L’histoire d’amour entre Francesca Schiavone et Roland-Garros n’a pas démarré en 2010. La championne italienne s’est passionnée très jeune pour le tournoi parisien, qu’elle a toujours considéré comme un événement à part. « Je me souviens parfaitement que quand j’étais petite, Roland-Garros était pour moi le plus grand événement de l’année. A l’époque, la télévision italienne ne diffusait pas beaucoup de tennis. Donc quand il y en avait, je devenais folle ! C’est peut-être parce que j’ai grandi sur la terre battue, peut-être parce que je me suis toujours salie avec la terre battue quand j’étais petite » confie-t-elle.
Légendes de RG : Francesca Schiavone revient sur son titre en 2010
Titrée il y a 10 ans après une campagne quasi parfaite, Francesca Schiavone raconte la conquête de son Roland-Garros.
Un parcours relevé
Mais si la native de Milan a toujours voulu briller Porte d’Auteuil et a connu quelques belles victoires sur la terre battue parisienne, elle n’avait jamais atteint le dernier carré avant cette fameuse édition 2010. « Pour moi, pour gagner un Grand Chelem, il faut être prêt. Ça arrive quand ça doit arriver, pas avant. Il faut beaucoup de travail, de la discipline, des émotions. Il faut savoir dépasser ses limites. Finalement c’est une sorte de processus qui a duré plusieurs années. Et moi, j’ai été prête à le faire à 29 ans » poursuit-elle.
Pour devenir la première joueuse italienne à remporter un Grand Chelem, elle a dû venir à bout d’un tableau relevé. Après avoir éliminé Caroline Wozniacki (n°3 mondiale) en quart puis Elena Dementieva (n°5 mondiale) en demie, c’est Samantha Stosur (n°7 mondiale) qui l’attendait avec le statut de favorite, en finale. L’enjeu et la pression étaient énormes pour Schiavone : « Le samedi au matin, je ne voulais pas venir jouer… C’était très dur. J’avais l’impression de porter tout la Terre sur mes épaules. »
« J’ai senti qu’il se passait quelque chose de grand »
Mais heureusement, la future championne a réussi à surpasser le stress et le surplus d’émotions une fois sur le court Philippe-Chatrier. « J’ai vraiment pris mon pied pendant ce match parce que je me sentais forte. Plus il y avait d’adrénaline, plus je me sentais sûre de ce que je faisais » explique-t-elle. Même breakée et légèrement dans le dur dans le deuxième set, elle est parvenue à revenir pour dicter son jeu à nouveau. « En revenant à 4/3 j’ai senti qu’il se passait quelque chose, quelque chose de grand […] Je suis devenue une rivière en crue, j’étais inarrêtable. J’ai profité à fond de ces moments pour remporter le match et Roland-Garros » conclut-elle.