Novak Djokovic ne le cache pas, il veut devenir LE plus grand joueur de tous les temps. A Melbourne, le Serbe a fait un pas de plus vers son objectif.
Novak Djokovic et Melbourne : "une histoire d’amour qui dure"
Facile vainqueur de Daniil Medvedev 7/5, 6/2, 6/2 en finale à Melbourne, Novak Djokovic a remporté son neuvième Open d’Australie. Avec ce 18e titre du Grand Chelem, le Serbe continue d’écrire sa légende.
Après une fin de saison 2020 compliquée avec une disqualification à l'US Open et une nette défaite contre Rafael Nadal en finale de Roland-Garros, cette neuvième victoire à Melbourne tombe à point nommé pour le numéro un mondial. "Il en avait besoin après la déception de New York et sa mauvaise finale à Roland-Garros", a confirmé son entraîneur Goran Ivanisevic après la finale. Vous savez… Il vieillit et il en avait besoin s’il veut battre le record de Roger et Rafa. Honnêtement je pense que Rafa va gagner un ou deux Roland-Garros de plus, il faut continuer à gagner."
Déjà assuré depuis la défaite de Rafael Nadal en quarts de finale, de devenir, le 8 mars, le joueur ayant passé le plus de temps (311 semaines) à la place de numéro un mondial en dépassant Roger Federer, actuel détenteur de ce record avec 310 semaines, Novak Djokovic se rapproche aussi de ses principaux rivaux dans la course aux titres du Grand Chelem.
Objectif Grands Chelems
Désormais à la tête de 18 titres du Grand Chelem (dont 9 Open d’Australie), Novak Djokovic n’est plus qu’à deux unités du record partagé par Roger Federer et Rafael Nadal (20). "Avoir atteint cet objectif de devenir le n°1 mondial ayant passé le plus de temps au sommet est un soulagement pour moi. Maintenant je vais pouvoir concentrer toute mon attention sur les Grands Chelems", a d'ailleurs confirmé Novak Djokovic quelques minutes après sa victoire à Melbourne.
Service compris
En total contrôle en finale, il n’a jamais tremblé face à un Daniil Medvedev bien trop irrégulier pour espérer faire douter le Serbe. Le Russe, qui restait pourtant sur 20 victoires consécutives dont 12 contre des membres du top 10, y compris contre Novak Djokovic au Masters en novembre, n’a jamais réussi à se libérer vraiment pour sa deuxième apparition en finale de Grand Chelem (après l’US Open 2019).
En difficulté sur son service avec seulement 32% de points gagnés derrière sa deuxième balle (9/28), le n°4 mondial a cédé sept fois son engagement. Beaucoup trop face à un Novak Djokovic particulièrement efficace au service sur cet Open d’Australie à l’image de ses 103 aces réussis pendant la quinzaine et de ses plus de 70% de réussite derrière sa première tout au long du tournoi.
Un domaine dans lequel Goran Ivanisevic confirme que son poulain a encore progressé. "Les gens sous-estiment son service depuis des années. Son service l’a souvent sorti de situations compliquées dans sa carrière. Il s’est juste encore un peu amélioré. Il n’a pas peur de tenter sur sa première et même sur sa deuxième. Aujourd’hui encore il a incroyablement bien servi quand il en a eu besoin. Il n’a jamais peur de tenter quelque chose de nouveau pour s’améliorer, c’est ce qui explique pourquoi ces trois gars sont les meilleurs, parce qu’ils n’ont jamais peur d’essayer de nouvelles choses, même en match. Et vous voyez le résultat !"
Une frayeur sans conséquences
Pourtant, "dans son jardin" de Melbourne, tout n’avait pas forcément très bien commencé pour le Serbe cette année.
Après un premier tour expéditif contre Jérémy Chardy, Frances Tiafoe avait offert plus de résistance au numéro un mondial qui avait eu besoin de quatre sets serrés pour s’imposer.
Mais c’est au troisième tour, face à Taylor Fritz, que "Nole" a connu sa plus grande frayeur cette année à Melbourne. Visiblement touché aux abdominaux, le numéro un mondial semblait au bord de l’abandon après la perte des troisième et quatrième sets mais il s’en était finalement sorti en cinq sets en retrouvant son efficacité dans le cinquième avant de remplacer la traditionnelle conférence de presse par un communiqué dans lequel il disait craindre "une déchirure des abdominaux"…
Cette blessure aurait pu compromettre ses chances de victoire finale dans cet Open d’Australie mais le Serbe a finalement réussi à dépasser la douleur pour défendre son titre jusqu'au bout. Deux jours plus tard, après de nombreuses heures de soins, le Serbe, était bien présent pour affronter, et dominer Milos Raonic en quatre sets. "C'était bien une déchirure mais la douleur était supportable. En tant que joueurs professionnels nous sommes habitués à jouer en ayant mal, là c'était plus douloureux que d'habitude mais j'ai réussi à la surmonter, a détaillé Novak Djokovic après son titre. L'équipe médicale, mon physio ont fait un travail incroyable et j'ai réussi à accomplir ce que j'ai accompli. Je suis très reconnaissant."
Champion incontesté de la Rod Laver Arena
La suite on la connaît. De mieux en mieux au fil des jours, le Serbe a ensuite éliminé Alexander Zverev en quatre sets en quarts avant de monter en puissance en fin de tournoi où ni Aslan Karatsev en demie, ni Daniil Medvedev n’ont réussi à prendre le moindre set au numéro un mondial.
Son "histoire d’amour avec la Rod Laver continue" et le Serbe, deuxième joueur seulement à avoir remporté au moins neuf titres dans le même tournoi du Grand Chelem, a d’ores et déjà donné rendez-vous à ses rivaux à Roland-Garros où il aura une nouvelle occasion pour se rapprocher encore plus des deux autres membres du Big Three désormais assis sur 58 Grands Chelems !
"Je vais pouvoir faire des ajustements dans mon calendrier et revoir mes priorités. J’ai envie de gagner plus de Grands Chelems et de battre des records et maintenant je vais dédier toute mon attention et mon énergie à ces tournois majeurs et ce jusqu’à ce que je prenne ma retraite." La course au record est bel et bien relancée !