Il a rasé sa barbe, mis de l'ordre dans ses idées et retroussé ses manches. Si le début de ces qualifications ne sont globalement pas favorables aux joueurs français, il en est au moins un qui trace sa route sans faire beaucoup de bruit, mais avec une autorité certaine : vainqueur au 1er tour du "vieux" roublard espagnol Tommy Robredo (39 ans), 7/6(9), 6/4, Quentin Halys a remis ça ce mercredi face à l'Allemand Yannick Maden (6/1, 6/7(3), 6/1), gagnant le droit de disputer pour la première fois de sa carrière le tour qualificatif de Roland-Garros.
Halys, à la relance...
Vainqueur de l'Allemand Yannick Maden, Quentin Halys jouera pour la première fois le tour qualificatif de Roland-Garros. A 24 ans, le jeune Français dégage une certaine sérénité.
Pour le jeune Français de 24 ans, une qualification serait, sinon une forme d'aboutissement, à tout le moins une récompense logique après une première partie de saison sérieuse et encourageante, mais pas toujours payée à son juste salaire.
Déjà issu des qualifications de l'Open d'Australie disputées à Doha en début d'année, le joueur du Blanc-Mesnil avait eu la malchance de faire partie des cas contacts dans l'avion pour Melbourne, synonyme de quarantaine stricte à son arrivée en Australie. Résultat : défaite au 1er tour face à l'Espagnol Pablo Andujar.
En avril, demi-finaliste du Challenger de Split pour son premier tournoi de l'année sur terre battue, Halys, au lendemain d'une belle victoire contre Thanasi Kokkinakis, s'était blessé au pied face à son compatriote Mathias Bourgue, synonyme d'abandon puis d'une quinzaine de jours d'arrêt.
Mais cette fois encore, l'ancien vainqueur des Petits As (2010) n'a rien dit et est reparti au charbon avec celui qui l'entraîne depuis le mois d'août dernier, l'ancien joueur français Nicolas Devilder. " Il est sérieux, bosseur, il a une bonne attitude et ça lui ferait du bien de passer ces qualifications, concède ce dernier, qui a eu l'honneur de défier à la fois Rafael Nadal (au 2e tour, en 2008) et Novak Djokovic (3e tour, en 2012) à Roland-Garros. Un point commun qu'il partage d'ailleurs avec son poulain, qui a été battu une fois par Rafael Nadal à Roland-Garros (en 2015) et une fois par Novak Djokovic à l'Open d'Australie (2016).
C'était l'époque où il portait sur ses épaules une grande partie des espoirs du tennis français. Depuis, le Francilien, 222e mondial, a connu quelques difficultés, liées d'ailleurs en partie à ces attentes qu'il a eu du mal à gérer, au point de décliner une wild-card ici en 2018.
Pour son 9e Roland-Garros, où il a déjà passé un tour dans le tableau final en 2016 – il avait failli récidiver en octobre dernier, après un combat homérique face à l'Américain Marcos Giron- Quentin Halys semble en tout cas avoir trouvé son équilibre.
"Il sent très bien la balle, il est bien concentré et c'est vrai qu'il dégage quelque chose de serein, dit encore son coach, basé à Poitiers comme son préparateur physique Benjamin Touron. Dans ce cas, on sait tous qu'il est capable de jouer très bien au tennis. Maintenant, il a besoin d'accumuler ce genre de victoires pour passer un cap supplémentaire."
Et si ce fameux cap, c'était pour ce jeudi face au redoutable Japonais Taro Daniel, tête de série n°5 de ces qualifications ?