Pour lui, c'est inédit. Si Dominic Thiem est désormais un habitué du dernier carré avec cette troisième demi-finale consécutive à Roland-Garros, c'est la première fois que l'Autrichien va s'y avancer en favori. Pas de Novak Djokovic (2016), ni de Rafael Nadal (2017), mais Marco Cecchinato, 72e mondial. Une aubaine ?
Thiem : cette fois, c'est la bonne ?
Pour la première fois, Dominic Thiem va être favori de sa demi-finale. Une chance à saisir ?
A force de répondre présent chaque année, il y a bien un moment où cela va passer ! Et si c'était cette année ? Demi-finaliste pour la troisième année de suite à Roland-Garros, Dominic Thiem se trouve pour la première fois devant une porte entrouverte.
2016 : cueilli à froid par Djokovic
Souvenez-vous de 2016, pour sa première demi-finale. Il y a deux ans. L'Autrichien avait été glacé par un Novak Djokovic alors (encore) tout puissant. Délocalisé sur le court Suzanne-Lenglen à cause d'une météo automnale qui avait retardé la programmation, l'Autrichien s'était incliné en trois sets (6/2 6/1 6/4). Onze degrés seulement au début de la partie et 7 jeux inscrits, triste journée.
2017 : emporté par l'ouragan "Rafa"
Et en 2017 ? Thiem s'était encore étoffé, il venait d'atteindre sa première grande finale à Madrid et de battre Rafael Nadal à Rome, mais il avait raté son test physique face à l'Espagnol à Paris. Après avoir pourtant montré les muscles pour éjecter du tournoi le tenant du titre Novak Djokovic, il avait encore fait "petit garçon" face à "Rafa" en demies, ne gagnant là aussi que sept jeux (6/3 6/4 6/0).
2018 : un vent nouveau ?
Quoi de neuf cette année ? Pourquoi peut-on même faire de "Domi" un vainqueur potentiel ? Tout d'abord parce que malgré une blessure en mars et un mois d'avril timide, l'Autrichien a de nouveau joué les premiers rôles en mai, avec une nouvelle victoire sur Nadal à la clé, cette fois à Madrid. Cette année encore, Thiem est le seul à avoir battu la légende sur terre battue. Une fois, c'est grand. Deux fois, c'est exceptionnel. De quoi gonfler au maximum son capital confiance : "Effectivement, je fais peut-être moins de fautes et je suis peut-être plus agressif. C'est une bonne combinaison".
"Je sais comment gérer un Grand chelem maintenant"
Brillamment sorti vivant d'une partie de tableau très dense (le jeune et ambitieux Stefanos Tsitsipas au deuxième tour, le revenant Kei Nishikori en huitièmes, la tête de série numéro 2 Alexander Zverev en quarts), Thiem doit aussi être soulagé de savoir "Rafa" dans l'autre partie de tableau. Et il a dû bien apprécier de voir l'Italien Marco Cecchinato embrocher coup sur coup Pablo Carreno Busta, David Goffin et Novak Djokovic. Prochain adversaire de l'Autrichien, le 72e joueur mondial risque d'accuser le coup, celui que l'outsider finit toujours par ressentir après une série de performances totalement inattendues.
Sans vouloir se précipiter, on peut estimer que l'Autrichien se trouve devant la chance de sa vie. Surtout qu'il s'estime en pleine forme. "Je pense avoir amélioré mon jeu cette année, je suis plus frais physiquement et mentalement que les deux années précédentes. Je sais comment gérer un Grand chelem maintenant et comment arriver aussi loin dans un tournoi. Et bien sûr, les choses s'améliorent avec l'expérience." Clairement, le Thiem de 2018 n'a plus grand-chose à voir avec le Thiem de juillet 2013, que Cecchinato avait facilement battu (6/3 6/4) en finale d'un tournoi du circuit Future.