Alexander Zverev, le tour d’après

L’ambiance face à Nadal

Lundi sur le court Philippe-Chatrier, Alexander Zverev, aussi calme que constant, a dominé le roi Nadal sur ses terres (6/3, 7/6, 6/3 en 3h05). Passant 77% de premières balles, réussissant 44 coups gagnants, le récent vainqueur du tournoi de Rome, demi-finaliste à l’Open d’Australie 2024, a su faire abstraction du contexte.

"C’était un match totalement spécial. Par moments, je ne savais pas comment agir, notamment à la fin du match, explique celui qui s’était gravement blessé en 2022 lors de sa demi-finale contre l’Espagnol. De toute évidence, il reste un point d’interrogation : est-ce qu’il va revenir ? Est-ce qu’il jouera encore l’année prochaine ? Rafa reviendra pour les JO mais quant à Roland-Garros, il reste des incertitudes. Il s’est beaucoup amélioré au cours des trois derniers mois. Le niveau auquel il a joué par rapport à ses derniers matchs, c’était frappant. S’il reste en bonne santé, il va continuer à jouer de mieux en mieux et il sera de nouveau tête de série, ce qui lui facilitera certainement la vie, c’est sûr. Tout le monde le soutenait, scandait son nom. C’est normal, il a gagné ici 14 fois."

Un nouveau tournoi qui commence

Triple demi-finaliste Porte d’Auteuil, série en cours, l’Allemand, qui court toujours après son premier titre majeur malgré une finale à l’US Open en 2020, va pouvoir se concentrer sur sa quête : "J’ai le sentiment que maintenant, je vais commencer un tournoi différent. J’étais prêt pour ce match. C’était un match de finale mais compte tenu du tirage, cela a été un premier tour. Je pense que depuis que le tirage a été publié, le monde qui m’entoure et le monde tennistique tout entier ne parlaient plus que de cette rencontre. Maintenant, je sais que j’ai encore à jouer contre de grands joueurs et il faut que je me concentre là-dessus."

Une saison prometteuse

Outre son titre à Rome, Zverev a atteint les huitièmes de finale à Madrid, les quarts à Munich et le troisième tour à Monte-Carlo, soit une saison de terre battue satisfaisante. Sur dur aussi, le géant (1,92 m) né à Hambourg a montré une grande régularité en disputant les demies à Miami et Los Cabos, ainsi que les quarts à Indian Wells. On n’oubliera pas non plus sa présence en demi-finales à l’Open d’Australie, où il s’est incliné en cinq sets contre Medvedev après avoir dominé Alcaraz au tour précédent. Ces résultats lui permettent d’aborder sa neuvième participation au tournoi avec ambition : "Je me sens bien sur le court. Je ne peux pas le nier, même si je ne peux pas savoir quels seront mes résultats ici."

Prêt à affronter Goffin

Vainqueur de Giovanni Mpetshi Perricard sur un court 14 incandescent, après cinq sets et 3h31 de jeu, c’est David Goffin qui se dresse sur la route de Zverev. Révélé Porte d’Auteuil en 2012, quand il avait rallié les huitièmes de finale, le Belge, ex-n°7 mondial, a vécu des moments délicats mais semble revenir à un bon niveau. "J’ai eu du mal contre lui toutes ces années, explique Zverev, qui mène 3-2 dans leur face-à-face. Il a été blessé, c’est pour cela qu’il a chuté au classement mais c’est un grand joueur, très différent de Rafa, c’est sûr, mais il faut que je me concentre sur mon jeu et sur le fait de bien jouer." Lors de leur dernier duel en 2023 à Rome, Zverev l’avait difficilement emporté (5/7, 6/3, 6/4).