Nadal au révélateur Schwartzman

Alors que l’Argentin avait fait appel à un sparring-partner, Rafael Nadal avait lui un vainqueur de Roland-Garros face à lui en la personne de son coach Carlos Moya. Appliqué, comme à son habitude, l’Espagnol a révisé ses gammes, ne négligeant aucun coup à 24 heures de sa treizième demi-finale à Roland-Garros. S’il n’a jamais perdu à ce stade de la compétition, le Majorquin sait qu’il doit se méfier de celui qui lui a infligé sa seule défaite sur terre battue cette saison. 

Après neuf défaites en autant de confrontations et seulement deux sets arrachés (dont un lors de leur quart de finale à Roland-Garros en 2018), Diego Schwartzman a signé la plus belle victoire de sa carrière en dominant le "roi de la terre battue" sur sa surface en quarts de finale du tournoi de Rome. Pour, quelques jours plus tard, disputer sa première finale en Masters 1000, seulement stoppé par Novak Djokovic.

A Paris, Diego Schwartzman a surfé sur cette belle semaine italienne pour se qualifier pour sa première demi-finale en Grand Chelem, après avoir buté trois fois au stade des quarts (Roland-Garros 2018, US Open 2017, 2018). 

Mercredi, sa victoire en cinq sets face à Dominic Thiem au tour précédent, alors qu’il était mené deux sets à un, l’a assuré de faire son entrée dans le top 10, à la huitième place, pour la première fois de sa carrière. Mais "El Peque", comme il est surnommé en Argentine, ne veut pas s’arrêter là. Même si le défi qui s’offre à lui aurait de quoi en décourager plus d’un, puisque Rafael Nadal visera face à lui sa 99e victoire à Roland-Garros (pour seulement 2 défaites)...

"Je ne suis pas sûr que je serai très en confiance car j’ai quand même perdu neuf fois sur dix contre lui mais oui, ce qui est différent, c’est que cette fois, je sais que je peux le battre, avouait-il après sa qualification pour les demies. Cela compte !"

Variations et longueur de balles, arbitres de la rencontre

Pour y arriver, l’actuel 14e mondial devra évoluer à son meilleur niveau et s’appuyer sur sa solidité en fond de court et sa vélocité, sans oublier de varier.

"Contre Dominic Thiem, je suis souvent venu au filet quand il sliçait. C’est ce que j’essaie de faire quand mes adversaires utilisent ce coup ou jouent loin de leur ligne. Parfois je monte, parfois je suis plus défensif, je pense vraiment que les variations sont très importantes sur terre." 

Challengé par Jannik Sinner dans le premier set de leur quart de finale, Rafael Nadal avait réussi à trouver de la longueur de balle dans les deux derniers sets. Un paramètre qu’il faudra surveiller face à l’Argentin, forcément plus à l’aise lorsque les balles de l’Espagnol ne dépassent pas le carré de service.

"Evidemment, il faudra que je joue à mon meilleur niveau face à lui, se méfie le numéro 2 mondial. Il est en confiance après son parcours à Rome et ici. Il m’a battu, c’est un plus pour lui. Il faudra que je sois agressif et que je joue un peu différemment par rapport à ce que j’ai fait en Italie."

Si Diego Schwartzman réussit un deuxième exploit consécutif pour priver Rafael Nadal d’une treizième demi-finale à Paris, il deviendrait, après Novak Djokovic en 2011 et 2015, et Fabio Fognini en 2015, le troisième joueur seulement à avoir battu deux fois l’Espagnol sur sa surface favorite au cours de la même saison. Et le troisième à le battre à Roland-Garros, après le Serbe et Robin Soderling.

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