Un rude combat, quelques frayeurs sur la fin, mais encore une fois, trois sets à l'arrivée... Rafael Nadal a fait subir à Diego Schwartzman, l'homme qui venait de lui infliger à Rome une rarissime défaite sur terre battue, le "tarif" habituel pratiqué à ses adversaires ici à Paris. Vainqueur 6/3, 6/3, 7/6(0) en 3h09, l'Espagnol n'a pas (beaucoup) tremblé, cette fois, face el Peque, et s'est qualifié "comme d'habitude" pour la finale de Roland-Garros. Ce sera sa 13e, portant ainsi son record à des hauteurs toujours plus stratosphériques.
Nadal, le patron, en finale
L'Espagnol n'a laissé aucune chance à Diego Schwartzman. Et disputera une 13e finale. Immense !
Le petit Argentin a été vaillant, comme toujours, mais n'a pu cette fois que retarder l'échéance, à l'image d'un premier jeu de 14 minutes et d'un premier set de plus d'une heure ! A l'image surtout d'un troisième set où il n'est pas passé loin d'inverser le cours des choses, revenant d'un break de retard (4-2) pour s'offrir trois précieuses balles de break à 5-5.
Que serait-il advenu si Nadal avait été embarqué dans un quatrième set, à un moment où il commençait à donner quelques signes de nervosité, voire de léger fléchissement physique ? On ne le saura jamais. L'Espagnol, mentalement, est resté solide comme un roc. Il a écarté ces trois balles de break, avant de disputer un dernier tie-break immaculé dans lequel Schwartzman, en revanche, a été rattrapé par son inexpérience en demi-finales de Grand Chelem, à l'image de ce smash raté à 3-0.
Comme attendu, donc, les échanges ont été âpres, parfois sublimes. Mais la plupart sont tombés dans l'escarcelle de l'Espagnol. En tout cas, les plus importants.
Le troisième plus âgé en finale
Sans doute Schwartzman était-il un peu émoussé par son immense marathon remporté au tour précédent face à Dominic Thiem. Cela s'est vu par quelques petites imprécisions inhabituelles chez lui. Mais globalement, en face, c'était du Nadal taille patron, qui avait retrouvé toute sa vista, son fouetté de coup droit et sa longueur de balle parfois prise à défaut lors de ses matchs précédents.
En attendant, donc, de décrocher un éventuel 20e titre du Grand Chelem qui lui permettrait d'égaler le record de Roger Federer, Rafael Nadal a d'ores et déjà dépassé son rival au nombre de finales disputées dans un même Grand Chelem : 13, donc, à Paris, contre 12 pour le Suisse à Wimbledon.
C'est évident que le maître des lieux voit plus loin mais la simple perspective d'être encore une fois sur le court pour le dernier dimanche du tournoi suffit à son bonheur : "C'est une année très difficile et dans ces conditions, c'est incroyable de me retrouver encore une fois en finale ici, a-t-il déclaré au micro de Cédric Pioline. C'est toujours quelque chose de spécial pour moi."
C'est la sixième fois qu'il parvient en finale de Roland-Garros sans perdre un set. A 34 ans et 130 jours, il devient certes le troisième finaliste le plus âgé du tournoi dans l'ère Open, après Andres Gimeno en 1972 (34 ans, 306 jours) et Ken Rosewall 1969 (34 ans, 218 jours). Mais il arrive avec la fraîcheur d'un jeune homme, sans avoir dépensé une once d'énergie et en ayant recouvré à temps la plénitude de son tennis et de sa confiance. Novak Djokovic ou Stefanos Tsitsipas pourront-ils renverser le roi ?