Novak Djokovic : "Symbolique de gagner le 23e à Roland-Garros"

Que ressentez-vous après cette victoire ?

Novak Djokovic : Je me sens incroyablement fier et comblé. Quand je suis arrivé ici, je sortais d'une saison compliquée sur terre battue : je ne jouais pas bien, je n'arrivais pas à performer dans les tournois... Mais dès que j'ai mis les pieds ici, je me suis tout de suite bien senti. J'avais la sensation d'avoir ma chance contre n'importe qui au meilleur des cinq sets. Aussi parce que tout le monde pouvait avoir une certaine forme de pression en jouant ce genre de matchs contre moi et c'était exactement ce que je recherchais.

Où placez-vous ce titre à l'échelle de votre carrière ?

Novak Djokovic : C'est l'une de mes plus grandes victoires, évidemment. Bien sûr, je ne peux pas dire que je n'ai pas pensé à l'histoire. Je savais que ce tournoi pouvait me permettre d'entrer un peu plus dans la légende, mais j'ai essayé de me focaliser sur moi et de jouer ce dernier match comme n'importe quel autre. Quand j'ai vu son dernier coup droit manqué, j'ai ressenti un énorme soulagement. J'ai été submergé par tout un tas d'émotions indescriptibles. Je suis heureux et très fier d'avoir réussi.

Vous avez dit au micro sur le court que gagner à Roland-Garros avait une saveur particulière...

N.D : Ces dernières années, mes saisons sur terre battue ont été faites de hauts et de bas, de superbes matchs et de matchs très mauvais. Cette surface vous met vraiment au défi, elle demande de se battre deux fois plus sur chaque coup de raquette que sur n'importe quelle autre surface. C'est assez symbolique de gagner ce 23e Grand Chelem historique à Roland-Garros. Ça rend les choses encore plus agréables et magnifiques. Ça n'enlève évidemment rien à toutes mes autres victoires. Mais Roland-Garros, ça a toujours été la plus grande montagne à gravir pour moi et c'est encore plus satisfaisant d'avoir réussi ici.

Vous êtes désormais recordman du nombre de titres en Grand Chelem chez les hommes (23), devant Rafael Nadal (22) et Roger Federer (20). Qu'est-ce que ça vous fait ?

N.D : Déjà, chaque champion de sa génération a laissé une trace importante, un héritage de l'époque qu'il a marquée. Chacun a contribué à nous ouvrir la voie pour pouvoir pratiquer ce sport à une si grande échelle. Ce trophée vient récompenser la qualité du tennis que je peux encore proposer.

Je me suis toujours comparé à eux, parce qu'ils ont été les deux plus grands rivaux de ma carrière. Ils m'ont défini en tant que joueur et ont d'une certaine manière contribué à tous les succès que j'ai connus. J'ai passé avec mon équipe un nombre incalculable d'heures à réfléchir et analyser tout ce que je pouvais pour trouver le moyen de gagner contre eux dans les plus grandes échéances. Ces deux gars ont occupé mon esprit pendant les 15 dernières années... Professionnellement parlant, bien sûr ! C'est forcément un sentiment particulier de savoir que je suis devant eux au nombre de Grands Chelems. Avec Andy Murray, on a fait de ces 20 dernières années une sorte d'ère dorée du tennis masculin. Et je suis vraiment reconnaissant de pouvoir faire partie de ces champions-là.