Finaliste de Roland-Garros juniors en 2016 à seulement 15 ans et vainqueur de l'US Open juniors la même année, Félix Auger-Aliassime a très vite suscité énormément d'attentes au Canada et sur le circuit en général.
Auger-Aliassime à son rythme
Qualifié pour les huitièmes de finale pour la cinquième fois en sept Grands Chelems, FAA poursuit sa progression.
Lui qui a disputé ses premiers matchs en Challengers à 14 ans, remporté son premier match en qualifications de Grand Chelem à 17 ans tout juste (US Open 2017) avant de remporter ses premiers matchs en Masters 1000 un peu plus de six mois plus tard (Indian Wells 2018) n'a, depuis, jamais cessé de progresser.
Finaliste pour la première fois sur le circuit en février 2019, il a fait son entrée dans le top 100 dans la foulée avant d'atteindre les demi-finales du Masters 1000 de Miami et de disputer deux autres finales la même année (Lyon, Stuttgart).
Si certains observateurs auraient aimé le voir progresser encore plus vite et remporter enfin un premier titre, Félix Auger-Aliassime, qui a depuis disputé (et perdu) cinq autres finales sur le circuit ne s'affole pas et continue à travailler chaque jour avec son équipe composée, entre autres, de Fréderic Fontang et de Toni Nadal.
"Je veux toujours être meilleur. Mais je suis heureux de ma progression, a-t-il déclaré pendant cet Open d'Australie. Je pense qu’année après année je suis devenu un meilleur joueur mais aussi une meilleure personne. Quand je dis ça je pense notamment au mental, sur le court. Un match comme celui d’aujourd’hui (contre Emil Ruusuvuori), il y a deux ans je l’aurais probablement perdu en trois ou quatre sets. Aujourd’hui j’ai été capable de gagner en cinq. Je pense que ça illustre bien les progrès que j’ai faits en tant que personne sur le court. Bien sûr j’aurais aimé gagner beaucoup de titres. J’aimerais toujours être plus haut. Mais c’est la réalité. Et en même temps, il faut aussi accepter ce qu’on a et travailler pour avoir plus."
A sa place
S'il a quatre fois perdu au premier tour en Grand Chelem entre l'US Open 2019 et Roland-Garros 2021, "FAA" a bien passé un cap dans cette catégorie de tournois depuis son quart à Wimbledon l'an dernier. Demi-finaliste à l'US Open dans la foulée, le Canadien sait désormais qu'il a les armes pour rivaliser avec les meilleurs jusqu'au bout de ces tournois.
"C’est comme tout dans la vie. Quand vous passez des caps, au début vous vous ne sentez pas forcément à l’aise, un peu hors de votre zone de confort. Mais à force de jouer des Grands Chelems et après avoir atteint les demi-finales je me sens plus à ma place. J’ai aussi compris que les matchs sont longs. Il faut rester détendu, calme et concentré car les opportunités vont se présenter. Je l’ai vécu lors du premier tour. Je pense que je suis plus détendu et que j’ai davantage confiance en moi, en ma capacité d’atteindre la deuxième semaine. Je peux vraiment aller en quarts ou plus. Donc oui, ces expériences donnent davantage de confiance mais ça ne nous assure pas de gagner."
Capable de se sortir de situations compliquées lors de ses deux premiers tours contre Emil Ruusuvuori (6/4, 0/6, 3/6, 6/3, 6/4) et Alejandro Davidovich Fokina (7/6(4), 6/7(4), 7/6(5), 7/6(4), le Canadien est monté en puissance lors de son troisième tour bouclé 6/4, 6/1, 6/1 contre Dan Evans (n°24) grâce notamment à 40 coups gagnants (pour 21 fautes directes), 65% de premières balles et 91% de réussite derrière celles-ci.
Rêver grand en profitant du présent
Conscient de ses capacités et de ses forces, Félix Auger-Aliassime (n°9) essaie toutefois de ne pas trop se projeter au-delà de son prochain match et de son prochain adversaire, Marin Cilic (n°27) contre qui il tentera de rallier les quarts de finale pour la troisième fois de sa carrière en Grand Chelem, la première à Melbourne où il avait échoué en cinq sets contre Aslan Karatsev en huitièmes de finale l'an dernier. Même si forcément, il voudrait voir encore plus loin.
"J’essaie de ne pas trop y penser mais je reste humain. Tout le monde se projette, a ses propres buts, ses objectifs dans le futur. Mais j’essaie vraiment de rester dans le présent, de profiter du moment, de profiter de mon temps sur le court.
Atteindre les demi-finales comme je l’ai fait à l’US Open n’est pas facile. J’ai gagné deux matchs difficiles que j’aurais pu perdre lors de mes deux premiers tours ici. Rien n’est garanti. Rien n’est facile. Ce n’est pas comme si ça assurait un pass pour les demi-finales dans le futur. Je dois me battre, je dois gagner chaque match et mériter ma place en demi-finale et peut-être en finale. Ça ne sera jamais facile."
Surtout pas contre Marin Cilic, ancien n°3 mondial, vainqueur de Grand Chelem (US Open 2014) et deux autres fois finaliste (Wimbledon 2017, Open d'Australie 2018) et particulièrement impressionnant pour éliminer Andrey Rublev(n°6) en trois sets au tour précédent. Mais il en est capable, son compatriote Denis Shapovalov, déjà qualifié pour les quarts de finale en est persuadé ! "Bien sûr qu’il en est capable ! C’est un joueur génial. Il a joué de façon incroyable contre Dan l’autre jour donc j’ai complètement confiance en lui. Ce serait génial s'il pouvait passer et qu'on pouvait continuer notre chemin tous les deux comme ça !"
Jusqu'à se retrouver en finale ? Seul l'avenir le dira...