Djokovic – Khachanov : roi et cavalier sur un échiquier d'ocre

La forme du moment 💪

Le costume de favori, Novak Djokovic le porte mieux que n'importe qui. Il faut dire que la pression liée à ce statut est bien plus facile à gérer avec 22 titres du Grand Chelem au compteur. Titré à Melbourne fin janvier, le Serbe a parfaitement lancé son exercice 2023 avant de connaître une préparation plus difficile sur terre battue. Eliminé en huitièmes de finale à Monte-Carlo par Lorenzo Musetti, il s’est ensuite incliné en quarts de finale à Banja Luka contre son compatriote Dusan Lajovic puis à Rome face à Holger Rune. Gêné par son coude droit, il avait préféré déclarer forfait à Madrid pour se préserver.

Ses premiers tours à "Roland" ont cependant rassuré sur son état de forme. Pour le "Djoker", l’enjeu est immense puisqu’il pourrait devenir le premier joueur masculin à décrocher 23 Majeurs, devançant ainsi Rafael Nadal (22). Le Majorquin a été contraint de faire une croix sur cette édition, la faute à une blessure au psoas (muscle de la hanche) pour laquelle il s’est fait opérer récemment.

Pour continuer d’écrire l’histoire du tennis, Djokovic doit désormais passer par l'étape Karen Khachanov. L’actuel 11e mondial a commencé l’année 2023 en trombe avec une demi-finale à Melbourne (défait par Tsitsipas) puis à Miami (défait par Medvedev). Moins à l’aise sur terre que sur dur, il a néanmoins réussi à se hisser jusqu’en quarts à Madrid, seulement éliminé par Carlos Alcaraz, lauréat du tournoi. Pour la 3e fois de sa carrière, Khachanov retrouve cette année le top 8 de Roland-Garros, avec la ferme intention de faire mieux qu’en 2020 et 2022.

Leur parcours dans cette édition 2023 🏆 

Parcours calme et première semaine paisible pour Djokovic, qui n’a pas encore perdu le moindre set et qui s’est qualifié pour les quarts de finale Porte d'Auteuil pour la 17e fois de sa carrière, un record absolu. Poussé à disputer un tie-break dans chacun de ses trois premiers tours, le Serbe a haussé son niveau en huitièmes de finale face à Juan Pablo Varillas. De quoi faire le plein de confiance avant les quarts.

Premier tour : A. Kovacevic 6/3, 6/2, 7/6(1)

Deuxième tour : M. Fucsovics 7/6(2), 6/0, 6/3

Troisième tour : A. Davidovich Fokina 7/6(4), 7/6(5), 6/2

Huitièmes de finale : JP. Varillas 6/3, 6/2, 6/2

Karen Khachanov n’était pas loin de la sortie dès son premier tour et ce match dantesque face à Constant Lestienne. Mené deux sets à rien, le 11e joueur mondial avait réussi à retourner la partie en sa faveur. La suite non plus n’a pas été de tout repos, mais Khachanov est sorti vainqueur de gros duels face à Kokkinakis et Sonego.

Premier tour : C. Lestienne 3/6, 1/6, 6/2, 6/1, 6/3

Deuxième tour : R. Albot 6/3, 6/4, 6/2

Troisième tour : T. Kokkinakis 6/4, 6/1, 3/6, 7/6(5)

Huitièmes de finale : L. Sonego 1/6, 6/4, 7/6(7), 6/1

Face à face 🆚

L’avantage est net pour Novak Djokovic ! Le Serbe a remporté 8 des 9 confrontations. Mais Khachanov a peut-être enlevé la plus importante de toutes, la finale du Rolex Paris Masters en 2018. Leur unique duel à Roland-Garros, lors des huitièmes de finale en 2020, avait accouché d’une victoire nette de Djokovic (6/4, 6/3, 6/3).

Entendu en conf’ 🎤 

Novak Djokovic : "Je pense que c'est une question de respect. Quand tu es dans un pays, le fait d'essayer de parler la langue locale permet de te rapprocher des gens et d'être davantage respecté. C'est une question de respect mutuel. C'est comme ça que je vois les choses. J'ai toujours été attiré par les langues, depuis mon plus jeune âge. Comme je m'entraînais en Allemagne, j'ai appris l'allemand et l'anglais à l'école. J'ai appris l'italien assez rapidement, un peu de français, un peu d'espagnol aussi. Donc, plus tu parles de langues, plus tu vas gagner le respect du public. Et plus tes relations avec les personnes seront profondes, grâce à la relation que tu auras avec un pays. Mon niveau est loin d'être parfait mais au moins, quand les gens voient que tu fais un effort, que tu fais de ton mieux, ils l'apprécient."

Karen Khachanov : "Il y a beaucoup de matchs à Roland-Garros, donc beaucoup d'échec et mat à réussir. Il y a des parallèles à faire entre un match de tennis et une partie d'échecs. J'aime bien y jouer avec un des mes coachs : José Clavet. Je joue beaucoup avec lui, même plusieurs parties par jour. Le matin surtout, c'est parfait pour bien mettre en route le cerveau.

Je pense qu'il y a des similitudes dans la manière d'ouvrir son esprit, comme quand on est vraiment à fond dans la partie et qu'on voit le terrain beaucoup plus grand. On voit tous les coups possibles pour embêter l'adversaire. Donc, peut-être que ça m'aide, en effet.

Je ne vais pas dire quels coups je vais tenter contre Novak Djokovic. Mais contre lui, il faut vraiment être très fort aux échecs pour gagner ! (Rires) Avec mon staff, on va regarder le match qu'il a fait et établir une stratégie. C'est l'un des adversaires les plus difficiles et tu ne peux pas le négliger. On verra bien si j'arrive à le battre ou pas cette fois-ci..."