Malmené dans le premier set, Corentin Moutet a usé de ses fameux tours de magie pour renverser un Sebastian Ofner émoussé par ses deux tours précédents (3/6, 6/4, 6/4, 6/1). Ce dimanche, il a rendez-vous avec le n°2 mondial Jannik Sinner à l'occasion de son premier huitième de finale Porte d'Auteuil.
Moutet régale et s'offre un premier huitième !
Corentin Moutet est venu à bout de Sebastian Ofner et rallie les huitièmes de finale de Roland-Garros pour la première fois de sa carrière.
Un temps, on a pu croire que Corentin Moutet avait perdu le "mojo", soufflé par les bourrasques au service (66% de premières balles à 201 km/h de moyenne dans le premier set) et les rafales en coup droit de Sebastian Ofner. Mené 6/3, 3-1, le "Frenchie" était dans le dur et n'avait pas les idées claires. Mais il a eu le mérite de continuer à créer, à tenter, peu importe les ratés. Et puis il a beaucoup slicé, au point de réilluminer la soirée. Ce coup, qu'il a perfectionné avec acharnement à la suite de sa blessure au poignet droit l'an dernier, l'a guidé. Ofner a reculé, se mettant enfin à dévisser (14 fautes directes dans le 2e set), et le gaucher a égalisé (6/4).
"Un de mes rêves"
Épuisé par un tournoi à rallonge, Ofner a craqué physiquement et mentalement. Moutet en a profité pour multiplier les coups de génie : lobs, amorties et services à la cuillère (avec un ace, s'il-vous-plaît !) ont rythmé la fin de partie. Largement suffisant pour que le volcanique Suzanne-Lenglen entre en éruption. Plus d'une fois, il a exulté, chanté et hurlé son soutien. La Marseillaise et les désormais traditionnels "Moutet, Moutet" ont résonné jusqu'au Boulevard Périphérique quand "Coco" a remporté le troisième set (6/4).
Les "Ofner, Ofner" aussi d'ailleurs, quand l'Autrichien - sourire aux lèvres et mains vers le ciel -, a enfin décroché son seul et unique jeu de l'ultime manche de ce combat, dans laquelle tout a souri au Tricolore. Sur un ace, il a parachevé un succès qui compte triple : Moutet a gagné le match, le droit de disputer un premier huitième à Roland et l'amour inconditionnel du public français.
"J'avais dit quoi, a-t-il lancé au micro, comme il en a pris l'habitude dans cette quinzaine. C'est vraiment un plaisir d'être en deuxième semaine ici, c'était un de mes rêves. J'ai vu Nadal gagner 25 fois ici (rires). Je suis en deuxième semaine, j'espère encore aller plus loin mais je suis déjà super heureux d'y être. Je dois féliciter Sebastian, on sait combien c'est dur de jouer ce genre de match. Il a joué deux fois cinq sets et a terminé son deuxième tour hier soir. C'est extrêmement difficile de récupérer en Grand Chelem. Bravo à lui, il mérite ces applaudissements."