Alexander Zverev est en huitièmes de finale de Roland-Garros. En soi, l'information relève presque du pléonasme. C'est la septième année consécutive que l'Allemand atteint ce stade Porte d'Auteuil. Seulement il s'agit cette fois d'un petit miracle : mené 4-1 double break dans le set décisif par Tallon Griekspoor, le triple demi-finaliste sortant a fait parler le métier pour s'imposer au super tie-break, 3/6, 6/4, 6/2, 4/6, 7/6(3) après 4h14 d'un véritable rollercoaster tennistique disputé ce samedi sous le toit du court Philippe-Chatrier.
Zverev, la force de l'habitude
Mené 4-1 double break au 5e set par Tallon Grieekspoor, l'Allemand s'en est sorti au super tie-break. Le voilà en deuxième semaine de Roland-Garros pour la septième année consécutive.
Extrêmement costaud à tous les niveaux au premier tour pour maîtriser un match à émotions face à Rafael Nadal, Zverev a affiché ce samedi un tennis beaucoup plus hésitant contre Griekspoor. Un joueur face auquel il a toujours eu du mal et dont il se méfiait, comme il l'a ensuite confié au micro de Fabrice Santoro.
Et cela s'est vu, très clairement. Apathique en début de match, le 4e joueur mondial a affiché son visage des mauvais jours, celui qui joue trop loin de sa ligne et prend la balle en phase descendante. Du gâteau pour le Néerlandais, qui a ainsi pu exprimer à sa guise sa puissance et son tennis offensif.
Un match à 100 fautes directes
Et puis, quand Sascha s'est subitement réveillé à la fin de la deuxième manche pour se détacher deux sets à un, on pensait qu'il avait lancé la machine pour de bon, d'autant que le Batave a profité de la pause pour prendre un temps mort médical. Mais c'était sans compter une nouvelle rupture de faisceau de l'autre côté du filet, qui cette fois, a failli s'avérer irrémédiable.
Largement mené au score dans le set final et au bord du précipice, le natif d'Hambourg a alors cadenassé son jeu à double tour. Et Griekspoor, rattrapé de son côté par une certaine peur de gagner, l'a aidé à se remettre en selle. C'est finalement au cours du super tie-break - le meilleur moment - que Zverev s'est décidé à jouer son plus beau tennis, bouclant l'affaire 10 points à 3.
À l'issue d'un match pour le moins sinusoïdal durant lequel les deux hommes ont commis 100 fautes directes à eux deux – 41 côté Zverev, 59 côté Grieekspoor –, Zverev a donc réussi l'essentiel en se hissant en huitièmes de finale, possiblement face à Holger Rune si celui-ci s'en sort face au lucky loser Jozef Kovalik, dans un match précédemment interrompu. Il lui faudra certainement hausser le ton...