Monfils, du neuf avec du mieux

Gaël Monfils vit une période faste de sa carrière très cyclique. A Roland-Garros, il faudra compter avec lui.

Soldier Monfils, yes sir!© Corinne Dubreuil / FFT
 - Guillaume Baraise

Ce n'est pas nous qui le disons, c'est l'un de ses meilleurs amis sur le circuit, Gilles Simon : "Je suis content pour Gaël car il traverse une belle période en terme de résultats. Après, je ne peux pas vous dire combien de temps cela va durer. Dans quelques mois, il peut disparaître et ne plus répondre du tout au téléphone. Je ne le lui souhaite pas, mais c'est comme ça avec Gaël, on peut s'attendre à tout."

C'est peut-être dit sur le ton de la boutade, mais pas que. "Gilou" connaît d'abord bien le potentiel du joueur : "Sur le plan tennis, je n'ai jamais, mais jamais été inquiet pour lui", résume celui qui est l'un des joueurs les plus fins observateurs du circuit.

Mais l'ex n°6 mondial sait aussi que son pote Gaël Monfils est un joueur de cycles. Blessures au corps et à l'âme, valse des entraîneurs, la carrière de Monfils a joué au yo-yo pendant 15 ans sur le circuit pro. Le Français a disputé 29 finales dans sa carrière et gagné 8 titres, il a été 6e mondial en 2016, il a disputé deux demi-finales en Grand Chelem (Roland-Garros 2008 et l'US Open 2016) : le bilan force le respect. Mais il a aussi connu des trous d'air inattendus et parfois longs et mystérieux.

L'amour, toujours


Quel est le secret de sa récente réussite, lui qui vient de s'imposer à Rotterdam et s'est qualifié pour les quarts de finale à Indian Wells, un tournoi qu'il n'apprécie pourtant que moyennement ? Peut-être l'effet Liam Smith, son nouveau coach australien embauché en début de saison, en remplacement du Suédois Mikaël Tillström, démissionnaire l'été dernier après deux ans et demi de bons et loyaux services.

Mais avec Gaël, au risque de tomber dans la caricature, on osera dire qu'il va beaucoup mieux sur le court car... il va bien dans sa vie personnelle.



Sa romance avec la n°6 mondiale du moment, la Russe Elina Svitolina, n'est pas étrangère à son retour au classement. Il est cette semaine 19e mondial après plus d'un an et demi d'absence du "top 20".

“J'admire la façon dont elle travaille à l'entraînement, chaque jour, et j'admire sa mentalité de battante, expliquait Gaël à propos de sa "girlfriend". Ce n'est pas tout à fait pour moi, elle est trop sérieuse. Je dois dire quand même que pour ma motivation, il est important de rendre fier les gens qui comptent. Je suis fier d'elle quand elle gagne. Et je crois qu'elle ressent la même chose pour moi."

Gaël a toujours été ainsi. Quand il joue devant son public, quand il est entouré des gens qui l'aime, il "performe" mieux. Loin des yeux, loin du coeur, ça marche aussi pour la qualité de ses coups de raquettes.

Mais il y a bien sûr des explications plus terre à terre au fait de retrouver Gaël Monfils à la quatrième position du classement "Race to London", qui cumule les points inscrits en 2019.


Un bloc physique qui paie


"J'ai pris la bonne décision fin 2018, celle de m'arrêter assez tôt, après Vienne. Je n'ai pas joué le Rolex Paris Masters. J'en ai profité pour faire un bon et long bloc de préparation physique. J'en avais besoin. Et puis la confiance du moment m'aide en ce moment sur les points importants, comme ici à Indian Wells où je ne suis pas très fan des conditions. Je n'ai jamais aimé le vent."

On his way to the quarter finals...© Corinne Dubreuil / FFT

Vainqueur de Philipp Kohlschreiber en "night session" en 57 minutes seulement, il est en quart de finale dans le désert californien comme en 2016. Avec l'élimination de Novak Djokovic, le tableau semble relativement "ouvert" pour améliorer sa meilleure performance à Indian Wells. L'autre bonne nouvelle tient toujours à Elina Svitolina : l'Ukrainienne est toujours en course dans le tournoi, elle aussi...