Roland-Garros
19 Mai - 8 Juin 2025
Annoncée très tôt, très haut, Coco Gauff (n°18) franchit les étapes en accéléré. La voici en demi-finale d’un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière à 18 ans seulement. Elle y retrouvera Martina Trevisan (59e), de onze ans son aînée mais pas plus expérimentée à ce stade de la compétition.
Trevisan - Gauff : demie entre novices
La deuxième demi-finale féminine mettra aux prises deux joueuses qui découvrent ce stade de la compétition en Grand Chelem.
Depuis 2019, il y a toujours eu au moins une novice en finale de Roland-Garros. Après Ashleigh Barty et Marketa Vondrousova en 2019, Iga Swiatek en 2020, Anastasia Pavlyuchenkova et Barbora Krejcikova en 2021, qui sera la débutante pour le grand rendez-vous programmé ce samedi sur le court Philippe-Chatrier ? L’un des deux strapontins à côté de la chaise d’arbitre reviendra à Martina Trevisan ou Coco Gauff, opposées lors de la deuxième demi-finale.
Victorieuse de sa compatriote Sloane Stephens en quarts de finale (7/5, 6/2), Gauff poursuit son ascension foudroyante. Célèbre dans son pays depuis l’adolescence, la jeune Américaine (18 ans) ne cesse d’étoffer son jeu pour atteindre les sommets qui lui sont promis. Actuellement 23e joueuse mondiale, elle intègrera le top 10 en cas de sacre samedi. Elle serait, bien évidemment, la plus jeune pensionnaire de cette élite.
La sérénité de Gauff face à la fougue de Trevisan
Cela ne l’empêche pas d’aborder cette première demi-finale avec un détachement totalement désarmant : “Franchement, je pense que c’est un match comme les autres, expliquait-elle tout en douceur après sa victoire en quarts de finale. Pour l’instant, tout ce que je regarde, c’est la balle devant moi et le prochain match. Mon approche reste la même. Bien sûr, le résultat m’intéresse mais en même temps, ce n’est pas grave. Et si je donne tout ce que j’ai à donner, je n’aurai pas de quoi être fâchée avec moi-même.”
Capable de coups foudroyants, impressionnante défensivement et possédant un service de plus en plus efficace, Gauff va donc retrouver une autre nouvelle venue à ce stade de la compétition : Martina Trevisan. Divine surprise en 2020 (quart de finaliste en sortant des qualifications), l’Italienne ne brille jamais autant que sur la terre battue parisienne. Sa victoire face à une autre prodige du tennis, Leylah Fernandez (6/2, 6/7(3), 6/3), a rappelé que la dernière lauréate du tournoi de Rabat, mi-mai, est en grande condition.
Occupant le 59e échelon du classement WTA, Trevisan est assurée de faire un bond. Lundi, elle sera, a minima, 26e. Elle pourrait même entrer dans le top 20 voire tutoyer le top 10 en cas de victoire finale. Et face au flegme de la jeune Américaine en conférence de presse, elle répond par sa fougue caractéristique :“J’aime me battre. L’adrénaline, le moment juste avant de fouler le court, je ressens plein d’énergie. Tous ces éléments me font me sentir vivante. C’est ce que j’aime.”
© Julien Crosnier/FFTGauff veut éviter la double faute
Trevisan a donc été découverte par le grand public en 2020, lors de sa première épopée parisienne, conclue en quarts de finale. Une odyssée qui l’avait vue éliminer… Coco Gauff au deuxième tour pour leur seul affrontement (4/6, 6/2, 7/5 en 2h11). Une rencontre qui a marqué la jeune Américaine : “Je m’en souviens très bien. J’ai fait beaucoup de doubles fautes, j’en ai fait plus de dix (19 en réalité, ndlr). Je ne le referai pas cette fois-ci”, a prévenu la jeune joueuse.
Une façon de lancer le match et de mettre un semblant de pression sur son adversaire. La fougue de Trevisan face au talent prodigieux de Gauff : l’une des deux découvrira le grand frisson d’une finale en Grand Chelem.