Vendredi : les matchs du jour

Voici les quatre matchs à suivre en session journée ce vendredi à Roland-Garros.

 - Rémi Bourrieres

Victoria Azarenka (n°15) – Madison Keys (n°23) : tout en K danse

Court Philippe-Chatrier, première rotation

Un duel entre deux demi-finalistes – 2013 pour Victoria Azarenka, 2018 pour Madison Keys – qui n'ont pas véritablement pour habitude de caresser la balle du fond... Voilà un match qui devrait se jouer tout en cadence, donc, et dont l'issue semble pour le moins incertaine.

Les deux joueuses ont éprouvé quelques difficultés depuis le début de l'année, mais semblent profiter de ce Roland-Garros pour se remettre dans le bon sens. Touchée au dos à Madrid où elle avait été contrainte au forfait avant son deuxième match, la Biélorusse assure se sentir mieux. Et quand on a son pedigree, on n'a pas forcément besoin de 50 000 matchs pour trouver son rythme. Ce ne sont pas ses deux premières victimes, Svetlana Kuznetsova et Clara Tauson, qui diront le contraire.

Ni Madison Keys, d'ailleurs, puisque l'Américaine, touchée par le Covid en début d'année, a elle-même retrouvé tout la puissance de son service et de son coup droit, deux armes d'autant plus destructrices avec le temps estival rendant la terre battue plus rapide et bondissante. Après Océane Dodin et Leylah Fernandez, elle aura toutefois, face à elle, une joueuse beaucoup plus expérimentée et qui n'a pas grand-chose à lui envier en matière de frappe de balle. Aux abris !

Daniil Medvedev (n°2) – Reilly Opelka (n°32) : la terre vue du ciel

Court Suzanne-Lenglen, troisième rotation

L'un des matchs les plus intrigants de ce troisième tour entre deux double mètres (ou plus) qui sont en train de faire voler en éclats les idées reçues sur leurs inaptitudes supposées à la terre battue.

Une idée reçue que Daniil Medvedev (1,98 m) a pris un malin plaisir à entretenir, parfois même avec un peu d'humour, ces dernières semaines, avant de redevenir très sérieux depuis le début du tournoi. Le n°2 mondial l'a dit, il est en train de retrouver toutes ses sensations –sur le plan physique notamment– à Paris où il reprend également goût à l'ocre. Maintenant qu'il a enfin débloqué son compteur ici, il va pouvoir évoluer l'esprit libre. Et un Daniil libre dans sa tête est un Daniil dangereux...

On lui souhaite toutefois d'être fort face au géant (2,11 m) barbu et au tee-shirt fleuri qui, précisément au moment où l'on était en train de s'inquiéter pour la santé du tennis américain, est sorti du bois pour signer une improbable demi-finale à Rome. Improbable, mais loin d'être imméritée. Et oubliez le cliché du serveur fou qui ne sait faire que ça, Reilly Opelka dispose aussi d'un aussi d'un vrai sens du jeu. 

Les deux hommes, qui sont de la même génération, partagent enfin un autre point commun : un sens de l'humour décapant. Pas sûr quand même que ça rigole beaucoup sur le court...

Casper Ruud (n°15) – Alejandro Davidovich Fokina (46e) : le feu et la glace

Court n°14, première rotation

Une première rencontre sur le circuit principal entre deux membres de la Next Gen qui n'ont pas vraiment le même profil, hormis bien sûr leur appétence particulière pour la terre battue et leur faculté assez fascinante à caresser la balle dans le sens du poil.

A ce jeu, le placide Norvégien est même assez hors-norme puisque selon certaines statistiques, il est le joueur qui parvient à générer le plus de "spin" dans son coup droit. Plus que Nadal !

Entraîné par son père Christian, 39e mondial en 1995, Casper Ruud est désormais la hantise de n'importe quel adversaire sur terre battue, surface sur laquelle il s'est imposé cette année comme un cador (demi-finales à Monte-Carlo et Madrid, titre à Genève).

Pour avoir peur, il ne faut toutefois pas trop compter sur Alejandro Davidovich Fokina. L'Espagnol, fils de boxeur et fan de Rocky, a le goût de la bagarre et a en lui ce grain de folie qui le rend spectaculaire sur le court, où sa frappe de balle fait un bruit assourdissant. Par contre, on vous prévient : avec lui, tout est possible, du coup de génie le plus improbable jusqu'au coup de sang le plus inattendu. Le spectacle, quoi qu'il en soit, est garanti...

Alejando Davidovich Fokina Roland Garros 2021©Loïc Wacziak / FFT

Serena Williams (n°7) – Danielle Collins (50e) : l'Amérique entre elle(s)

Court Philippe-Chatrier, troisième rotation

Après avoir classé le dossier roumain, non sans difficulté, lors de ses deux premiers matchs (Begu, Buzarnescu), Serena Williams s'attaque à un terrain plus familier en la personne de sa compatriote Danielle Collins, son adversaire du troisième tour.

Terrain familier, c'est beaucoup dire puisque les deux joueuses ne se sont affrontées qu'une seule fois. Mais c'était en début d'année, lors du WTA 500 de Melbourne, où Serena s'était imposée dans un troisième set alors joué en un super tie break. Mais elles sont bonnes amies, comme l'a expliqué Serena, qui a rendu hommage en conférence de presse à une adversaire qu'elle sait bien plus redoutable que son classement ne le laisse supposer. Personne n'a oublié que Collins était en effet quart de finaliste ici en octobre dernier, et demi-finaliste à l'Open d'Australie 2019.

La Floridienne, souvent blessée, a révélé souffrir d'endométriose et subi pour cela il y a quelques semaines une opération qui lui a fait manquer le début de saison sur terre battue, mais qui lui a fait beaucoup de bien. Même en manque de matchs, elle devient à partir de là une menace sérieuse pour tout le monde, y compris pour Serena qui va sans doute devoir hausser encore un peu plus son niveau de jeu si elle veut poursuivre son rêve parisien de 24e Grand Chelem.