Alcaraz, Tsitsipas, Djokovic : qui a le plus impressionné ?

Les trois monstres du haut de tableau se retrouvent, comme attendu, à partir des quarts de finale.

Djokovic Alcaraz Tsitsipas
 - Rémi Bourrieres

Carlos Alcaraz, Novak Djokovic et Stefanos Tsitsipas ont tous, chacun à leur manière, fait forte impression depuis le début du tournoi. Jusqu'ici, ils ont confirmé et même probablement accru leur statut de favori. Mais, regroupés dans un haut de tableau d'une folle densité, ils vont se lancer dans un "truel" de légende, à partir de mardi. Et il n'en restera qu'un…

Un quart au sommet pour une demie de légende ?

Pour beaucoup, ils sont les trois principaux favoris de ce Roland-Garros. Et ils se retrouvent tous concentrés dans la même partie haute du tableau pendant que la partie basse, "désertée" par les éliminations de Daniil Medvedev et Jannik Sinner, semble promise à Holger Rune ou Casper Ruud, du moins sur le papier.

Carlos Alcaraz, Novak Djokovic et Stefanos Tsitsipas vont donc rentrer, à partir de demain, au cœur de la bataille de titans qu'on leur promet depuis le tirage au sort. Le premier et le dernier nommé vont d'abord s'affronter ce mardi lors d'un quart de finale au sommet dont le vainqueur est censé affronter Djokovic dans une demi-finale dantesque. A condition, bien sûr, que le Serbe s'en sorte au préalable face à Karen Khachanov.

Carlos Alcaraz, Stefanos Tsitsipas, Yannick Noah Day© Clément Mahoudeau/FFT

Quoi qu'il en soit, depuis le début du tournoi, les trois cadors de ce Roland-Garros 2023 font forte impression. Ils semblent même se jauger, match après match, comme déjà soucieux de marquer leur territoire avant le début des hostilités. Tous ont pour point commun d'avoir gagné un set 6/0 durant leur parcours. "Djoko" et "Carlitos" ont même poussé le bouchon jusqu'à remporter leur huitième de finale sur le même score face à respectivement à Juan Pablo Varillas et Lorenzo Musetti (6/3, 6/2, 6/2). Un score quasiment similaire à celui réussi par "Tsitsi" au 3e tour contre Diego Schwartzman (6/2, 6/2, 6/3).

Bref, il faut sortir la loupe pour déterminer lequel des trois semble vraiment le plus fort depuis le début de la quinzaine. C'est ce que nous avons fait.

Carlos Alcaraz

Temps passé sur le court : 8h40
Nombre de set perdu : 1
Nombre de jeux perdus : 31
Nombre de breaks concédés : 7
La stat' : il a gagné 52% des points joués sur service adverse (record du tournoi).

Il a connu quelques trous d'air ici et là, à l'image de son 2e set perdu contre Taro Daniel au 2e tour, une mésaventure qu'il n'était pas si loin de connaître à nouveau contre Denis Shapovalov au 3e tour. De la distraction plus qu'autre chose : car quand il lui a fallu passer la seconde, l'Espagnol a montré qu'il avait une marge énorme sur ses adversaires.

Si l'on se fie seulement à la dernière impression, celle qu'il a montré en huitièmes de finale face à Lorenzo Musetti, c'est probablement lui qui sort gagnant de ce comparatif. On lui promettait un gros test face à l'esthète italien qui avait déroulé en première semaine. Le Murcien lui a roulé dessus, le faisant presque passer pour un petit garçon.

Plus jeune joueur tête de série n°1 à Roland-Garros depuis Björn Borg en 1976, Carlos Alcaraz a assis son statut de patron sur ce match. Et peut-être bien de favori.  

Novak Djokovic

Temps passé sur le court : 10h43
Nombre de set perdu : 0
Nombre de jeux perdus : 41
Nombre de breaks concédés : 11
La stat' : il n'a pas commis la moindre faute directe lors des 4 jeux décisifs qu'il a eu à disputer.

Depuis le début du tournoi, c'est du pur Djokovic. Jusqu'à la caricature. Le Serbe n'a pas toujours été parfait, il a eu quelques moments d'égarement qui ont plusieurs fois manqué de lui coûter un set. Mais à chaque fois, dans les moments chauds, il a sorti les barbelés. Et tous ses adversaires s'y sont piqués.

Le double vainqueur du tournoi (2016, 2021) est celui qui a eu le match le plus long (3h36 au 3e tour contre Davidovich Fokina, son record en Grand Chelem pour un match en trois sets), c'est donc lui aussi qui a passé le plus de temps sur les courts. N'empêche qu'à l'arrivée, il n'a pas perdu un set, affichant un niveau de jeu d'une solidité à toute épreuve. Après un début de saison sur terre battue un peu inquiétant, il a complètement rassuré depuis son arrivée à Paris.

Son huitième de finale contre un joueur (Varillas) éreinté n'a pas été le plus riche en enseignements. Mais il lui aura permis de récupérer, une bonne chose pour le Serbe qui n'a pas caché, sans trop s'étendre, quelques petits soucis physiques ça et là. A part (peut-être) ça, on ne voit aucune ombre à son tableau.

Stefanos Tsitsipas

Temps passé sur le court : 9h20
Nombre de set perdu : 1
Nombre de jeux perdus : 46
Nombre de breaks concédés : 7
La stat : il a remporté 79% de points derrière sa première balle (le score le plus élevé parmi les joueurs déjà qualifiés pour les quarts).

Des trois, c'est lui qui a connu le départ le plus poussif, lors d'un 1er tour contre Jiri Vesely durant lequel il a dû sauver quatre balles de deux sets partout (dont trois d'affilée). A ce moment-là, Tsitsipas inquiétait un peu, surtout après un début de saison sur terre battue moins prolifique qu'à l'accoutumée.

Et puis, tout s'est mis en place pour le Grec. Il a opéré une montée en puissance aussi brusque que spectaculaire, notamment lors de son 3e tour contre Schwartzman (6/2, 6/2, 6/3), le match le plus abouti de son début de tournoi. On ne "colle" pas un score aussi sec à un ancien top 10 et demi-finaliste de Roland-Garros sans pratiquer un tennis de haute volée.

Porté par un service très efficace, favorisé peut-être aussi par une météo printanière qui sublime son "spin" violent et son tennis offensif, le finaliste de l'édition 2021 n'est ensuite pas tombé dans le piège Ofner, face auquel il n'a pas connu la moindre chute de concentration. Désormais, c'est sûr : il est prêt.