Novak Djokovic a concédé son premier set du tournoi ce mardi face à Karen Khachanov, qui l'a longtemps mis sous pression par sa puissance et son abattage. Mais le Serbe, fan d'Iron Man, a su encore une fois poser sa main de fer sur les moments chauds du match pour rester en vie avant de dérouler et s'imposer 4/6, 7/6(0), 6/2, 6/4 en 3h38. Le voilà en demi-finale, sa 12e à Roland-Garros.
Djokovic, l'homme de fer
Longtemps malmené par Khachanov, le Serbe a fini par trouver la brèche. Le voilà au rendez-vous tant attendu des demi-finales.
5 tie-breaks joués, 5 tie-breaks remportés, 0 faute directe...
Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi de la carrière de Novak Djokovic ou de son parcours à Roland-Garros cette année, un coup d'œil à sa victoire en quarts de finale face à Karen Khachanov, ce mardi, aura suffi à en faire un parfait résumé. Du Djokovic pur sucre, d'abord un peu emprunté et dominé pendant une bonne heure par un adversaire qui lui est rentré joyeusement dedans pour lui infliger la perte du set inaugural, le premier perdu par le Serbe depuis le début de la quinzaine. Et puis, petit à petit, un tennis qui se met en place et un sang-froid extrême pour passer les turbulences et finalement sceller une victoire en quatre sets, 4/6, 7/6(0), 6/2, 6/4.
Voilà donc Djokovic à l'heure du rendez-vous tant attendu des demi-finales. Un stade de la compétition qui lui promet un choc de titans face à Carlos Alcaraz. Sauf que l'Espagnol, lui, en est encore loin, puisqu'il doit d'abord survivre à une soirée bouillante face à Stefanos Tsitsipas. "Djoko" devrait regarder ça tranquillement depuis son canapé, un œil rivé sur les compteurs qu'il est encore une fois en train d'affoler : ce sera sa 45e demi-finale en Grand Chelem, à deux unités du record de Roger Federer ; sa 12e à Roland-Garros, à trois unités du record de Rafael Nadal. Vertigineux.
Mais celle-ci a été longue à se dessiner. S'il avait battu son adversaire du jour huit fois sur neuf auparavant, dont deux fois en trois petits sets en Grand Chelem (en huitièmes de finale à Wimbledon en 2018 et à Roland-Garros en 2020), Djokovic a dû mettre les mains dans le cambouis, cette fois, pour ramener à la raison un Khachanov entré dans sa partie totalement décomplexé.
Aucune balle de break pour Djokovic dans les deux premiers sets
Servant le plomb, usant d'un coup droit aussi lourd que profond et pas maladroit du tout dans l'usage de l'amortie, le vainqueur du Rolex Paris Masters 2018 s'est montré dominateur dans le 1er set, qu'il a logiquement remporté en breakant à 2-2 et sans avoir à sauver de balle de break pour sa part.
En fait, Khachanov n'a pas eu la moindre opportunité à écarter lors des deux premières manches. Mais la deuxième a été plus équilibrée. A défaut de jouer son meilleur tennis, Djokovic a commencé à chercher son salut dans une tactique très variée, alternant les balles bombées et les amorties pour désarçonner, dans un premier temps, la puissance adversaire. Il a survécu ainsi jusqu'au jeu décisif, durant lequel il a dégainé d'un coup : 7 points à 0, dont 4 coups gagnants. Le cinquième tie-break disputé par le Serbe dans ce Roland-Garros, le cinquième remporté sans commettre la moindre faute directe. On appelle ça avoir le sens des points importants.
A partir de là, le match était fini, ou pas loin. Djokovic a enfin obtenu ses premières balles de break au premier jeu du 3e set et ne s'est pas fait prier pour en transformer une. Il a sérieusement élevé le curseur pour se diriger vers une victoire devenue irrémédiable au fil des minutes, malgré une dernière alerte quand il s'est fait reprendre de 4-2, 15-40 à 4-4 dans le 4e set. Sa réponse ? Il a aligné les huit derniers points du match pour valider son ticket, sans pour autant sauter de joie.
"Karen était le meilleur sur le court pendant pratiquement deux sets, pour ma part j'avais du mal à trouver mon rythme et je commettais beaucoup de fautes directes, a-t-il analysé au micro de Mats Wilander. Mais j'ai réussi à jouer un tie-break parfait et ensuite, j'ai élevé mon niveau de jeu de plusieurs crans. J'ai essayé de changer de rythme, lui rendre le jeu imprévisible et ça a fini par payer."
Les démonstrations de joie, ce sera pour plus tard. Novak Djokovic n'avait pas trop l'intention de célébrer la 90e victoire de sa carrière à Roland-Garros. Pour l'instant, il est trop absorbé par l'immensité du défi qui l'attend vendredi.