Nadal-Gasquet, comme on se retrouve !

Un gros choc annoncé qui avait finalement tourné court. Quelques semaines après avoir terriblement souffert face au Biterrois en demi-finales du tournoi de Monte Carlo, l'Espagnol avait cette fois imposé sa loi beaucoup plus facilement (6/4, 6/3, 6/2). Avant de filer tout droit vers son premier sacre à Roland-Garros.

"N'importe quoi sur terre battue"

" Je m'en souviens très bien, il faisait 33 degrés et quand je suis sorti du court, j'ai dit tout de suite à mon père : "aucun doute, c'est lui le futur vainqueur du tournoi", s'est remémoré le Français en conférence de presse. C'était déjà un extra-terrestre. Je savais qu'à partir de là, ça allait être n'importe quoi sur terre battue..."

Seize ans plus tard, et alors que Nadal mène désormais 16-0 dans ses face-à-face avec le Français, les deux hommes ont scellé leurs retrouvailles : ce sera le jeudi 3 juin, jour des 35 ans du maître des lieux, un cap que Gasquet franchira le 18 juin prochain. Ce mardi, ils ont tous deux poinçonné en trois sets leur billet pour ce rendez-vous du deuxième tour que tout le monde attendait depuis le tirage au sort.  "On a tous les deux eu une très belle et longue carrière et c’est sympa de se retrouver une fois encore à ce moment de notre parcours. D'autant plus dans un tel lieu, si important pour nous deux", a commenté le Majorquin.

Richard Gasquet a tranquillement disposé de son compatriote Hugo Gaston, révélation de l'édition 2020 mais cette fois nettement dominé (6/1, 6/4, 6/2). Ce fut un peu plus compliqué pour Nadal qui avait hérité d'une entrée en matière piégeuse face à Alexei Popyrin, lequel a "vendangé" deux balles de troisième set à 5-3 sur son service (double faute et smash dévissé) avant de céder. Le jeune cogneur australien a d'ailleurs ainsi manqué de peu l'opportunité de devenir le troisième joueur à prendre (au moins) un set à Nadal au premier tour de Roland-Garros, après John Isner en 2011 et Daniel Brands en 2013.

De set, Gasquet n'en a plus pris à Nadal et un quart de finale du Masters 1 000 de Toronto, en 2008. Depuis, il en a perdu 28 d'affilée contre celui avec lequel il reste (néanmoins) très bon ami, mais qui l'a toujours considérablement gêné avec la puissance de son lift, notamment sur son revers. "Ma force, contre 90% des joueurs, c'est la diagonale revers. Contre lui, qui est gaucher, avec ses trajectoires bombées, c'est une force qui s'annule. Ce n'est pas le seul bien sûr, mais c'est l'un des principaux problèmes que j'ai contre lui", a-t-il poursuivi.

La dernière fois que les deux anciens ados prodiges, devenus des adultes toujours aussi amoureux de tennis, se sont affrontés, c'était déjà à Roland-Garros, en 2018, au troisième tour. Nadal l'avait emporté 6/3, 6/2, 6/2. C'est peu dire, donc, que Gasquet, en difficulté sur le plan physique ces derniers mois, ne sera pas le favori de ces retrouvailles. Au moins pourra-t-il les aborder en toute décontraction.

"Nadal est le seul gros joueur que je n'ai jamais battu, c'est une frustration dans ma carrière, a conclu le Français. Le rejouer ici, c'est du kif, c'est fabuleux, Il y a trois ans, je n'avais pas bien joué, j'étais sorti frustré. Là, j'ai envie de faire un bon match, de sentir que je suis revenu à un bon niveau, bref d'en profiter."