Où s’arrêtera "Rafa" ? Déjà vainqueur du tournoi de préparation de Melbourne avant de décrocher l’un de ses plus beaux titres à l’Open d’Australie, le Majorquin a poursuivi son début de saison de rêve en écrasant la concurrence à Acapulco. A 35 ans et alors que la campagne sur terre battue arrive à grands pas, il semble être dans la forme de sa vie.
Rafael Nadal poursuit son début de saison de rêve
Vainqueur pour la quatrième fois du tournoi d’Acapulco, Rafael Nadal réalise à 35 ans le meilleur début de saison de sa carrière.
"Je suis heureux et je profite de chaque instant"
Si les statistiques n’expliquent pas tout, elles valent parfois mieux qu’un long discours. A Acapulco ce week-end, Rafael Nadal a enchaîné une 15e victoire de rang (dont 11 sans perdre le moindre set) pour remporter le 91e titre de sa carrière, le 4e à Acapulco (2005, 2013, 2020 et donc 2022) devenant ainsi le joueur le plus âgé à soulever le trophée au Mexique, après avoir été le plus jeune en 2005. Des chiffres qui donnent le tournis pour le 4e joueur mondial, surpris lui-même par ses incroyables performances.
"J’apprécierai vraiment ces records quand ma carrière sera terminée. Le plus important pour moi aujourd’hui est d’avoir remporté un tournoi aussi prestigieux. Cinq des six meilleurs joueurs du monde étaient engagés donc ça montre que c’était une compétition très relevée. Le fait de gagner ici a beaucoup d’importance pour moi. Tout cela semblait inimaginable il y a encore quelques semaines. J’étais assis, je regardais la télévision et je pensais à toutes les choses qui avaient changé en si peu de temps. Je n’étais pas en mesure de m’entraîner et regardez où j’en suis aujourd’hui ! Je suis resté positif, j’ai continué à travailler mais je ne pensais pas que je serai dans une telle situation. Donc je suis vraiment heureux et je profite de chaque instant. Peut-être que ces victoires ont plus de valeur que quand j’étais un gamin de 18 ans" a-t-il expliqué après sa finale victorieuse face à Cameron Norrie.
Car si c’est la 15ème fois de sa carrière qu’il remporte au moins trois trophées au cours d’une saison, Rafael Nadal ne l’avait jamais fait si tôt. Un miracle lorsqu’on se souvient de l’arrêt brutal de son exercice 2021 pour soigner une blessure au pied qui l’a toujours fait souffrir. Alors que la menace d’une fin de carrière prématurée planait au-dessus de lui, le Majorquin était simplement heureux et soulagé de disputer l’ATP 250 de Melbourne, 153 jours après son dernier match officiel face à Lloyd Harris à Washington le 6 août 2021. La suite, on la connait.
Une sensation d’invincibilité
Au-delà des chiffres et du rêve éveillé que vit le désormais recordman du nombre de titres en Grand Chelem, c’est la manière qui sidère tous les observateurs. De nouveau en pleine possession de ses moyens physiquement, Nadal semble tout simplement invincible. Incroyable de courage face à Shapovalov, en maîtrise contre Berrettini et monumental en finale devant Medvedev, il avait déjà ébloui le public de l’Open d’Australie, conscient d’assister à un événement historique. A Acapulco, le protégé de Carlos Moya a poursuivi son entreprise de démolition, en remportant donc un 30e titre en carrière sans perdre la moindre manche.
Et s’il a bénéficié d’un tableau plus clément que prévu suite au forfait d’Opelka puis au retrait sur blessure de Berrettini, "Rafa" a tout de même écœuré le nouveau numéro un mondial Daniil Medvedev (6/3, 6/3) avant d’éteindre Cameron Norrie (6/4, 6/4), récent vainqueur à Delray Beach et tombeur de Stefanos Tsitsipas dans le dernier carré. Toujours aussi efficace sur son engagement et agressif en retour, il a également construit son succès mexicain en multipliant les coups spectaculaires et les variations pour déstabiliser tous ses vis-à-vis.
Une forme étincelante donc, qui fait de l’Espagnol le favori logique du tournoi d’Indian Wells qui se tiendra du 7 au 21 mars. Une évidence qui semblait complètement hors de propos il y a encore quelques mois, lorsque tout le monde ou presque considérait que Nadal aurait bien du mal à briller de nouveau sur dur…
Rublev et Swiatek également sacrés
Lui aussi devra être surveillé de près en Californie. Vainqueur il y a une semaine en simple et en double (en compagnie de l’Ukrainien Denys Molchanov) du côté de Marseille, Andrey Rublev a poursuivi sa moisson en remportant le tournoi ATP 500 de Dubaï. Trois trophées en sept jours donc pour le désormais 6e joueur mondial, tombeur du surprenant Jiri Vesely en finale (6/3, 6/4) alors même que ce dernier s’était offert le scalp de Novak Djokovic en quarts. Toujours aussi puissant et combatif, le Russe a également profité de ses succès pour faire passer un message de paix à la caméra, devenu viral sur les réseaux sociaux.
Engagée à Doha, Iga Swiatek a elle aussi prononcé quelques mots de soutien à l'Ukraine lors de la cérémonie protocolaire : "Je veux apporter mon soutien aux gens qui souffrent en Ukraine. Voir ces images me bouleverse. Je ne peux pas imaginer que ça arrive dans un pays voisin du mien […] Même si beaucoup de choses nous divisent, j'espère que le sport va nous rassembler et amener de la joie".
La Polonaise a ainsi remporté le 4e titre de sa carrière, au terme d’un parcours très impressionnant. Déjà impériale face à Aryna Sabalenka (6/2, 6/3) puis Maria Sakkari (6/4, 6/3), elle n’a fait qu’une bouchée d’Anett Kontaveit (6/2, 6/0) pourtant sacrée à Saint-Pétersbourg et en grande forme. Il faudra bel et bien compter sur la championne de Roland-Garros 2020 lors des prochains tournois.