Errani va "avanti"

Finaliste en 2012, l'Italienne s'est extraite des qualifications cette année.

Sara Errani, Roland Garros 2020, qualifications©Nicolas Gouhier / FFT
 - Iris Chartreau

Huit ans après avoir tutoyé les sommets en disputant la finale de Roland-Garros, Sara Errani, ex-cinquième joueuse mondiale, est de retour dans le tableau principal. Malgré deux ans d’absence et une longue traversée du désert qui l’a vue glisser à la 286e place mondiale, l’Italienne n’abdique pas, portée par une passion intacte.

Cinq doubles fautes en trois matchs. Ce chiffre n’a rien d’exceptionnel pour la moyenne des joueuses, mais il en dit long sur la forme de Sara Errani. Parfois sujette par le passé à des crises de confiance avec sa mise en jeu (12 doubles fautes en moyenne la saison passée), l’Italienne (150e) a traversé sans encombre ces qualifications.

Après avoir écarté Tereza Martincova (6/3, 7/5) ce vendredi, elle a donc gagné sa place pour son premier tableau final en Grand Chelem depuis 2018. Une vraie renaissance.

Sara Errani, Roland Garros 2020, qualifications©Corinne Dubreuil / FFT

A ce service plus fiable, qui reste une mise en jeu (120 km/h de moyenne), il faut ajouter, pour comprendre cette renaissance, son retour, toujours percutant, et un jeu de jambes retrouvé. Après sa qualification, elle expliquait d’ailleurs travailler tout autant son physique que son mental, aidée par un psychologue.

Sara Errani, Roland-Garros 2020, qualifications©Corinne Dubreuil / FFT

2012 : "C’était fou"

Ses trois succès en deux sets témoignent du travail effectué. La finaliste de Roland-Garros 2012 fait son chemin "piano piano", avec ses qualités de terrienne : patience, réflexion et combattivité.

Elle renoue ainsi avec la victoire sur les terres de ses plus grandes victoires. "J’ai plein de très beaux souvenirs ici", déclare-t-elle avec sa réserve habituelle, avant de s’arrêter sur cette année 2012, où elle avait enchaîné six victoires avant de buter face à Maria Sharapova dans une finale à sens unique (6/3, 6/2).

"Mon meilleur souvenir, c'est ma victoire contre Stosur (6e mondiale et finaliste en 2010, ndlr), mais aussi la finale, même si je l’ai perdue. C’était très émouvant. Quand je me suis assise sur le banc et que j’ai repensé aux deux semaines que j’avais passées… c’était fou."

Sara Errani et Maria Sharapova, Roland-Garros 2012, finale©Sindy Thomas / FFT

Le trophée du double, glané avec Roberta Vinci en 2012, est soigneusement gardé dans la maison de ses parents, mais à 33 ans il n’est pas encore temps de s’arrêter pour le contempler. La passion pour le jeu est toujours là, malgré les coups durs.

"Nous sommes des privilégiés, nous sommes chanceux de pouvoir vivre de notre passion, d’être ici, de bien gagner notre vie et de faire ce que nous aimons, poursuit-elle. Il y a plein de gens qui n’ont pas la chance de faire ce qu’ils aiment, surtout en ce moment, avec la crise sanitaire."

Les pieds fermement ancrés sur terre, Sara Errani disputera donc son douzième tableau principal à Roland-Garros. Avec une joie évidente et une ambition certaine.