laquelle elle puisera, évidemment, pour tenter de faire dérailler la "machine" Andreeva. Laquelle, cela dit, se débrouille très bien en matière d'éclectisme tennistique. A priori, tous les coups (du tennis) seront permis ce jeudi sur le court Simonne-Mathieu.
Emil Ruusuvuori / Grigor Dimitrov (n°28) : la fleur et le fusil
Court 7, deuxième rotation
Mardi sur le court 13, Grigor Dimitrov a été aperçu dans son costume d'artiste, collant une "bulle" à Timofey Skatov, ne lâchant que cinq jeux sur l'ensemble de la rencontre. Toujours porté par sa classe, son revers à une main et son jeu de jambes aérien, le Bulgare passera le test Emil Ruusuvuori, qui a végété plus de quatre heures sur l’ocre pour venir à bout de Grégoire Barrère au premier tour.
En Grand Chelem, le plafond de verre du Finlandais se situe pour l'heure au deuxième étage mais, visiblement, il est d'humeur à pousser les murs cette année. Pour lui, c’est la saison des records. S’il est 46e à l’ATP aujourd’hui, il s’est projeté jusqu’au 37e rang mondial en avril dernier, sa meilleure marque. Le natif d’Helsinki (24 ans) a également atteint son premier quart de finale en Masters 1000, en mars à Miami. Pour Dimitrov, il s’agira de résister aux services supersoniques de son concurrent. La récompense ? Un potentiel troisième tour contre Jannik Sinner, ou Daniel Altmaier, en cas de surprise.