J2 : les matchs à ne pas manquer

Voici quatre matchs que l'on vous conseille de suivre de près pour cette deuxième journée à Roland-Garros.

 - Rémi Bourrieres

Amanda Anisimova (n°27) / Naomi Osaka (38e) – Attention, choc frontal

Court Suzanne-Lenglen, première rotation

Le choc incontournable de ce premier tour du simple dames ! Et la favorite n'est peut-être pas celle que vous croyez : Naomi Osaka est sans doute plus connue du grand public, riche de ses quatre titres en Grand Chelem et de son (ex) place de n°1 mondiale, mais elle arrive moins bien lancée qu'Amanda Anisimova qui, elle, a plus de références sur terre battue.

Demi-finaliste à Roland-Garros en 2019 à seulement 17 ans, l'Américaine était alors perçue comme une potentielle nouvelle star : mais deux mois plus tard, elle a eu la douleur de perdre subitement son père, qui l'entraînait, et ce drame a évidemment constitué un gros coup de frein dans sa carrière.

Elle revient cette année avec un niveau de jeu très consistant depuis quelques semaines (demie à Charleston, quarts à Madrid et Rome), à l'inverse de la Japonaise, qui s'est blessée au talon d'Achille et a dû renoncer à Rome. Son talent, son aura et sa puissance, en revanche, restent intacts. Cela suffira-t-il ? Rappelons qu'Anisimova a remporté leur dernière confrontation à l'Open d'Australie 2022 (4/6, 6/3, 7/6(5)).

Corentin Moutet (139e) / Stan Wawrinka (257e) – Des gifles et des caresses

Court Suzanne-Lenglen, deuxième rotation

Si l'on se fie aux classements, ce n'est pas le premier tour le plus coté du tableau. Mais en l'occurrence, le classement ne veut rien dire. Surtout concernant Stan Wawrinka, qui occupe ce rang très éloigné de sa grandeur passée uniquement parce qu'il a subi en 2021 une double opération du pied qui lui a coûté un an d'absence.

Le vainqueur de Roland-Garros 2015 n'est peut-être pas encore revenu à son meilleur niveau, mais il a montré des progrès à Rome et nul doute qu'il sera attendu à Paris, où sa popularité est grande. Sauf que cette fois, il n'aura peut-être pas le public avec lui puisqu'il sera opposé à un Français, Corentin Moutet.

Difficile de trouver deux profils plus opposés : l'un est gaucher, l'autre droitier, l'un caresse la balle, l'autre la gifle, l'un mise sur la variété, l'autre sur la puissance. Mais quoi qu'il en soit, Wawrinka se méfiera d'un adversaire qui n'a certes pas eu de grands résultats ces derniers temps mais contre lequel il avait perdu à Doha en 2020.

Moutet peut aussi lui rappeler le (mauvais) souvenir de Hugo Gaston, qui l'avait battu à Paris en 2020 dans une filière de jeu assez similaire. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura du talent sur le court…

Emma Raducanu (n°12) – Linda Noskova (184e) – Le futur au présent

Court Simonne-Mathieu, troisième rotation

Attention, coup de vieux : 18 ans de moyenne d'âge au compteur de ce premier tour entre Emma Raducanu, 19 ans et déjà un titre du Grand Chelem dans la poche (l'US Open l'an dernier), et Linda Noskova (17 ans), la benjamine de ce Roland-Garros 2022. La Tchèque est née le 17 novembre 2004, alors que Roger Federer, déjà n°1 mondial, venait de boucler son premier Petit Chelem.

Attention toutefois à Noskova, qui a gagné sa place de haute lutte en qualifications, et qui n'a pas moins d'expérience qu'Emma Raducanu à Roland-Garros, toutes deux faisant partie des 25 joueuses qui font leur début dans le tableau final du Grand Chelem parisien cette année. Elle en a même un peu plus, si l'on considère qu'elle a gagné les juniors l'an passé.

De plus, Raducanu, qui a eu du mal à digérer son incroyable éclosion new-yorkaise, arrive un peu dans l'incertitude après s'être blessée au dos à Rome. Bref, voilà une affiche peut-être un peu moins déséquilibrée qu'elle n'y paraît, entre deux joueuses que, seule certitude, l'on reverra très vite…

Linda Noskova, Roland-Garros 2021, girls' singles final© Julien Crosnier/FFT

Alexander Bublik (41e) / Arthur Rinderknech (65e) – Voyage en terre inconnue

Court n°14, quatrième rotation

Si vous aimez les équations, en voici une à mille inconnues qui pourrait vous plaire : difficile de faire moins lisible que ce duel entre Alexander Bublik et Arthur Rinderknech, deux joueurs dont on peut dire, avec un certain sens de l'euphémisme, qu'ils n'arrivent pas à Paris avec toutes les certitudes.

Cette saison, Bublik n'a remporté qu'un match – face à Stan Wawrinka, qui revenait alors à peine à la compétition – sur cette surface qui, disons-le comme cela, n'est pas sa préférée. Quant à Rinderknech, il n'y a joué qu'un seul match - perdu à Monte-Carlo contre Fabio Fognini -, victime ensuite d'une résurgence de sa douleur au poignet droit, déjà venue perturber un début de saison pourtant magnifique.

Rajoutez à tous ces points d'interrogation l'imprévisibilité totale d'un Bublik capable à tout moment d'enflammer le public, mélangez le tout avec une pincée d'effet Roland, et vous avez tous les ingrédients d'un match totalement imprévisible. Franchement, on veut voir ça.

À suivre aussi

Pour revoir (enfin) la tenante : Barbora Krejcikova (n°2) / Diane Parry
Pour scruter un pied gauche : Rafael Nadal (n°5) / Jordan Thompson
Pour admirer des revers : Lloyd Harris / Richard Gasquet
Pour entendre des phrases cultes : Benoît Paire / Ilya Ivashka
Pour voir des lifts : Cristian Garin / Tommy Paul
Pour ne pas voir des lifts : Nikoloz Basilashvili / Maxime Cressy