Le match se déroule sur le Central. À l'origine, ce duel avait été programmé sur le "2" mais la pluie a contraint Jacques Dorfmann, le juge-arbitre, à réorganiser la journée en envoyant les deux hommes sur le plus grand court du stade.
Merci la pluie !
Cette reprogrammation, anecdotique sur le papier, va avoir son importance historique. Car elle va permettre à la télévision de filmer un point qui a changé le destin du bel Adriano, chose qui aurait été impossible sur le "2" où, à l'époque, il n'y avait évidemment pas de caméras.
Retour au match : Panatta s'embourbe face aux coups atypiques de son adversaire, auquel il n'arrive pas à imposer son tennis d'attaque. À 9-10 au cinquième set, 30-40 sur son service, le voilà sommé de sauver... une balle de match.
Onze de balles de match sauvées à Rome !
Presque la routine pour Panatta, qui en a sauvé... 11 lors de son premier tour à Rome face à Kim Warwick ! C'est plus encore la manière qui va contribuer à le faire entrer dans la légende.
Service-volée, évidemment. Le retour "let" de Hutka déstabilise l'Italien, dont la remise approximative l'expose à un lob de revers. Panatta "jumpe". Mais son smash de revers est un peu court. Hutka est là. Il tente le coup de grâce en glissant un malicieux passing de revers court croisé. Adriano est débordé, mais il n'est pas battu. D'une extension de félin, il se jette sur la balle comme on se précipite vers son destin. Et la catapulte dans le court vide (vidéo france.tvsport).
Le seul à battre Borg à "Roland"
Adriano Pannatta est à terre, mais il est en vie. Quelques jours plus tard, en quarts de finale, il deviendra le seul à homme à battre Björn Borg à Roland-Garros. Avant de décrocher face à Harold Solomon son unique titre du Grand Chelem.
Malgré une carrière bien remplie, cette année 1976, également marquée en fin d'année par un sacre en Coupe Davis au Chili, reste donc définitivement accolée au nom d'Adriano Panatta. Et à ce sacré plongeon. Qui a changé sa vie...