WTA / ATP : Belinda-super-maman

Quatre mois après son retour sur le circuit, Belinda Bencic a remporté le tournoi d’Abu Dhabi.

Belinda Bencic, trophée / WTA 500 Abu Dhabi©Fadel Senna / AFP
 - Marion Theissen

Des succès qui ne passent pas inaperçus pour Belinda Bencic et Denis Shapovalov, mais aussi la première remarquable de Carlos Alcaraz en indoor : il ne fallait pas manquer cette semaine sur le circuit et on vous explique pourquoi !

Une maman championne

Deux ans après avoir triomphé au tournoi d’Abu Dhabi, Belinda Bencic a de nouveau soulevé le trophée dans la capitale des Émirats arabes unis. Mais cette fois-ci, la Suissesse a bénéficié du meilleur soutien possible : celui de Bella, sa petite fille de 10 mois. En s’imposant contre Ashlyn Krueger en finale (4/6, 6/1, 6/1 en 2h02), elle est devenue la première maman à remporter un titre sur le circuit WTA depuis Elina Svitolina, championne à Strasbourg en mai 2023.

En route vers cette dernière marche – la première dans cette catégorie de tournoi depuis sa défaite contre Ons Jabeur à Charleston en avril 2023 – elle s’est imposée contre deux anciennes championnes de Grand Chelem : Marketa Vondrousova, en quarts de finale, et Elena Rybakina en demi-finales. Deux succès qui lui ont donné "beaucoup de confiance" a-t-elle ensuite expliqué. "C’est beaucoup d’émotions, bien sûr ! C’était une finale très difficile et j’ai l’impression d’avoir dû passer à la vitesse turbo dans les deux derniers sets. C’était vraiment un moment très spécial de voir que Bella était là." Depuis son retour de congés maternité, l’ancienne n°4 mondiale a disputé trois compétitions en 2024 (un WTA 125, un Challenger et la Billie Jean King Cup) et deux en 2025 avant ce WTA 500 qui lui réussit à merveille – en deux participations, elle s’est imposée autant de fois : 9 victoires en 9 matchs. Peu de tournois donc et déjà un rythme retrouvé, de bon augure pour la jeune maman, récemment éliminée en huitièmes de finale de l’Open d’Australie par Coco Gauff après une formidable prestation.

Alors, même si son quotidien est chamboulé, même si ses journées sont désormais partagées entre le temps passé en famille et celui accordé à son métier-passion, Belinda Bencic apprécie chaque instant, elle reconnaît même jouer avec moins de pression sur ses épaules. "J’ai de très hautes attentes, des rêves et des objectifs, mais je dois dire que j’ai déjà tout gagné dans ma vie, a confié la médaillée d’or des Jeux olympiques de Tokyo.  Je suis là, je joue des tournois et je me sens bien plus relaxée qu’avant. J’ai l’impression de pouvoir jouer avec plus de clarté et moins de pression." Victoire finale ou pas, chaque rencontre est désormais un succès tant que sa famille se tient dans sa box. C’est là qu’elle puise sa force et trouve son bonheur. À présent, ses journées d’avant-match sont bien différentes des années précédentes.  Avant sa demi-finale, c’est à l’aquarium de la ville qu’elle a emmené sa famille : "C’est juste la journée normale d’un parent. On essaie de faire un joli programme pour Bella, pour qu’elle puisse apprendre des choses. On s’est promenés, on a été à l’aquarium, elle a tellement aimé et c’était un bon moment. Mais bien sûr, ça n’avait rien à voir avec ma préparation pour le match, c’est un peu différent maintenant" a-t-elle confié à wtatennis.com. Si elle ne prendra pas le chemin de Doha pour le premier WTA 1000 de l’année, sa préparation pour Dubaï a déjà débuté. Un tournoi qu’elle a également remporté en 2019.

Carlos Alcaraz continue d’écrire l’histoire

Si les records décrochés par l’Espagnol de 21 ans sont déjà trop longs pour tous être énumérés dans une seule phrase, il ne cesse de briller sur le circuit et de rendre cette liste de moins en moins facile à mémoriser. À Rotterdam, pour sa première apparition sur l’ATP 500 néerlandais, il a remporté le premier tournoi indoor de sa carrière : Carlos Alcaraz est désormais le seul espagnol à avoir soulevé ce trophée. Une nouvelle étape cochée dans la carrière du quadruple champion en Grand Chelem. Il est aussi devenu le premier joueur à remporter un tournoi qu’il n’avait encore jamais disputé depuis Lleyton Hewitt en 2004 : voici donc deux nouvelles performances à retenir. La liste s’allonge, vous suivez toujours ?

"Ça a été une très belle semaine. J’ai fait du bon travail avec mon équipe. L’arrivée ici a été difficile, je ne me sentais pas à 100% et il a fallu s’habituer au froid. Mais je me suis senti un peu mieux chaque jour, a détaillé le quart de finaliste du dernier Open d’Australie. Cette semaine à Rotterdam a été très spéciale pour moi. D’abord pour le titre bien sûr, mais aussi pour tout le soutien que j’ai reçu à chaque match. C’était la première fois que je jouais ici et j’ai l’impression d’avoir disputé ce tournoi depuis très longtemps." L’an dernier, il était devenu le premier joueur à gagner un tournoi 500 sur terre battue, gazon et dur. Il ajoute désormais à son impressionnant palmarès un premier titre indoor, son premier succès depuis octobre dernier. Le voici à présent à 17 victoires en finales contre 5 défaites. "Je savais que je pouvais jouer un bon tennis en salle, il était temps ! Je n’avais pas beaucoup d’expérience sur cette surface et il y a beaucoup de joueurs qui jouent mieux que moi, mais je m’améliore et c’est ce qu’il faut retenir de cette semaine. C’est très spécial, chaque tournoi gagné l’est forcément, mais celui-ci l’est encore plus puisque c’est mon premier en indoor."

En finale, son adversaire aussi était à la recherche d’un premier titre en indoor. Deuxième joueur à atteindre les quarts de finale à Rotterdam pour la quatrième fois de suite – une prouesse seulement réalisée par Roger Federer –, Alex de Minaur a brillé toute la semaine pour tenter de soulever un trophée qui lui avait déjà échappé en 2024. Malheureux finaliste contre Jannik Sinner, il n’est pas passé loin de prendre sa revanche en poussant le dernier vainqueur de Roland-Garros dans un troisième set (6/4, 3/6, 6/2 en 1h54). "On continue de travailler pour viser encore plus grand, a déclaré le "Démon" après ce match, forcément déçu. Il y a eu beaucoup d’améliorations dans mon jeu ces dernières années et je vais continuer sur cette voie. Deux ans de suite avec le trophée de finaliste ici, j’espère pouvoir soulever celui de vainqueur un jour…" Mais l’Australien – qui retrouve ce lundi son meilleur classement mondial (6e) – n’est pas rancunier, à l’image de cette déclaration sur ses réseaux sociaux :

Shapo bas !

Lui n’a encore jamais gagné le moindre tournoi sur une autre surface que l’indoor. À Dallas, Denis Shapovalov a décroché le plus grand titre de sa carrière, le troisième sur cette même surface (après Stockholm en 2019 et Belgrade en 2024) qui faisait tant défaut à Carlos Alcaraz jusqu’à présent. Une semaine brillante durant laquelle il s’est imposé face à trois joueurs du Top 10 : Taylor Fritz au deuxième tour, Tommy Paul, le champion sortant en demi-finales et Casper Ruud en finale (7/6(5), 6/3). "Il y a de quoi être satisfait aujourd’hui : bien sûr, c’est le plus grand titre de ma carrière. Je n’étais pas passé loin il y a quelques années contre Daniil (Medvedev – à Vienne, en 2022), mais il avait joué un match exceptionnel après avoir perdu la première manche. Je suis très heureux d’être parvenu à rester fort tout le long pour décrocher cette victoire," a analysé le Canadien.

Forcé de mettre un terme à sa saison 2023 après Wimbledon à cause d’une blessure à un genou, "Shapo" a eu besoin de temps pour retrouver le plus haut niveau. Le voici désormais proche de son meilleur niveau. L’ancien n°10 mondial a joué l’un de ses meilleurs tennis cette semaine, aux États-Unis. "La victoire contre Taylor m’a donné beaucoup de confiance, surtout grâce à la manière dont j’ai joué dans les deuxième et troisième sets. Ça m’a permis de croire que je pouvais gagner contre ces gars-là. Bien évidemment, je n’ai pas grand-chose à perdre quand je joue contre des joueurs comme Tomas (Machac), Tommy et Casper : ils sont tous mieux classés que moi. Je savais que j’avais le niveau de jeu pour les battre, mais je n’attendais rien non plus. Si j’avais perdu, je l’aurais accepté. Ça m’a permis d’être plus libre de jouer" a-t-il encore ajouté. "Ça a été une période très difficile. Certaines fois, je ne savais même pas si j’allais pouvoir remettre les pieds sur un court de tennis un jour. Il y a eu des moments très compliqués, tout le monde a mis tellement de travail et a tant sacrifié pour m’aider à revenir sur le court. C’est incroyable de jouer à ce niveau pour moi, je suis vraiment très heureux de voir que mon jeu est de retour." Une victoire qui n’est pas passée inaperçue non plus du côté du classement : à 25 ans, il réalise un bon de 22 places pour retrouver le 32e rang mondial, sa meilleure position depuis septembre 2023.

Anastasia Potapova s’impose à Cluj

La tête de série n°1 s’est imposée contre Lucia Bronzetti (4/6, 6/1, 6/2) en finale du tournoi de Transylvanie, après avoir perdu le premier set de sa compétition. À Cluj-Napoca, elle vient de décrocher le troisième titre de sa carrière, le deuxième sur dur indoor. "Je suis si heureuse parce que c’était une vraie bataille. C’est une très bonne joueuse, elle me pousse toujours dans mes retranchements et je suis très heureuse d’être parvenue à m’accrocher pour soulever ce trophée. Je sais me montrer très patiente sur le court. Je me fixe des objectifs très élevés et je bosse dur pour les atteindre," a déclaré celle qui n’avait plus soulevé de trophée depuis Linz en 2023.