Au terme d'un match dantesque disputé sur deux jours, Dominic Thiem a su mieux gérer ses nerfs pour terrasser Novak Djokovic en cinq sets (6/2, 3/6, 7/5, 5/7, 7/5) et 4h13. Comme l'an dernier, il défiera Rafael Nadal en finale.
Héroïque Thiem !
L'Autrichien a terrassé Djokovic en cinq sets et défiera à nouveau Nadal en finale.
Il a été plus fort que tout. Plus fort que les éléments. Plus fort que le contexte très compliqué d'un match disputé sur deux jours et interrompu à quatre reprises au total par les intempéries.
Plus fort que ses nerfs, mis à rude épreuve dans un cinquième set marqué par une nouvelle coupure pluvieuse alors qu'il menait 4-1, 40-40, puis lors duquel il a "gâché" deux balles de match à 5-3, 40-15, sur son service.
Plus fort surtout, au bout du compte, que Novak Djokovic, invincible en Grand Chelem depuis Wimbledon l'an passé, soit 26 rencontres consécutives.
L'Autrichien a donc mis fin aux rêves du numéro un mondial de réaliser un deuxième "Djoko Slam". Impressionnant de calme et de puissance face aux éléments déchaînés, l'Autrichien a imposé son tennis de terrien sans jamais se départir de son plan de jeu face au contexte et au prestige de l'adversaire, globalement dominé sur l'ensemble du match, même si son extraordinaire force mentale lui a permis de résister jusqu'au bout.
Solide dans la tempête
Vendredi, dans la première partie de cette demi-finale, le numéro 4 mondial avait réussi à créer une petite différence en gérant mieux que Djokovic les conditions rendues infernales par des rafales de vent à près de 100 km/h.
Tenant fermement la barre dans la tempête, grâce à la compacité et la puissance de ses coups, qui lui conféraient une plus grande marge de sécurité, Thiem venait de breaker au troisième set (3-1) au moment de l'interruption.
Avant cette coupure, Djokovic avait opté pour une tactique un peu contre-nature en se ruant à l'abordage à la moindre occasion. Avec un faible taux de réussite, même s'il avait fort bien corrigé le tir ensuite au deuxième set.
Revenu ce samedi dans de meilleures dispositions, "Nole" pouvait véritablement entamer le bras de fer face à un Thiem resté pour sa part sur le même rythme asphyxiant. Un bras de fer plein de rebondissements qui a atteint le paroxysme de son indécision au cinquième set, où un premier tournant est peut-être survenu quand Djokovic a "vendangé" une balle de break facile à 1-1 .
Derrière, Thiem s'est détaché 4-1, avec une balle de 5-1 que le numéro un mondial a juste eu le temps de sauver avant une nouvelle interruption pluvieuse, d'un peu plus d'une heure.
À la reprise, on est passé proche d'un nouveau renversement de tendance puisque Thiem a manqué deux balles de match à 5-3, 40-15, commettant à ce moment-là deux grosses fautes de revers.
Mais l'Autrichien, solide comme un roc, n'a pas cillé et a fini par empocher une victoire complètement méritée, au bout du compte. "Une victoire incroyable, d'autant que c'est mon premier match en cinq sets à Roland Garros", dixit l'Autrichien au micro de Cédric Pioline. Quel baptême !
Finaliste malheureux l'an passé contre Rafael Nadal, Dominic Thiem devient ainsi le premier joueur autrichien de l'histoire à disputer plusieurs finales de Grand Chelem.
Thomas Muster n'en a joué qu'une mais il l'a gagnée, en 1995. Thiem sait donc ce qu'il lui reste à faire. Il connaît aussi l'immensité de la tâche qui l'attend face à Rafael Nadal, impressionnant jeudi face à Roger Federer et qui aura donc un jour de repos supplémentaire.
Mais "Dominator", c'est une évidence, est plus fort que jamais. Et l'expérience de l'an passé, plus toute celle qu'il a accumulée depuis, ne saurait le desservir…