Nadal, questions pour un champion

L'homme aux 12 Roland-Garros fera face à un défi particulier cette année.

Rafael Nadal  Roland Garros 2020© Nicolas Gouhier / FFT
 - Rémi Bourrieres

D'abord, quel avait été son début de saison ?

Plutôt bon, sans être exceptionnel. Rafael Nadal avait attaqué l'année 2020 par une finale perdue lors de la nouvelle ATP Cup contre la Serbie de Novak Djokovic, avec une défaite en simple à la clé contre son grand rival (6/2, 7/6).

Ce dernier lui avait ensuite ravi sa place de n°1 mondial en triomphant à l'Open d'Australie, où Rafa s'était, pour sa part, incliné en quarts de finale contre Dominic Thiem.

Rien de déshonorant, vraiment, pour l'Espagnol. Au contraire, un niveau de jeu plutôt très correct qui lui avait permis ensuite de survoler le tournoi 500 d'Acapulco en battant Taylor Fitz en finale. Le 85e titre de sa carrière. Avant la longue pause sanitaire...

Rafael Nadal Open d'Australie 2020© Corinne Dubreuil / FFT

Ensuite, comment a-t-il vécu le confinement ?

Résidant en Espagne, l'un des pays les plus durement touchés par le Covid-19, Rafael Nadal a été l'un des joueurs les plus pénalisés par le confinement. N'ayant pas de court privé, ni accès à ceux de son académie à Manacor, il n'a pas touché la raquette pendant deux mois.

S'il est bien sûr entretenu pendant cette période, Rafa a confié avoir souffert physiquement à la reprise, sur dur. Très préoccupé, par ailleurs, par la situation sanitaire dans le monde, il a finalement pris assez rapidement la décision de ne pas participer à la tournée américaine, afin de se focaliser sur la terre battue. Et il a donc très vite orienté son entraînement dans cette optique.

Et comment s'est passée sa reprise ? 

Elle a été beaucoup plus courte que d'habitude, par la force des choses. En temps "normal", Rafa joue quatre tournois sur terre battue avant Roland-Garros (Monte Carlo, Barcelone, Madrid et Rome).

Là, après l'annulation des épreuves monégasque, barcelonaise puis madrilène, il n'a pu disputer qu'une compétition officielle, à Rome. Où, après deux bonnes victoires contre Pablo Carreno Busta (6/1, 6/1) et Dusan Lajovic (6/1, 6/3), il a été surpris en quarts de finale par Diego Schwartzman (6/2, 7/5).

Le long tunnel terrien durant lequel le Majorquin aime monter en puissance a donc été sérieusement raccourci. Cette année, il devra rentrer directement dans le vif du sujet.

Au final, comment voit-il ce Roland-Garros 2020 ?

Habitudes chamboulées, préparation raccourcie, public restreint, stade modernisé, nouvelles balles, changement climatique et conditions de jeu plus lourdes... Rafael Nadal est le premier à avoir conscience que ce Roland-Garros sera bien particulier, pour lui comme pour les autres. Mais le n°2 mondial peut s'appuyer sur une certitude : il est bien physiquement.

Mentalement aussi, il est fidèle à sa ligne de conduite. Prêt au combat, en toute humilité. "Ce n'est pas la première fois que je perds sur terre battue avant Roland-Garros, sans que cela m'empêche de bien y jouer, faisait-il remarquer à la presse lors du Media Day, ce vendredi. Je suis peut-être moins bien préparé que d'habitude mais je suis ici pour me battre, jouer avec la plus forte intensité possible et avec la bonne attitude."

Une bonne attitude sur le terrain comme en dehors. Malgré les incertitudes latentes, Rafael Nadal se disait tout simplement heureux d'être là. "On va démarrer un tournoi très important, le plus important de ma carrière. Je suis ravi d'être là. Evidemment, tout le monde voudrait revenir à une situation normale. En attendant, tout ce que l'on peut faire, c'est remercier les organisateurs de faire au mieux pour nous permettre de jouer ce genre de tournoi." 

Le monde change, Rafael Nadal reste le même...

Rafael Nadal Roland Garros 2020© Corinne Dubreuil / FFT