Le 29 août 2019, l’artiste Vladimir Velickovic nous a quitté. Il y a 36 ans, en 1983, il est choisi par la Fédération Française de Tennis pour réaliser l’affiche du tournoi Roland-Garros. Retour sur le parcours d’un artiste du mouvement.
Vladimir Velickovic, un peintre du mouvement
L’artiste Vladimir Velickovic est décédé le 29 août 2019. Il avait réalisé l’affiche du tournoi en 1983.
Roland-Garros 1983. Les 20 000 spectateurs présents sur le Court Central exultent. Yannick Noah remporte la finale face à Mats Wilander. Pendant la quinzaine, le Français a réalisé un quasi-tournoi blanc en ne perdant qu’un seul set.
Le joueur de 23 ans impressionne : un corps athlétique, des muscles saillants et une puissance de frappe, qui ne laisse que peu de répit à ses adversaires. Un physique très ressemblant à celui représenté sur la nouvelle affiche du tournoi. Noah aurait-il servi de modèle à l’artiste ?
Vladimir Velickovic est le quatrième artiste sollicité par la FFT pour réaliser l’affiche du tournoi. Après Valerio Adami, Eduardo Arroyo et le français Jean-Michel Folon, le choix se porte sur cet artiste originaire de Belgrade, lauréat de la Biennale de Paris en 1965 et tout juste nommé chef d’atelier à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Découverte de la chronophotographie
Diplômé d’architecture, peintre, sculpteur, Velickovic arrive en France au début des années 1970. C’est dans la capitale française qu’il affirme son style dans la peinture mais surtout dans le dessin, son terrain de prédilection.
A la même époque, il découvre le travail du photographe physiologiste Eadweard Muybridge, pionnier de la chronophotographie au même titre que le français Etienne-Jules Marey, qui sur le site même de Roland-Garros, a étudié la course de l’homme et des animaux.
Une révélation qui marque pour lui une nouvelle approche dans sa représentation du mouvement.
Mouvement et encre de Chine
C’est donc tout naturellement que son travail pour l’affiche Roland-Garros 1983 s’oriente vers le geste du joueur. Pour cela, Velickovic observe, étudie et décompose les mouvements du tennisman en action. De nombreux travaux préparatoires en témoignent : aidé par les Technicoramas du photographe et ancien joueur Gil de Kermadec, il dissèque le mouvement et le reproduit avec force à l’encre de Chine.
“Mon itinéraire personnel m’a démontré que la couleur émoussait la force de l’image“, disait-il. Il en résulte une œuvre puissante beaucoup moins tragique que le reste de ses peintures.
La FFT possède dans ses collections l’original de l’affiche 1983 ainsi que les nombreux dessins préparatoires réalisés par l’artiste.